Accueil | Opérations | Rubriques complémentaires | Portraits de militaires en opérations | Afghanistan : dans la peau d’un officier sécurité des vols à Kaboul. Opérations ... Portraits de militaires en opérations | Afghanistan : dans la peau d’un officier sécurité des vols à Kaboul.

Afghanistan : dans la peau d’un officier sécurité des vols à Kaboul.

Mise à jour  : 24/09/2013

Le commandant Jean-Philippe, 38 ans est déployé en Afghanistan depuis le mois d’août 2013 pour une durée de 6 mois. Il occupe le poste d’officier sécurité des vols (airfield safety manager) sur l’aéroport international de Kaboul (KAIA).

Affecté à Luxeuil sur la base aérienne 116 depuis 2010, il exerce la fonction de commandant de l’escadron des services de la circulation aérienne depuis 2012. Entré en service en 1998 en qualité de sous-officier, il réussit le concours de l’école militaire de l’air en 2002. Devenu officier, il a choisi de poursuivre sa carrière dans le contrôle aérien.

A KAIA, il est le conseiller du général de brigade aérienne Olivier Taprest, commandant l’aéroport international de Kaboul, pour la sécurité de l’aéroport et la mise aux normes OACI (organisation de l’aviation civile internationale). « Je m’occupe notamment de l’accompagnement du personnel de l’aéroport pour tout ce qui relève de la gestion de la sécurité. ». Pour remplir ses missions, il dirige une équipe qui assure la sécurité aéroportuaire 24h/24. « Nous sommes dix, dont six civils de l’OTAN qui sont officiers de sécurité des vols, issus de différentes nationalités (2 portugais, 1 Bulgare, 1 Hongrois, 1 allemand et 1 belge). Ils ont tous une grande expérience dans ce domaine, parce qu’ils sont d’anciens militaires, personnel navigant ou contrôleurs aériens. Il y a aussi  un officier de liaison Mongol qui s’occupe de la sécurité des accès et trois militaires portugais chargés des cours au profit des stagiaires afghans futurs officiers de sécurité des vols.» ajoute Jean-Philippe.

« Mes journées sont chaque fois différentes, il n’y a jamais de routine. Je suis au contact de beaucoup de personnes, les militaires de l’ISAF, mais surtout les Afghans de la partie civile ».

Ses missions sont diverses, il s’occupe notamment de la sécurité des aéronefs et des passagers, à travers la vérification de la conformité des compagnies. « Dernièrement, en lien avec la partie civile afghane de l’aéroport, nous avons alerté une compagnie aérienne sur le danger que l’un de ses avions courrait. Mon rôle ici était d’évaluer la situation et de conseiller l’autorité de l’aéroport sur la pertinence d’un redécollage. L’avion n’a pas décollé ! ».

Jean-Philippe et son équipe gèrent également la sécurité de l’accès à la plateforme aéronautique. Ils sont responsables notamment de la délivrance des autorisations pour les permis de conduire et  pour les accès des ayants-droits à la piste. Ils réalisent aussi la surveillance journalière de l’état de la plateforme aéronautique (pistes, taxiways, moyens de navigation…).

Plus qu’un rôle de contrôle, Jean-Philippe est là pour conseiller et accompagner toutes les  opérations aéroportuaires militaires, mais aussi civiles, sur un aéroport qui devra, à termes, être conforme aux exigences OACI. « 90% de mon travail est réalisé au profit de la partie civile de l’aéroport. Nous accompagnons les Afghans pour qu’à termes, ils acquièrent leur autonomie dans cette partie-là. Aujourd’hui, j’ai plus un rôle de conseil que de formateur ». Jean-Philippe aiguille, recommande, suggère mais n’impose jamais. Il est là pour faire prendre conscience de l’importance de la sécurité sur un aéroport et des risques liés à un manque  ou une absence de contrôle. Comme il le dit : « c’est un gros travail de promotion. Je dois montrer aux Afghans la nécessité et l’importance de faire remonter les informations quand il y a des incidents ».


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense