Point de situation des opérations du 13 au 20 mai.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le Groupement tactique désert (GTD) Chimère a été engagé sur une opération conjointe avec une compagnie des Forces armées maliennes (FAMa) du camp de Boulikessi visant à reconnaître la forêt de Foulsaré et ses abords. Du 10 au 11 mai 2021, les militaires français ont mené une infiltration de nuit pour atteindre les lisières nord de la forêt où les FAMa s’étaient positionnées. Cette manœuvre combinée a surpris et déstabilisé un réseau de membres des Groupes armés terroristes (GAT), permettant aux FAMa d’en neutraliser et de saisir trois motos, un dispositif pour Engin explosif improvisé (EEI) et des ressources logistiques. La fouille approfondie de la forêt a confirmé que ce secteur est une ancienne zone de campement GAT. Elle ne constitue plus un plot logistique majeur. Au bilan, au cours de cette action, les forces militaires françaises et maliennes ont neutralisé plusieurs GAT et saisi 21 motos, 2 armes légères d’infanterie, 2 équipements de communication, deux dispositifs d’EEI, des bidons d’essence et des effets militaires. Cette opération démontre que les FAMa de Boulikessi, accompagnés par la Force Barkhane en 2020 pour renforcer la sécurité de leur garnison, leurs méthodes de défense et leurs opérations, contrôlent leur zone avec toujours autant de combattivité et de détermination.
Dans le but de permettre aux Forces armées maliennes (FAMa) d’assurer la sécurisation du Gourma en totale autonomie, la Force Barkhane investit, depuis la fin de l’année 2020, sur la base opérationnelle avancée (BOA) malienne de Hombori. Elle a déjà réalisé plusieurs travaux pour renforcer la sécurité de l’enceinte militaire : le creusement de fossés anti-pick-up, la mise en place d’infrastructures pour abriter les soldats en cas d’attaque et l’optimisation des postes de sécurité. Dans des conditions très rustiques, notamment de grande chaleur, sous la menace permanente des GAT et en une semaine, une équipe du 25e Régiment du génie de l’air (25e RGA), protégé par le GTD Chimère, a réalisé dernièrement un terrain sommaire aux abords de la BOA pour permettre aux avions de transport tactique de se poser. Après un premier posé par un C-130J, c’est un A400M Atlas qui s’est posé sur ce terrain sommaire d’Hombori le 18 mai 2021. Désormais, les FAMa et la Force Barkhane disposent d’un « pont aérien » leur permettant de ravitailler le principal camp FAMa au cœur du Gourma en évitant la route nationale 16 et les risques d’attaques d’Engins explosifs improvisés.
Le 14 mai 2021, un Reaper block 5 de l’armée de l’Air et de l’Espace, a décollé de la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey pour son premier vol opérationnel. Sa toute première mission a été d’appuyer les soldats du groupement tactique désert (GTD) Bison engagés dans une opération majeure de lutte contre les GAT dans la région de Nokara dans le Gourma.
La Force Barkhane dispose donc deux systèmes drone Reaper, un Block 1 et un Block 5, chaque système comptant trois drones. L’arrivé de ce nouveau standard mis en œuvre par le personnel de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA) apporte au théâtre sahélien :
- une meilleure définition vidéo ;
- une augmentation des capacités de communication grâce à un second poste radio ;
- une meilleure intégration de la L16 ;
- Une augmentation significative du volume d’heures d’ISR.
Du 10 mars au 9 mai 2021, trois hélicoptères Puma de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) en provenance des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) ont été déployés au côté d’autres voilures tournante de l’opération BARKHANE. Entre missions de transport, ravitaillements logistiques et évacuations sanitaires, les trois appareils ont effectué 120 heures de vols. Acheminés grâce à l’A400M Atlas de l’armée de l’Air et de l’Espace, le détachement des FFDj a apporté un soutien capital au GTD aérocombat. Grâce au travail sans relâche des mécaniciens, les trois appareils ont été mis en condition opérationnelle en moins d’une semaine après leur arrivée sur le théâtre et ont pu conserver tout au long de leur déploiement une disponibilité moyenne de 80%. Les trois équipages (soit un total de 27 militaires : commandants de bord, pilotes, membres de soute et mécaniciens) ont effectué un grand nombre de missions de transport de soldats et de ravitaillement logistique. Ce déploiement démontre la pertinence des forces de présence en Afrique où elles constituent les bases opérationnelles avancées. Les FFDj représentent une plateforme stratégique, opérationnelle et logistique. La bonne connaissance de l’environnement sahélien, les savoir-faire spécifiques à l’intervention en milieu désertique et leur capacité de projection rapide sont autant de déterminants opérationnels.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 120 sorties, parmi lesquelles 20 sorties chasse, 39 sorties ISR et 61 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – OPERATION CORYMBE
Après une période d’arrêt technique majeur et une période de préparation opérationnelle très dense, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan a appareillé de Toulon le mercredi 12 mai en direction du golfe de Guinée afin de conduire le 157e mandat de l’opération Corymbe.
Entrant le 20 mai dans la zone d’opération fortement marquée par la pêche illégale, la piraterie et d’autres trafics illicites, ce bâtiment de la Marine nationale contribue à diminuer l’insécurité maritime dans la région en coopération avec les marines riveraines du golfe de Guinée.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Depuis l’arrivée des Rafale sur la Base aérienne projeté (BAP) au Levant en août 2016, les Rafale C (monoplaces) ont franchi la barre symbolique des 10 000 heures de vol. Intégrés à l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), les Rafale contribuent au pilier « appui » de l’opération CHAMMAL en effectuant des missions d’appui-feu et de renseignement. Avec plus de 10 000 heures de vol au compteur, les missions quotidiennes menées par les Rafale C participent pleinement à amoindrir le potentiel militaire de l’organisation terroriste Daech.
Samedi 8 mai, aussitôt le canal de Suez franchi, les Rafale Marine et E-2C Hawkeye du Groupe aérien embarqué (GAé) ont repris les vols opérationnels au profit de l’opération INHERENT RESOLVE. Le Groupe aéronaval (GAN) entame ainsi une nouvelle séquence de la mission CLEMENCEAU 21 depuis la Méditerranée orientale où il intervient sur le théâtre irako-syrien contribuant à la lutte contre Daech au Levant.
Le 20 mai dans la matinée, le porte-avions Charles de Gaulle, alors intégré à l'opération CHAMMAL depuis la Méditerranée orientale, a catapulté une patrouille armée de deux Rafale Marine pour une mission de soutien aux troupes de la Coalition. Arrivés sur le théâtre irakien, les aéronefs français ont été contactés sollicités par les forces irakiennes pour les appuyer dans leur combat contre Daech. Les Rafale Marine ont alors procédé à une frappe.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis et ceux du groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 35 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE
Rejoint dès sa sortie du canal de Suez par la Frégate multi-missions (FREMM) Languedoc, le Groupe aéronaval (GAN), composé du porte-avions Charles de Gaulle, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multimissions (FREMM) Provence et du Bâtiment de commandant et de ravitaillement (BCR) Var, opère désormais depuis la Méditerranée orientale. Du lundi 10 au samedi 15 mai, le Charles de Gaulle a effectué une relâche opérationnelle à Limassol (Chypre).
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Depuis le samedi 15 mai et jusqu’à la fin de son déploiement en Méditerranée orientale, le GAN bénéficie du soutien d’un Atlantique 2 au récent standard 6. Venu de la base aéronautique navale de Lann-Bihoué, l’aéronef mis en œuvre depuis Chypre concourt à la sûreté des bâtiments en assurant la surveillance de l’espace aéromaritime. Il permet en outre d’élargir et compléter la capacité d’appréciation de situation par le GAN dans la zone.
Mercredi 12 mai, la FREMM Languedoc, récemment intégrée au GAN, a effectué un exercice d’opportunité avec le patrouilleur libanais Trablous et son embarcation rapide. Cette séquence de coopération franco-libanaise était l’occasion d’effectuer un exercice d’intervention. Après avoir été haranguée par un sémaphore à son entrée dans les eaux territoriales libanaises, la Languedoc, qui faisait office de plastron, a été interrogée puis interceptée par le Trablous. A l’issue de cette simulation, le patrouilleur a escorté la FREMM jusque dans le port de Beyrouth.
ASIE PACIFIQUE – JEANNE D’ARC 21
Du 11 au 16 mai, sur l’île de Kyushu, les bâtiments de la mission JEANNE D’ARC ont participé à l’exercice ARC21 organisé par les Forces d’auto-défense japonaises. Le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf et le Groupement tactique embarqué (GTE) de l’armée de Terre se sont entraînés durant cinq jours aux côtés d’unités japonaises, américaines et australiennes dans les domaines des opérations maritimes et terrestres.
Après son arrivée au port de Sasebo, le groupe école Jeanne d’Arc a fait débarquer le GTE. Entre préparation d’une manœuvre amphibie, tir d’infanterie, évolution tactique et combat en zone urbaine, les Ground Self-Defense Forces (GSDF), les Marines et le GTE ont échangé dans différents domaines sur le camp d’Ainoura.
Le volet naval de l’exercice ARC21 a débuté le vendredi 14 mai. Il a rassemblé neuf bâtiments des quatre nations participantes. Durant deux jours, les équipages se sont entraînés dans différents domaines de lutte : anti-aérienne, antisurface et anti-sous-marine. Pour cela, la force a bénéficié de la participation d’un sous-marin japonais de classe Souryu mais également de divers aéronefs tels qu’un P-8 Poséidon américain et d’avions de type F-2 japonais. L’objectif était de protéger des unités dites précieuses que sont les bâtiments amphibies. Le lendemain, des manœuvres d’engins de débarquement ont été menées entre les différents unités amphibies, les Engins de débarquement amphibie rapides (EDAR) et Chalands de transport maritime (CTM) du Tonnerre réalisant des manœuvres de porte-à-porte avec l’Oosumi, tandis que le PHA accueillait un Landing craft air cushioned (LCAC – engin de débarquement à coussin d’air) japonais dans son radier.
L’exercice s’est conclu le 16 mai avec le retour du GTE à bord du Tonnerre.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX
Depuis le 17 mai et jusqu’au 5 juin, a lieu, en Estonie, l’exercice SPRING STORM 2021 qui a pour objectif principal d’éprouver l’intégration des troupes de l’OTAN et des forces de défense estoniennes (Estonian defense forces - EDF) et de renforcer leurs capacités en temps de crise.
Originaires d'Estonie, des États-Unis, de Lettonie, de Pologne, d'Italie, de France, du Danemark et du Royaume-Uni, ce sont près de 7000 militaires qui participent à cet exercice majeur à tirs réels. Le contingent estoniens est le plus important puisqu’il intègre 1800 militaires estoniens d’active 2800 conscrits et 350 réservistes.
Cette année, SPRING STORM 21 se caractérise par un volume important de chars engagés, notamment avec la participation du Sous-groupement tactique (SGTIA) à dominante blindé français, la présence d’hélicoptères d’attaque, de reconnaissance et de transport, et pour la première fois des chasseurs de 5e générations F-35.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les armées restent résolument engagées dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Sur le front de la vaccination, l’action des armées comprend :
- L’augmentation des capacités de vaccination des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) ;
- L’ouverture, le 13 mai de l’Ecole militaire de Santé de Lyon Bron comme centre de vaccination ;
- Depuis le 12 avril, des Pôles militaires de vaccination (PMV) ont progressivement ouvert sur le territoire métropolitain (Olivet, Mérignac et Dijon).
Au cours du week-end des 15 et 16 mai, dans le cadre de l’opération « tous sur le pont », ces différents centres ont ouvert leurs portes pour accueillir les Français devant se faire vacciner.
Au 19 mai, plus de 200 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
Enfin, en Guyane, les 35 militaires, médecins, infirmiers, aides-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre arment toujours un Module militaires de réanimation (MMR) au sein du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). Ce MMR accueille actuellement cinq patients en état de réanimation. Afin d’anticiper une saturation imminente des services réanimation guyanais, le dispositif de transfert évacuation sanitaire a de nouveau été déclenché. A la demande des autorités civiles, le mardi 18 mai, deux patients en état de réanimation ont été évacués de la Guyane vers la Martinique au moyen d’un Casa de l’armée de l’Air et de l’Espace stationné sur la base aérienne 367.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA