Opérations
Point de situation des opérations du 7 mai au 12 mai
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 10 mai 2021, les Forces armées maliennes (FAMa) en partenariat de combat avec l’un des Sous groupements tactiques désert (SGTD) du GTD Bison étaient engagés sur des missions de reconnaissance dans la région d’Hombori. En fin de journée, ils ont été pris à parti sur leur Base opérationnelle avancée temporaire (BOAT).
Après avoir localisé la provenance des tirs, les militaires de la Force Barkhane appuyés par un Tigreont entrepris, durant la nuit, une manœuvre d’encerclement qui a permis aux FAMA d’interpeller l’ensemble des individus du Groupe armé terroriste (GAT).
Deux Unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI) des Forces armées maliennes ont été engagées simultanément cette semaine avec les soldats européens de la Task force Takuba pour mener des patrouilles de reconnaissance et d’action dans la profondeur dans le Liptako. L’ULRI 2 est accompagné par le Task Group (TG) franco-tchèque à Ménaka depuis décembre 2020 et l’ULRI 4 par le TG franco-estonien. Cet accompagnement sur un nouveau type de combat plus rapide et plus agile ne cesse de faire ses preuves sur le terrain.
Le 6 mai 2021, l’ULRI 2 alors en mission avec le TG franco-tchèque, a découvert un campement de Groupe armé terroriste (GAT) abandonné dans un village, au nord de Ménaka. Trois motos, 3 armes légères d’infanterie et 3 équipements de télécommunication ont été saisis.
Le samedi 8 mai 2021, l’ULRI 4, en infiltration avec le TG franco-estonien dans la région d’Ansongo, a été prise à parti. Les militaires maliens et européens ont immédiatement riposté et neutralisé le GAT.
Un Module de chirurgie de sauvetage (MCS) français a été déployé sur la base opérationnelle avancée de Ménaka en relève de la Specialoperationsurgical team (SOST) armée jusqu’au 30 avril 2021 par les Suédois. Les équipes médicales étant plurinationales, elles n’ont pas la même formation mais elles répondent toutes à la doctrine de soin du damage control qui consiste à prodiguer les soins les plus performants pour assurer la survie du militaire avant son évacuation stratégique. Ce MCS, pleinement opérationnel depuis la semaine dernière, est capable d’opérer jusqu’à trois patients dans un état critique et d’effectuer la réanimation et les gestes chirurgicaux de sauvetage afin de limiter les séquelles et stabiliser tout blessé avant son évacuation vers l’antenne chirurgicale de la plateforme opérationnelle désert de Gao (rôle 2).
Cette semaine, un Sous-groupement tactique désert (SGTD) du GTD Bison s’est rendu dans le camp des forces armées maliennes (FAMa) de Bambara Maoundé, dans le Gourma malien, pour évaluer la robustesse de leur système de défense (protection de l’emprise, plan de défense, etc.) ainsi que l’autonomie du soutien sur place (eau, énergie).
Dans le cadre du partenariat de combat, les militaires de la Force Barkhane se rendent régulièrement dans les garnisons FAMa pour faire un état des lieux et proposer des pistes simples d’amélioration : réalisation de forages pour être autonome en eau, renforcement des murs de bastion walls, création et réfection de postes de combat, réalisation de fossés anti pick-up, etc. Ces mesures de protection passives doivent être entretenues et surtout complétées par des patrouilles de surveillance et des opérations de contrôle de zone. Le SGTD de Bison a donc aussi mené des entraînements conjoints avec les FAMa de la garnison afin d’accroître leur résilience face à l’ennemi. Depuis plus d’un an, la Force Barkhane a réalisé des audits et travaux sur 17 camps FAMA dans le Liptako et le Gourma. Ce maillage contribue au maintien de la présence de l’État dans des zones où il est parfois peu représenté.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 130 sorties, parmi lesquelles 22 sorties chasse, 40 sorties ISR et 68 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le jeudi 6 mai 2021, dans le cadre de l’opération INHERENT RESOLVE, deux Rafale Marine et un E2-C Hawkeye du groupe aérien embarqué (GAé) ont été catapultés depuis la mer Rouge pour se rendre sur le théâtre irako-syrien.
Il s’agissait là d’une première pour le GAN, illustrant la liberté d’action du groupe aéronaval et sa capacité à agir depuis toutes les mers du globe.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis et ceux du
groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 24 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE
Le Groupe aéronaval (GAN) composé du porte-avions Charles de Gaulle, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence et du Bâtiment de commandant et de ravitaillement (BCR) Var, a quitté la mer Rouge et passé le canal de Suez le 08 mai pour gagner la Méditerranée orientale, ouvrant ainsi la 3e phase de la mission CLEMENCEAU 21. Cette nouvelle phase marque à la fois la fin du commandement de la Task Force 50 par le groupe aéronaval, commandement débuté 5 semaines plus tôt, et l’intégration de la FREMM Languedoc au sein du GAN. La Task Force 473 évolue désormais en Méditerranée orientale d’où elle opère au profit de l’opération CHAMMAL, volet français de l’opération de la coalition INHERENT RESOLVE (OIR).
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Doté de capacités de stockage pour le carburant, le porte-avions Charles de
Gaulle s’est entraîné mercredi 5 mai à une manœuvre spécifique : ravitailler lui-même, à la mer, un bâtiment de son escorte. Les manœuvriers du porte-avions ont effectué un « RAM sec », c’est-à-dire sans délivrance effective de carburant. Cette manœuvre particulièrement technique permet, le cas échéant, de contribuer à renforcer à renforcer l’autonomie du GAN.
Vendredi 7 mai 2021, le commandement de la Task Force (TF) 50, l’une des forces navales américaines déployées dans la région du Golfe, a pris fin pour le GAN français. Débuté le 31 mars dernier, le commandement de la TF 50 a été assuré par la France pendant une durée inégalée de 5 semaines consécutives, illustrant le très haut niveau de confiance et d’interopérabilité atteint entre les marines française et américaine.
Dans la continuité de leur première interaction lors du passage du GAN en mer
Rouge début mars 2021, le GAN et la frégate égyptienne El Fateh se sont retrouvés en mer Rouge du 6 au 8 mai 2021. Dans le même temps, quatre Rafale Marine et un E2-C Hawkeye ont participé à l’exercice égyptien RAMSES, s’exerçant au combat aérien avec des aéronefs de l’Egyptian Air Force. Cette séquence s’est conclue par la traversée du canal de Suez pour le GAN escorté de la frégate El Fateh.
ASIE PACIFIQUE – JEANNE D’ARC 21
Le 9 mai, le groupe école Jeanne d’Arc, composé du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et de la Frégate type La Fayette (FLF) Surcouf, a accosté à Sasebo, au Japon.
Depuis le 11 mai et jusqu’au 16, le Tonnerre et le Surcouf participent au Japon à l’exercice multinational ARC21. Cet exercice, incluant un volet maritime et un volet terrestre, rassemble 4 nations : la France, le Japon, l’Australie et les États-Unis. Après une première phase amphibie, le Groupement tactique embarqué (GTE) composé de militaires de la 6e Brigade légère blindée, s’entraînera à terre, aux côtés des forces terrestres japonaises et américaines, tandis que neuf bâtiments des quatre nations réaliseront des exercices navals dans différents domaines de lutte : antiaérienne, anti-sous-marine et antisurface. Pour améliorer leurs connaissances communes, ils mettront également en œuvre leurs aéronefs embarqués et leur batellerie. L’exercice ARC21 a pour objectif de renforcer la capacité des quatre nations à œuvrer ensemble au profit d’une zone Indopacifique libre et ouverte.
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EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX
Des tests d’interopérabilité entre les équipements et procédures français et
britanniques, notamment dans le domaine logistique, se poursuivent sur le camp de Tapa en Estonie. Ils avaient pour but de savoir si les véhicules, britanniques ou français de tous types, pouvaient être ravitaillés, tractés ou transportés par un véhicule français et inversement : Petit Véhicule Protégé (PVP) par un MAN Support VehiculeRecovery ; Véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), Véhicules de l’avant blindé (VAB) ou Engin blindé de génie (EBG) par un Warrior de dépannage ; Challenger ArmouredRepair and RecoveryVehicule (CrARRV) par un Dépanneur de char Leclerc (DCL), etc.
Ces tests très concluants facilitent la manœuvre logistique sur le terrain en augmentant les possibilités d’intervention. Cette interopérabilité permettra à terme de mutualiser ponctuellement les moyens des deux armées et ainsi de gagner un temps précieux dans les manœuvres interalliées.
Après avoir participé aux MilitaryEuropean Strategic Talks (MEST) de l’Initiative européenne d’intervention (IEI) qui se déroulaient à Tallinn les 4 et 5 mai 2021, le général de corps aérien Stéphane Mille, Sous-chef opérations de l’État-major des armées (SCOPS) a profité de sa présence en Estonie pour rendre visite aux trois cents militaires composant le détachement français de la mission LYNX 9.
Après une entrevue avec le colonel VahurKarus, commandant de la 1re brigade d’infanterie estonienne et le colonel Paul Clayton, commandant la contribution britannique à eFP au cours de laquelle il s’est fait présenter les missions de l’OTAN dans la région, le SCOPS a assisté à des tests d’interopérabilité. Après avoir constaté les progrès réalisés conjointement entre les détachements français et britannique et la plus-value que représente l’interopérabilité dans le cadre de l’entraînement au combat haute intensité, il a exposé aux militaires français ses attentes.
BASSIN MEDITERRANEEN – MER NOIRE
Le Patrouilleur de haute mer Commandant Birot a appareillé le jeudi 06 mai de la base navale de Toulon en direction de la mer Noire pour un déploiement de plusieurs semaines. Au cours de cette mission le Commandant Birot rejoindra la mer Egée, franchira les détroits des Dardanelles et du Bosphore, avant de rejoindre la mer Noire. Ce déploiement sera principalement conduit dans la perspective, d’une part d’aller à la rencontre des partenaires locaux de la France que sont en particulier la Roumanie et la Bulgarie mais également d’entretenir la connaissance d’une zone aux enjeux géopolitiques multiples et complexes. Si la présence de la Marine nationale n’est pas permanente en mer Noire, elle reste néanmoins régulière et contribue à y affirmer la liberté de la navigation, dans le respect du droit de la mer et en particulier des traités internationaux qui en régissent l’accès et l’activité des bâtiments militaires.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les armées restent résolument
engagées dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Depuis début avril, les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) ont augmenté significativement le nombre de vaccinations contre la COVID-19.
En complément, depuis le 12 avril, des Pôles militaires de vaccination (PMV) ont progressivement ouvert sur le territoire métropolitain. Actuellement des PMV sont déployés à Olivet, Dijon et Mérignac.
Au 11 mai, plus de 134 340 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
A compter du 13 mai, un nouveau centre de vaccination ouvrira ses portes au sein de l’Ecole de Santé de Lyon Bron, permettant de profiter des capacités d’accueil du site et de mobiliser les élèves de cette école militaire pour procéder aux vaccinations.
Enfin, en complément, depuis le lundi 10 mai, 35 militaires, médecins, infirmiers, aides-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre arment un Module militaires de réanimation (MMR) au sein du centre hospitalier de Cayenne. Ce MMR est en mesure d’accueillir jusqu’à cinq patients en état de réanimation.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
