Point de situation des opérations du 9 au 15 avril.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Cette semaine a été marquée par la fin d’une opération d’ampleur de la Force Barkhane visant à approfondir la connaissance du terrain et des populations par les Groupements tactique désert (GTD) récemment arrivés sur le théâtre. Le général Conruyt, Commandant la Force Barkhane (COMANFOR) est allé sur le terrain pour échanger avec les militaires déployés. Les coups portés depuis plusieurs semaines et la densité des forces déployées, notamment en coopération avec le bataillon tchadien qui a dernièrement neutralisé plusieurs Groupes armés terroristes (GAT) au sud-ouest de Douentza, contribuent à la déstabilisation continuelle de l’ennemi.
Du 22 mars au 7 avril, le Groupement tactique désert (GTD) Bison s’est massivement déployé dans le Gourma. Mobilisant près de 500 militaires français, cette opération avait pour but de sécuriser la route nationale 16, axe stratégique et commercial entre Gao et Sevaré, en entravant la libre circulation des GAT présents dans la région. Simultanément et sur des fuseaux distincts, deux sous groupements de ce GTD (SGTD) ont conduit des opérations de reconnaissance aux abords de la route nationale 16 et dans la profondeur, en direction des villes de Marmar, Bambara Maoundé et In Adiataféné. Il s’agissait d’acquérir du renseignement et de conduire des actions de jour comme de nuit afin de désorganiser les GAT, entraver leur liberté de manœuvre, voire les neutraliser. Concomitamment, un autre SGTD est parti de Tombouctou avec des soldats des Forces armées maliennes (FAMA) pour réassurer le camp militaire malien de Bambara Maoundé. Pour le GTD Bison, cette opération aura notamment été marquée par la libération, le 28 mars 2021, d’un otage, responsable malien, enlevé et séquestré depuis le début du mois de février. Au-delà de l’accoutumance du GTD à l’environnement difficile, cette opération aura permis de saisir ou détruire 6 armes légères d’infanterie, 2 éléments principaux constitutifs d’Engins explosifs improvisés (EEI), 20 motos et 8 équipements de télécommunications.
Le GTD Douaumont dit GTD Intervention et partenariat de combat (IPC) a entamé les actions de partenariat de combat avec une section de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) de Gossi et la 1re compagnie FAMA de Bourem. Avec ces deux unités intégrées, le Douaumont a mené plusieurs opérations conjointes dans le Gourma, aux alentours d’Hombori, où la population est livrée à elle-même. L’objectif était principalement d’effectuer des missions de reconnaissance, de renforcer les savoir-faire et de s’approprier l’environnement humain de la zone. L’accompagnement du GTD IPC Douaumont a permis aux FAMA citées précédemment de mener cette semaine une première opération en toute autonomie. Cette première phase est une étape incontournable pour que les FAMA puissent rassurer et gagner la confiance des populations.
Lors que les GTD sont déployés sur le terrain, loin des points d’appui de la force, ils sont ravitaillés en vivres et en matériel par des livraisons par air (LPA). Cette manœuvre logistique complexe permet de maintenir au plus haut le rythme des opérations menées contre les GAT. Depuis le début de l’année 2021, l’A400M et le C130 J ont, depuis la base aérienne projetée de Niamey, N’Djamena ou de la plateforme opérationnelle désert de Gao, effectué vingt-cinq LPA et livré ainsi presque 300 tonnes de fret aux troupes déployées au sol.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 103 sorties, parmi lesquelles 15 sorties chasse, 34 sorties ISR et 54 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE
Dissocié du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude depuis le début de l'exercice interarmées ELEPHANT 21 conduit par les forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), le Groupement tactique embarqué (GTE) Dragon a retrouvé le vendredi 9 avril le bâtiment de la Marine nationale à Abidjan, après dix jours d'exercice tactique à terre.
Le groupe amphibie Dixmude a ainsi achevé cette phase importante de l’opération CORYMBE 156 en coordonnant le désengagement et le rembarquement des troupes projetées avant de regagner le large.
Le samedi 10 avril, une fois en mer, le Dixmude a effectué une patrouille de surveillance en lien avec le Centre des opérations maritimes d'Abidjan, avant de mener un exercice de coopération bilatéral avec le patrouilleur brésilien Araguari.
Partenaire régulier dans la zone, l’Araguari œuvre, comme les navires français et européens déployés en opération CORYMBE, à faire diminuer l’insécurité maritime dans la région du golfe de Guinée.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les aéronefs français basés au Levant, aux Émirats arabes unis et ceux du Groupe aéronaval (GAN) poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 63 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE
Le porte-avions Charles de Gaulle, escorté de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et du destroyer américain USS Monterey qui a relevé son sistership l’USS Laboon le 12 avril, poursuit la mission CLEMENCEAU 21 dans le Golfe arabo-persique. Après 7 semaines d’intégration au sein du groupe aéronaval (GAN), la frégate belge Léopold 1er a été détachée le 9 avril de la Task Force (TF) 473.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Au cours de sa troisième participation au groupe aéronaval, les missions habituellement assurées par des escorteurs français ont pu être confiées à la frégate belge Léopold 1er, remplissant ainsi parfaitement son rôle d’escorteur du porte-avions Charles de Gaulle. En endossant également la mission « Pedro », mission de sauvegarde lors des phases critiques de catapultage et d’appontage, l’hélicoptère du Léopold 1er, une Alouette III, a régulièrement assuré la sécurité des pilotes du groupe aérien embarqué lors des phases de catapultages. Plus que jamais, les moyens navals français et belge confirment leur pleine interopérabilité.
Après 3 jours de relâche opérationnelle à Koweït city, la FREMM Provence a appareillé le 8 avril pour conduire des exercices avec le patrouilleur lance-missile koweïtien Istiglal, renforçant l’interopérabilité entre les deux marines, et illustrant le partenariat solide qui lie la France et le Koweït.
Le 8 avril, alors que le Groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle assure le commandement de la TF 50 américaine, quatre Rafale marine et deux F-16 de l’US Air Force ont interagi au cours d’un exercice de défense aérienne, illustrant le haut niveau d’interopérabilité des armées française et américaine. Rafale Marine et chasseurs F16 du 77e Expeditionary Fighter Squadron ont clos cet exercice par un passage remarqué à la verticale du porte-avions Charles de Gaulle, une manière de saluer le travail de l’équipage du bâtiment amiral de la TF 50.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Après son détachement temporaire au profit de la Combined Task Force (CTF) 150 où elle a réalisé une saisie de 650 kg de métamphétamines et 75 kg d’héroïne, la Frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte a réintégré l’opération AGÉNOR. Elle y a retrouvé la frégate belge Léopold 1er qui était intégrée jusque-là dans le Groupe aéronaval (GAN).
Le dimanche 11 avril, les bâtiments belges et français ont réalisé un entraînement conjoint au large des côtes émiriennes. Profitant de conditions météorologiques favorables, les deux frégates se sont ainsi entraînées aux manœuvres aviation et de présentation pour ravitaillement à la mer (PRERAM), avant de conclure leur rencontre en mer par un exercice de lutte anti-aérienne (Air defense exercise - ADEX). L’arrivée de la frégate belge confirme l’engagement des pays européens dans l’opération européenne AGÉNOR.
ASIE PACIFIQUE – MISSION JEANNE D’ARC 21
Du 8 au 12 avril, après l’exercice LA PÉROUSE, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf étaient en relâche opérationnelle à Sabang, en Indonésie. Le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant, commandant le Tonnerre mais également groupe Jeanne d’Arc, a reçu à bord du PHA son excellence monsieur Olivier Chambard, Ambassadeur de France en Indonésie et au Timor oriental. Ce dernier a également tenu une conférence au profit des officiers-élèves de la mission. Une délégation constituée du commandant du groupe et de quelques officiers-élèves s’est également rendue sur la tombe de l’enseigne de vaisseau de 1re classe Jacques Carissan, mort de ses blessures à Penang le 30 octobre 1914, à la suite d’un combat naval entre un torpilleur français et un croiseur allemand.
ASIE PACIFIQUE – BILAN MISSION ASIE 21
Le 15 janvier 2021, après une phase d’arrêt technique et de préparation opérationnelle, la frégate de surveillance (FS) Prairial a appareillé de Tahiti pour un déploiement de trois mois en Indopacifique.
Lors de la première partie de la mission, le Prairial a patrouillé dans la Zone économique exclusive de Polynésie française et de Wallis et Futuna en direction de l’Ile de Guam. Du 10 au 19 février, après avoir ravitaillé dans la base navale américaine, la frégate française s’est dirigée vers la mer de Chine orientale pour participer à l’opération AETO, contribution française au volet maritime de la mission de contrôle des résolutions votées par le conseil de sécurité des Nations unies à l’encontre la République populaire démocratique de Corée.
Après une escale dans le port japonais de Sasebo, le Prairial a de nouveau été engagé quelques jours dans l’opération AETO, s’est dirigé vers la mer de Chine méridionale puis a rejoint le Vietnam et accosté dans le port de Cam Ranh. Après quelques jours de relâche opérationnelle, le Prairial a retrouvé la mer de Chine méridionale, avant de rejoindre la mer de Sulu au sud des Philippines, ravitailler à nouveau à Guam et rejoindre son port base de Papeete.
Au bilan, après la mission Marianne et avant le déploiement du groupe Jeanne d’Arc, cette mission de deux mois et demi du Prairial illustre dans cet espace indopacifique dont la France est nation riveraine :
- L’attachement de notre Pays à la libre circulation dans les espaces aéromaritimes internationaux ;
- L’engagement de la France pour le respect du droit international et notamment des résolutions votées par le Conseil de sécurité de l’ONU ;
- La parfaite interopérabilité avec nos partenaires dans la zone, notamment le Japon et les États-Unis notamment en terme de soutien logistique (escales et ravitaillements à la mer). Ces échanges facilités par nos officiers de liaison insérés dans les structures militaires de nos alliés contribuent au succès de nos opérations dans la zone.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST - LYNX
Du 03 au 11 avril 2021, l’exercice BOLD EAGLE a réuni plus de sept cents militaires de l’OTAN dans les environs de TAPA en Estonie pour un exercice programmé interalliés d’entraînement au combat haute intensité dans le cadre de la mission enhanced Forward Presence (eFP).
Pour cet exercice, le détachement français était inséré dans le battle group britannique et la brigade d’infanterie estonienne jouait le rôle de plastron mais également d’arbitre pour juger des différentes phases de combats.
Le détachement français s’est entraîné au niveau Sous groupement tactique interarmes (SGTIA) avec un effectif de 170 militaires articulés autour de deux pelotons de chars Leclerc. Dans des conditions climatiques extrêmes et sur un terrain ayant des caractéristiques différentes des camps de Champagne, il a pu éprouver l’interopérabilité de ses matériels et les procédés tactiques de missions défensives et offensives avec les unités britanniques. Les militaires français ont pu constater que le char Leclerc s’adaptait parfaitement à ce type d’environnement grâce à son gabarit compact, sa furtivité, sa mobilité et sa puissance lui permettant d’être un atout dans la manœuvre.
Le bilan de cet exercice est très positif pour deux raisons. La première raison est qu’il s’agissait du premier exercice d’alerte d’entraînement du battle group où les Estoniens ont pu apprécier la rapidité de mobilisation des Français et des Britanniques démontrant ainsi leur capacité conjointe à intervenir au profit des Estoniens sur leur sol dans le cadre de la mission eFP. La seconde raison est que ce premier exercice d’entraînement au combat haute intensité a donné l’occasion de tester l’interopérabilité à tous les niveaux dans des conditions climatiques extrêmes où les soldats ont pu éprouver leur rusticité après avoir dormi durant dix jours dans des trous de combat.
ANTILLES – OPERATION SULFURE
Après les phases explosives du volcan de La Soufrière, la France a livré de l’aide humanitaire à la population sinistrée de Saint-Vincent et les Grenadines.
La Frégate de surveillance Ventôse de Forces armées aux Antilles a appareillé de Fort-de-France mardi 13 avril avec à son bord :
- 24m3 de fret humanitaire fourni par la Plateforme d’intervention régionale Amériques et Caraïbes (PIRAC) de la Croix rouge française ;
- 130 tonnes d’eau potable ;
- 3m3 de kits d’éléments de protection individuelle à visée respiratoire et oculaire fournis par le syndicat martiniquais des hospitaliers ;
La frégate française a accosté dans le port de Kingstown dès le lendemain pour décharger son fret mais également pour déposer des acteurs du Programme alimentaire mondial et de l’État-major interministériel de zone Antilles (EMIZA). Ces derniers ont pour objectif d’évaluer les besoins supplémentaires de la population.
Cette réponse solidaire et coordonnée avec les acteurs nationaux, européens et internationaux présents dans la Caraïbe intervient à la suite d’une demande d’aide formulée ce week-end par Saint-Vincent-et-Les-Grenadines.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION HARPIE
Les Forces armées en Guyane (FAG) viennent de terminer une opération renforcée de lutte contre l’orpaillage illégal dans le nord-ouest de la Guyane.
Cette opération de grande envergure baptisée PIMAN 2 dont l’objectif était la destruction des chantiers et des sites de production aurifères illégaux, a vu l’engagement sur le terrain de plus de 230 militaires du 9e Régiment d’infanterie de Marine (RIMa), du Service de santé des armées et de la Gendarmerie nationale, appuyés par les Puma de la Base aérienne 367 pour l’insertion et l’exfiltration.
Pendant plusieurs semaines, plus de six détachements mixtes ont quadrillé la zone d’opération. PIMAN 2 aura permis une asphyxie temporaire de l’économie de l’orpaillage illégal. Au-delà de la destruction des moyens de production des garimpeiros et de la saisie de matériels à haute valeur ajoutée, le ratissage de la zone a contribué à détruire les plots constitués par l’adversaire et à entraver les flux logistiques nécessaires à leur réapprovisionnement.
Au bilan, cette opération concentre en trois semaines l’équivalent de deux mois de saisie dans cette région. Ainsi, 19 quads, 1 kg et demi de mercure, 21 téléphones, 88 moteurs, 53 groupes électrogènes, trois pirogues, quatre moteurs hors-bord et 6 tonnes d’outillage divers ont été saisis ou détruits.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les armées restent résolument engagées dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Depuis un peu plus d’une semaine, les Hôpitaux d’instruction des armées de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux) et Clermont Tonnerre (Brest) ont augmenté significativement le nombre de vaccinations contre la COVID-19. Au 14 avril, près de 16 300 Français y ont reçu une dose de vaccins.
Le 12 avril, le Pôle militaire de vaccination (PMV) dont le pilotage est assuré par le 12e Régiment de Cuirassiers a ouvert à Olivet dans le Loiret. Au cours des 3 premiers jours, ce sont près de 2300 Français qui ont reçu une dose de vaccins.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA