Point de situation des opérations du 30 avril au 6 mai.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Du 16 au 30 avril 2021, deux Sous groupements tactiques désert (SGTD) du GTD Bison ont conduit des missions de reconnaissance dans la région de Doro, sur la route nationale 16, entre Gao et Gossi. Un des SGTD a accompagné des prévôts maliens depuis Gao pour leur permettre d’échanger avec les autorités locales. En effet, le retour des forces de sécurité est essentiel pour envisager une stabilité et un retour des administrations de l’État. Un médecin des Forces armées maliennes (FAMa) de Gao accompagnait également la mission pour proposer ses services à une population locale manquant de soins médicaux. L’autre SGTD s’est rendu In Tahaka dans un camp des FAMa. Durant quatre jours, les militaires de la Force Barkhane ont opéré avec leurs homologues maliens pour leur transmettre un maximum de savoir-faire dans les domaines tactiques, médicaux, de maintenance, de stationnement et d’infrastructure. L’objectif est que les FAMa aient les moyens d’assurer leur propre protection et celle de la population locale. Désormais à Doro, les FAMa du camp assurent la sécurité du marché local.
Du 16 au 29 avril 2021, le Groupement tactique désert logistique (GTD LOG) Charente a conduit un important convoi pour ravitailler les Plateformes opérationnelles désert (PfOD) de la Force Barkhane dans le nord du Mali avant la saison des pluies. Plus de 130 véhicules ont parcouru plus de 1000 km. Toutes les capacités d’escorte du GTD LOG ont été engagées ainsi que tout l’environnement requis pour assurer la sécurité de cette mission. L’ensemble des composantes génie dédiées à la lutte contre les Engins explosifs improvisés (EEI) a notamment été déployée. Le convoi a également bénéficié des appuis de la composante aérienne et du groupement tactique désert aérocombat (GTDA). Environ 300 militaires ont participé à cette opération, démontrant la capacité de la Force Barkhane à mener des missions d’envergure dans le nord du Mali. Le dernier convoi de ce type avait été mené en novembre 2020.
Le 1er mai 2021, au camp des forces armées maliennes de Gao, la France a remis 20 pick-up (type Masstech) au profit des Unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI) 3 et 4 entraînées par le Task group (TG) franco-estonien de la Task Force (TF) Takuba. Le général commandant la Task force Takuba, le colonel major Koné, commandant des FAMa du théâtre Est, et le colonel Coulibaly, commandant des FAMa du secteur de Gao, ont signé les documents officiels de cession marquant la donation officielle de ces véhicules par la France.
Le 29 avril 2021, le colonel Menet à la tête du GTD aérocombat (GTD-A) a passé le relais au colonel Statucki. Les soldats du 5e Régiment d’hélicoptères de combat (RHC) du mandat Hombori XXVI laissent la place aux militaires du 1er RHC. Hombori XXVI s’est illustré à de nombreuses reprises notamment lors de l’attaque du camp des forces armées maliennes (FAMa) à Boni en février dernier où il a neutralisé une colonne de véhicules d’un groupe armé terroriste (GAT) et permis la destruction d’éléments ennemis réfugiés dans la forêt de Serma. Durant leurs trois mois de mission, les aéronefs de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) ont réalisé 1 950 heures de vol, transporté 2 118 personnes et 211 tonnes de fret, assuré 25 missions d’évacuation médicales, ce qui représente 7 825 mouvements aériens et approches gérés par les contrôleurs aériens.
Le 2 mai 2021, sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) à Gao, le détachement du Scoutspataljon (Bataillon de reconnaissance) de l’armée de Terre estonienne a été relevé par ses pairs après quatre mois de mission. Engagés depuis 2018 au Mali dans le cadre de l’opération BARKHANE aux côtés de leurs frères d’armes français et maliens, les Estoniens participent à la protection du camp militaire et mènent des opérations de sécurisation de la zone.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 159 sorties, parmi lesquelles 26 sorties chasse, 60 sorties ISR et 73 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 20 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE
Le Groupe aéronaval (GAN), composé du porte-avions Charles de Gaulle, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence et du Bâtiment de commandant et de ravitaillement (BCR) Var poursuit la mission CLEMENCEAU 21 en mer Rouge. Commandant depuis le 31 mars la Task Force 50, le GAN a apporté son soutien à la Combined Task Force 150 ainsi qu’à l’opération de l’Union européenne ATALANTA, luttant respectivement contre les trafics illicites et la piraterie. La frégate indienne Tarkash, qui participait aux côtés des bâtiments indiens et français à l’exercice bilatéral VARUNA, a ensuite accompagné le GAN dans le golfe d’Oman et d’Aden poursuivant ainsi la coopération jusqu’au 1er mai. Le destroyer USS Mahan a quant à lui quitté le GAN le 04 mai, après 12 jours de coopération avec le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Après avoir participé à l’exercice VARUNA 21, du 25 au 27 avril 2021, la frégate indienne Tarkash a poursuivi la coopération aux côtés des bâtiments français poursuivant ainsi les interactions franco-indiennes. Les deux marines partenaires ont ainsi organisé des entraînements croisés, notamment en matière de défense antiaérienne. Contribuant à l’escorte du GAN, le Tarkash a également participé à la tenue de la situation tactique de la Task Force 473, améliorant ainsi le niveau d’interopérabilité entre bâtiments indiens et le GAN.
Samedi 1er mai, au large de Djibouti, des Rafale Marine ont effectué un exercice de tir longue portée (« long range strike ») avec le concours des frégates Chevalier Paul et Provence.
Pour les aéronefs, équipés de missiles de croisière SCALP, l’objectif consistait à simuler la destruction d’une cible en ayant à s’affranchir d’une bulle de protection antiaérienne constituée par la FREMM Provence. Dans le rôle de l’ennemi, la Provence, devenait elle-même la cible de Rafale Marine simulant une frappe par missiles air-mer AM39 et du Chevalier Paul, doté pour sa part de missiles mer-mer EXOCET MM40. Cet exercice a permis au Groupe aérien embarqué (GAé) de travailler sa capacité de frappe dans la profondeur, sous menace A2AD (anti acces area denial), et aux bâtiments du GAN de se coordonner dans les domaines de la lutte antisurface et antiaérienne.
Alors que le GAN assure le commandement de la TF 50, ce dernier a bénéficié du soutien de ravitailleurs américains, preuve du haut niveau d’interopérabilité atteint entre les marines française et américaine. Deux ravitaillements à la mer ont ainsi été réalisés par des navires américains au profit des frégates du GAN. L’USNS Carl Brashear a ainsi réalisé la manœuvre au bénéfice du Chevalier Paul le mercredi 28 avril et le Wally Schirra a, quant à lui, ravitaillé la Provence le dimanche 2 mai.
Samedi 1er mai, le GAN a réalisé des interactions avec le destroyer japonais Setogiri dans le golfe d’Aden. Tandis que l’hélicoptère SH-60 du bâtiment japonais réalisait des poser sur le pont d’envol de la FDA Chevalier Paul, un hélicoptère Dauphin du porte-avions Charles de Gaulle s’est quant à lui posé à plusieurs reprises sur le pont du Setogiri. L’établissement de liaison de données tactiques entre les unités a permis par ailleurs d’établir et de partager la situation tactique. Ces interactions soulignent le bon niveau d’interopérabilité entre moyens français et japonais, déjà constaté lors de l’exercice GASWEX qui s’était tenu au mois de mars dernier.
PROCHE MOYEN-ORIENT – GROUPE DE GUERRE DES MINES
Du lieu du 18 au 29 avril, au large de Bahreïn, s’est tenu l’exercice de guerre des mines ARTEMIS TRIDENT 21. Les Chasseurs de mines tripartites (CMT) Céphée et Aigle ainsi qu’un détachement du groupe des plongeurs démineurs ont participé à cette édition aux côtés de groupes de guerre des mines américain et britannique.
Cette nouvelle édition a démontré la pleine interopérabilité des trois nations, ainsi que le haut niveau de compétence des participants dans le domaine de la lutte contre les mines marines, dans une zone où une telle menace est bien réelle.
Cet exercice s’inscrit dans une volonté conjointe des nations alliées de garantir les libertés de navigation et d’échanges commerciaux dans la zone.
ASIE PACIFIQUE – JEANNE D’ARC 21
Depuis le 3 mai 2021, les bâtiments de la mission Jeanne d’Arc, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf, croisent en mer de Chine orientale et participent à la mission AETO. Cette mission est la contribution française au volet maritime de la mission de contrôle des résolutions votées par le conseil de sécurité des Nations unies à l’encontre la République populaire démocratique de Corée. L’objectif est de lutter, en mer, contre les transbordements illégaux de matières sous embargo à destination ou en provenance de la République populaire démocratique de Corée.
Dans quelques jours le Groupe Jeanne d’Arc participera à l’exercice ARC 21 aux côtés d’unités japonaises et américaines. Cet exercice organisé au Japon vise à améliorer les capacités opérationnelles de nos forces afin de garantir une zone Indopacifique libre et ouverte.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX
Cette semaine, les militaires du 12e Régiment de cuirassiers (RC) déployés dans le cadre de la mission LYNX 9 se sont entraînés aux techniques d’extraction d’urgence d’un char Leclerc. Encadrés par les infirmiers français du poste de secours RÔLE 1, les équipages de Leclerc ont testé les différentes techniques d’évacuation d’un soldat blessé.
De son côté, la section génie du Sous-groupement interarmes (SGTIA) à dominante blindé du 13e Régiment de génie de Valdahon s’est entraînée aux fondamentaux des techniques de combat. À travers un parcours d’aguerrissement réaliste, ils ont pu travailler leurs savoir-faire en état de fatigue : démontage et remontage de mitrailleuses d'appui général (MAG) 58, atelier Nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC) et topographie. Le parcours s’est terminé par des mises en situation où les sapeurs ont dû mettre en œuvre des explosifs. L’Engin blindé du génie (EBG) déployé pour la première fois sur la mission LYNX, a permis de creuser les obstacles du parcours d’aguerrissements, un réel atout dans ce type de manœuvre.
Ces séquences d’entraînement permettent aux soldats de la mission LYNX d’entretenir leurs savoir-faire, de parfaire la préparation opérationnelle et de s’entraîner au combat haute intensité. La prochaine étape consistera à réaliser ces différentes mises en situation aux côtés des soldats britanniques et estoniens afin de développer l’interopérabilité du bataillon.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les armées restent résolument engagées dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Depuis début avril, les Hôpitaux d’instruction des armées de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) ont augmenté significativement le nombre de vaccinations contre la COVID-19.
En complément, depuis le 12 avril, des Pôles militaires de vaccination (PMV) ont progressivement ouvert sur le territoire métropolitain. Actuellement des PMV sont déployés à Olivet, Dijon et Mérignac.
Au 05 mai, plus de 99 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA