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Point de situation des opérations du 2 au 8 avril

Mise à jour  : 09/04/2021

Point de situation des opérations du 2 au 8 avril.

  

  

AFRIQUE – BARKHANE  

  

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE 

En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako. 

ACTIVITÉ DE LA FORCE 

  • Pleine capacité de la Task Force Takuba 

Mise en place à l’été 2020, la Task Force (TF) Takuba est montée en puissance conformément au calendrier fixé.  À ce jour, le dispositif de la TF Takuba est le suivant : 

  • Sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka : 
  • Sous les ordres du Général de division Conruyt, Commandant de la Force Barkhane (COMANFOR), le général de brigade aérienne Landicheff et son poste de commandement armé par des militaires belges estoniens, français, italiens, néerlandais, portugais, suédois et tchèques planifient et conduisent les opérations de la TF Takuba ; 
  • le Task Group (TG) n°2 franco-tchèque opère avec les Unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n° 2 et n°4 ; 
  • la force de réaction rapide est pleinement opérationnelle et s’appuie notamment sur des hélicoptères de type Black Hawk suédois ; 
  • Le soutien médical d’urgence est assuré par une Antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS) suédoise ; 
  • La protection de la force est quant à elle assurée par un sous groupement tactique équipé de Véhicules de l’avant blindés et d’une section de fusiliers marins ; 
  • Plateforme opérationnelle désert (PfOD) Gao : Le TG n°1 franco-estonien vient de débuter la formation d’une nouvelle section de l’ULRI n°3 ; 
  • Base aérienne projetée (BAP) de Niamey : un aéronef de transport tactique suédois de type C-130 assure le soutien de la TF. 

Le dispositif actuel comprend ainsi 600 militaires de 8 nationalités différentes. Parmi eux, on compte 300 militaires français provenant des forces spéciales et des forces conventionnelles. 

C’est dans ce contexte que madame Florence Parly, ministre des armées, alors en déplacement en Bande sahélo-saharienne avec ses homologues  estonien et tchèque, a déclaré la pleine capacité opérationnelle (Full operational capability – FOC) le 02 avril 2021. 

  • Premières actions de combat pour le GTD Chimère  

Le 30 mars 2021, après trois jours de route dans le désert sahélien, le Groupement tactique désert (GTD) Chimère a rejoint le 8e  bataillon tchadien de la Force conjointe du G5 (FCG5) Sahel à la frontière malo-burkinabè. Les postes de commandement français et tchadien ont pris en compte leurs zones d’opérations. Ce sont désormais 1500 militaires tchadiens, maliens, burkinabè et français qui opèrent ensemble dans la région des trois frontières pour harceler les Groupes armés terroristes (GAT). 

Au cours d’une mission de reconnaissance conjointe, le GTD Chimère et une compagnie des Forces armées maliennes (FAMa) du camp de Tessit ont mené une embuscade qui a permis de neutraliser une partie d’un groupe armé terroriste. Cette action a également permis de saisir une moto ainsi que des moyens radios. 

  • Relève du dispositif aérien de la Force Barkhane 

Dans le cadre des relèves de la Force Barkhane, le dispositif aérien a lui aussi connu quelques changements. Sur la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey : 

  • DET DRONES :  Les équipages du détachement 49, sous la responsabilité de l’ED 1/33 BELFORT, ont été relevés par l’ED 2/33 SAVOIE. Aguerris aux opérations sur ce théâtre, ces pilotes, opérateurs capteurs, coordinateurs tactiques et opérateurs images effectueront plusieurs centaines d’heures de vol durant leur mandat. 
  • DET CHASSE : le détachement 39 assure désormais la couverture aérienne de la BSS. Il est composé de  pilotes provenant de l’escadron de chasse 2/5 Île-de-France basé à Orange et de pilotes et de navigateurs officiers système d’arme de différents escadrons de la 3e escadre de chasse de Nancy. Ils mettent en œuvre cinq Mirage 2000D et deux Mirage 2000C entretenus par une soixantaine des mécaniciens qui vont de spécialistes vecteurs à celui de l’armement et de l’avionique. 
  • La Force Barkhane en soutien de la MINUSMa 

Le 2 avril 2021, alors que le camp de MINUSMa situé Aguelhok, dans le nord-est du Mali, venait de subir une attaque de la part de GAT, la Force Barkhane a apporté un appui aérien. Deux Mirage ont appuyé les Casques bleus tchadiens, qui ont courageusement combattu, en réalisant un show of force, participant ainsi à la réassurance dans le camp. 

Le lendemain, devant la suspicion d’une nouvelle attaque, la MINUSMa a demandé le soutien de la Force Barkhane. Une patrouille de Mirage a de nouveau été déployée et a réalisé un show of force. 

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 31 mars au 06 avril inclus) 

Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 91 sorties, parmi lesquelles 24 sorties chasse, 25 sorties ISR et 42 missions de transport ou de ravitaillement. 

  

  

AFRIQUE – CORYMBE 

  

  • NEPTUNE, un exercice naval européen dans le golfe de Guinée 

Dans le cadre du concept de « Présence Maritime Coordonnée » (Coordinated maritime presence (CMP)), un exercice naval mobilisant plusieurs moyens européens nommé NEPTUNE, a eu lieu le vendredi 2 avril.  

C’est dans le golfe de Guinée que le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, la frégate italienne Luigi Rizzo, le patrouilleur espagnol Furor et le patrouilleur portugais Setubal se sont exercés à la coordination tactique. Une journée particulièrement dense et dynamique ponctuée par plusieurs entraînements en mer et dans les airs,  avec notamment un exercice de corde lisse mené par les hélicoptères italiens NH-90 au-dessus du pont d’envol du PHA français pendant que les pilotes de l’Alouette III du Dixmude s’entraînaient à l’appontage sur la frégate italienne. 

Cette coopération multilatérale a pour objectif de renforcer la présence maritime européenne de manière coordonnée, afin de mieux lutter ensemble contre l’insécurité maritime qui sévit dans la région. 

   

    

PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL 

  

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE  

L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible. 

ACTIVITÉ DE LA FORCE  

  • Le GAN opère au profit de l’opération CHAMMAL 

Depuis le 24 mars, le Groupe aéronaval (GAN), actuellement dans le golfe arabo-persique, est engagé dans l’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE.  

Les Rafale Marine et les Hawkeye du Groupe aérien embarqué (GAé) effectuent de nombreuses sorties aériennes au-dessus du théâtre irako-syrien. Ces vols, effectués en complément de ceux réalisés par les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace déployés sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant et sur la Base aérienne aux Émirats arabes unis effectuent des opérations de renseignement, de reconnaissance et d’appui des troupes au sol. 

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 31 mars au 06 avril inclus) 

Les aéronefs français basés au Levant, aux Émirats arabes unis et ceux du groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 43 sorties aériennes. 

   

 

PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21 

  

  • Situation militaire de la Force 

Le Groupe aéronaval (GAN) est actuellement composé du porte-avions Charles de Gaulle, de la frégate belge Léopold 1er, du destroyer américain USS Laboon, de la Frégate de défense aérienne Chevalier Paul, de la Frégate multi missions Provence et du Bâtiment de commandement de ravitaillement (BCR) Var.  

Cette semaine, outre la contribution à l’opération CHAMMAL, le GAN a conduit des manœuvres de coopération avec les forces armées émiriennes. Un hélicoptère émirien a réalisé des séances d’appontage sur la FDA Chevalier Paul tandis que des Rafale marine et des Mirage 2000 émiriens ont réalisé des manœuvres aériennes conjointes. 

  • Un escorteur du GAN secourt trois marins iraniens en détresse 

Dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 avril, la FDA Chevalier Paul  alors à une quarantaine de nautiques des côtes iraniennes, détecte une embarcation en détresse à proximité de sa position. Le commandant du Chevalier Paul fait mettre à l’eau son embarcation rapide pour lui porter assistance et tenter de réparer le moteur endommagé. 

Le moteur n’étant pas réparable et les conditions météo étant particulièrement mauvaises, le navire de pêche iranien menaçait de chavirer. Il est alors décidé de procéder à l’évacuation des trois pêcheurs et de les recueillir à bord du bâtiment français.  

En parallèle de leur prise en charge par le Chevalier Paul, c’est toute la chaîne de coordination de sauvetage et de secours qui est mise en œuvre. Le centre opérationnel d’ALINDIEN a ainsi établi le contact avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS ou MRCC (Maritime Rescue Coordination Centre) pour coordonner le retour des trois pêcheurs dans leur pays. Dès le lendemain matin, l’embarcation du Chevalier Paul a ainsi pu transférer  les rescapés à une vedette des garde-côtes iraniens.  

Après cette action de sauvetage illustrant la solidarité des gens de mer, la FDA Chevalier Paul a poursuivi sa mission d’escorte du porte-avions Charles de Gaulle déployé dans le Golfe dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 21. 

   

  

PROCHE MOYEN-ORIENT – CTF 150 

 

  • Nouvelles saisies de stupéfiants pour la frégate Nivôse 

Le lundi 5 avril, l’hélicoptère Panther de la Frégate de surveillance (FS) Nivôse alors en opération en mer d’Arabie au sein de la Combined Task Force (CTF) 150 a repéré un boutre suspect. Le lendemain, l’équipe de visite de la frégate a effectué une visite du boutre. Cette dernière a abouti à la découverte et la saisie de 75 ballots volumineux contenant des stupéfiants. Le total de cette saisie s’élève à 710 kilogrammes de cristaux de méthamphétamine et 402 kilogrammes d’héroïne. 

Pour mémoire, fin mars, le Nivose, alors qu’il était intégré au groupe Jeanne d’Arc, avait déjà réalisé trois opérations de visites qui avaient permis de saisir plus de 360 kg de méthamphétamine, plus de 300 kg d’héroïne et près de 1 160 kg de résine de cannabis sur trois différents boutres.  

    

   

OCÉAN INDIEN – JEANNE D’ARC 21 

  

  • Exercice LA PÉROUSE 

Après une escale de quelques jours à Cochin en Inde, le Groupe Jeanne d’Arc, composé du Porte-hélicoptères Tonnerre et de la Frégate de type La Fayette Surcouf, a appareillé en direction de golfe de Bengale pour conduire l’exercice LA PÉROUSE. 

Conduit par la France, cet exercice visant à renforcer notre interopérabilité avec les marines des pays partenaires dans la zone du golfe du Bengale a débuté lundi 5 avril et s’est achevé hier. Les deux bâtiments français et 6 navires de guerre des marines américaine, australienne, indienne et japonaise ont réalisé de très nombreuses activités comme des évolutions tactiques, des exercices de lutte anti aérienne ou encore la mise en place de liaisons de données tactiques, permettant ainsi de partager leurs procédures tactiques et d’améliorer leur niveau d’interopérabilité. 

   

  

BASSIN MÉDITERRANÉEN – IRINI 

   

  • Le PHM PM L’Her en opération de visite sur le navire de commerce MEDKON IZMIR 

Le samedi 03 avril 2021 à l’aube, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Premier Maître l’Her, alors engagé dans l’opération IRINI a effectué une opération de visite sur le navire de commerce Medkon Izmir, battant pavillon panaméen et transportant des conteneurs entre la Turquie et la Libye. 

Après une phase d’interrogations radio permettant de recueillir quelques informations, le navire de commerce a accepté la visite. Une équipe de 12 marins français s’est rendue à bord du Medkon Izmir, a procédé à une enquête de pavillon puis à la fouille des locaux et des conteneurs du navire. 

Durant environ 5 heures, l’équipe de visite du Premier maître L’Her a inspecté la totalité des conteneurs accessibles, soit 32 sur les 292 que transportait le navire. La difficulté principale de ce type d’opération reste l’accès aux conteneurs, en raison de la hauteur d’empilement et de l’agencement des conteneurs.  

Cette opération, la onzième pour les bâtiments engagés dans l’opération IRINI, prouve l’interopérabilité des moyens européens déployés (italiens, allemands et français en l’occurrence) et démontre la détermination d’IRINI à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, fruit d’une volonté politique européenne forte. À ce titre, le mois dernier, le mandat de l’opération IRINI a été reconduit jusqu’au 31 mars 2023.   

   

    

EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP – MISSION LYNX 

  

  • Début de l’exercice BOLD EAGLE 

 Le 3 avril 2021, le Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé  de la mission LYNX 9 a débuté l’exercice BOLD EAGLE dans les environs de Tapa, en Estonie. Outre le SGTIA français, cet exercice mobilise des troupes américaines, britanniques et estoniennes. Pour la mission LYNX 9, il s’agit du premier entraînement au combat haute intensité dans un cadre interallié de niveau bataillon. Trois séquences de soixante-douze heures sont prévues, dont une séquence de niveau peloton, une de niveau compagnie et la dernière séquence de niveau brigade. Ces différentes séquences d’entraînement sont l’occasion idéale pour les différentes nations de tester l’interopérabilité de leurs matériels et des procédés tactiques de missions défensives et offensives. 

Après une phase préparatoire de trois jours consistant à tester les procédures de commandement, l’exercice est actuellement dans une phase axée sur l’entraînement de niveau battle group pendant laquelle les soldats de l’OTAN s’entraînent aux missions de combat, alternant des phases de barrage, d’attaque et de défense. 

L’exercice BOLD EAGLE constitue une étape préalable de la préparation à l’exercice SPRING STORM, qui aura pour but de tester le niveau de préparation des forces de l’OTAN face à une crise fictive. 

   

  

TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE 

  

  • Mise en œuvre de Centres militaires de vaccination (CMV). 

A la demande du Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS), les forces armées fournissent un appui à la mise en œuvre de la stratégie vaccinale définie par le gouvernement.  

En coordination avec le MSS, les forces armées vont ainsi renforcer leur implication et fournir de nouvelles contributions permettant de favoriser l’accélération du rythme des vaccinations souhaitée par le gouvernement.  

Ainsi, depuis le début de la semaine, les Hôpitaux d’instruction des armées de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux) et Clermont Tonnerre (Brest) ont été  aménagés pour augmenter progressivement et rapidement le nombre de vaccinations contre la COVID-19. 

Le 12 avril, un premier centre militaire de vaccination de circonstance appelé Pôle militaire de vaccination (PMV) sera ouvert à Olivet dans le Loiret. Dans ce PMV, une équipe de 60 à 80 militaires assurera l’accueil, le filtrage et l’accompagnement des Français souhaitant se faire vacciner mais également la direction et le soutien logistique. Du personnel soignant du MSS assurera, quant à lui, les actes de vaccination. Le 12e Régiment de Cuirassiers assurera le pilotage de ce centre qui sera, dans un premier temps, ouvert 5 jours sur 7 de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h. 

L’action des armées s’inscrit dans une logique de participation à l’effort collectif de tous les ministères. L’offre des armées répond au principe de complémentarité, en aucun cas de concurrence. En effet, la règle des 4I qui s’applique pour les missions des armées sur le territoire national reste valable : les moyens militaires sont mobilisés lorsque les moyens civils sont insuffisants, indisponibles, inexistants ou inadaptés. 


Sources : État-major des armées
Droits : EMA