Point de situation des opérations du 23 au 29 avril.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La semaine a été marquée par la poursuite des opérations dans le Gourma et le Liptako. La Force Barkhane a mené une succession de missions de reconnaissance visant à déstabiliser les Groupes armés terroristes (GAT). La Task Force Takuba poursuit sa mission de conseil, d’assistance et d’accompagnement de l’armée malienne dans sa mission de contrôle du Liptako. Une unité légère de reconnaissance et d‘intervention arrive bientôt en fin de formation et montre sa capacité à agir seule demain contre les GAT.
Dans la nuit du 19 au 20 avril, alors qu’un Sous groupement tactique désert (SGTD) du GTD Bison menait des missions de reconnaissance dans la région d’Adiora dans le Gourma, un SGTD du GTD Douaumont est parti du camp de Gossi pour conduire des missions de reconnaissance vers cette même localité. Cette manœuvre a permis de prendre de vitesse des Groupes armés terroristes (GAT) qui ont cherché à s’exfiltrer. Pris en étau, dans l’impossibilité de s’échapper, ils ont pris à partie la force qui a riposté et a neutralisé plusieurs d'entre eux.
Le 20 avril 2021, lors d’une mission de reconnaissance dans le secteur de Kidal et ses environs, un SGTD de Bison a découvert au sud de la ville un obus de gros calibre pouvant entrer dans la composition d’un Engin explosif improvisé (EEI) et a procédé à sa destruction. Le lendemain, lors d’un contrôle de véhicule sur un check-point, ce même SGTD a saisi une arme légère d’infanterie, 7 équipements de télécommunication et une grande quantité de matériels pouvant servir à la confection d’EEI.
Le 24 avril 2021, dans la région de Niono, à près de 200 km à l’ouest de Mopti, les Forces armées maliennes (FAMA) ont conduit une opération contre un Groupe armé terroriste (GAT) qui s’apprêtait à attaquer leur position. Les militaires maliens ont poursuivi les assaillants dans le secteur d’Alatona. Le 26 avril, appuyés par la Force Barkhane qui a réalisé une frappe aérienne, les Maliens ont neutralisé plusieurs GAT et saisi ou détruit un important stock d’armes et de munitions et trois véhicules. Au-delà de l’excellente coordination des différentes forces militaires, cette action illustre l’engagement des FAMa à ne céder aucune portion du territoire malien aux groupes armés terroristes.
Actuellement, la Task Force (TF) assiste, conseille et accompagne trois Unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI) des FAMa. Ces unités sont formées sur un type de combat mené à la fois en pick-up et en motos pour être capable de répondre par le mouvement et l’agilité aux agressions des GAT.
- À Ménaka : l’ULRI 2, armée par le 14e Régiment mixte, poursuit sa formation débutée en décembre 2020 avec le Task Group 2 (TG2) franco-tchèque.
- À Gao :
Cette ULRI 4 a déjà été engagée à six reprises en opération. Dernièrement, du 16 au 20 avril 2021, accompagnée par le TG1 franco-estonien, elle a mené une patrouille de recherche et d’action dans la profondeur à l’est de Gao dans une zone désertée par les forces de sécurité locales. Lors de cette opération, l’ULRI 4 a montré qu’elle était suffisamment expérimentée pour mener à moyen terme des opérations avec un appui léger, voir même en autonomie.
Cette semaine débute une autre phase qui a pour objectif de former les instructeurs maliens afin qu’ils soient en mesure d’accompagner eux-mêmes la montée en puissance des autres sections de l’ULRI. L’objectif est de pouvoir déléguer une partie de l’instruction de cette ULRI aux FAMa.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 150 sorties, parmi lesquelles 28 sorties chasse, 47 sorties ISR et 75 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Avec le départ du Groupe aéronaval (GAN) vers l’océan Indien, les vols du groupe aérien embarqué au profit de l’opération INHERENT RESOLVE depuis le Golfe ont cessé.
Lors de cette première phase d’intégration à OIR, le GAN a réalisé au total 90 sorties : 66 sorties de Rafale marine pour des missions de reconnaissance et de renseignement ou d’appui aux troupes au sol, et 24 sorties d’E-2C Hawkeye, assurant de leur côté le commandement et le contrôle aéroporté des opérations ou encore des missions de recueil de renseignements. Une prochaine intégration à OIR est programmée lorsque le porte-avions Charles de Gaulle rejoindra la Méditerranée orientale.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 16 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE
Le porte-avions Charles de Gaulle, escorté de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et du destroyer américain USS Mahan, poursuit la mission CLEMENCEAU 21 a franchi le détroit d’Ormuz le samedi 24 avril et a ainsi rejoint la mer d’Arabie. Cette nouvelle phase de la mission CLEMENCEAU 21 vise à contribuer à la stabilisation et à la protection des intérêts nationaux dans les zones traversées, et plus particulièrement en océan Indien.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
À la tête de la Task Force 50 américaine depuis le 31 mars 2021, le commandant du groupe aéronaval français, le contre-amiral Marc Aussedat, a profité de la relâche opérationnelle du Charles de Gaulle à Manama pour s’entretenir avec le général Farrell J. Sullivan et le captain Michael B. O'Driscoll respectivement chargés des domaines amphibie et logistique au sein de la 5e flotte américaine.
Depuis que le GAN a repris la mer, les activités de la TF 50 se sont poursuivies permettant aux groupes aéronavals français et américain d’atteindre un niveau d’intégration inégalé. Manœuvres entre groupes aériens embarqués et manœuvres navales ont permis d’approfondir la connaissance mutuelle, d’améliorer la connectivité et de renforcer l’organisation opérationnelle commune en TF intégrée.
Le vendredi 23 avril 2021, deux Rafale Marine se sont rendus dans le sud-est de l’Irak afin de s’entraîner pour la première fois avec deux F-16 irakiens. Les scénarios d’exercice avaient pour objectif de tester la défense de l’espace aérien irakien. Cette interaction inédite offre l’occasion à la France de renforcer ses liens avec l’Irak, alors que les deux pays sont engagés dans la lutte contre le terrorisme.
Du dimanche 25 au mardi 27 avril 2021, la France et l’Inde ont organisé une nouvelle édition de l’exercice bilatéral VARUNA. Huit bâtiments et plus d’une vingtaine d’aéronefs ont été mobilisés au cours de ces trois jours pour accomplir de nombreuses interactions, exerçant leurs capacités à opérer dans l’ensemble du spectre des opérations aéromaritimes. Exercices de lutte anti-surface, anti-sous-marine et anti-aérienne se sont succédés pour développer des habitudes de travail communes. Les deux nations riveraines de l’océan Indien entendent contribuer ainsi à la stabilisation et à la protection de leurs intérêts communs.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
La Frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte, déployée dans le cadre de l’opération AGÉNOR, a été ponctuellement détachée pour réaliser sa deuxième saisie de drogue en deux semaines. Après avoir pisté un boutre suspect aux abords du golfe d’Oman, pendant la nuit du 21 au 22 avril, puis avoir reçu, au petit matin, l’autorisation d’effectuer une visite à bord, la FLF Guépratte a découvert plus de trois tonnes de résine de cannabis sur la petite embarcation. La cargaison a été saisie et détruite. Les trafics illicites dans la région concourent au financement du terrorisme et à la criminalité organisée. À l’issue, elle a réintégré l’opération AGÉNOR, aux côtés de la frégate belge Léopold 1er et d’un Atlantique 2 français, opération qui a pour mission d’apaiser les tensions et de protéger les intérêts économiques européens en garantissant la liberté de circulation dans le Golfe et le détroit d’Ormuz.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – OTAN
Le 23 avril 2021, le vice-amiral d’escadre Didier Piaton, commandant adjoint du commandement maritime de l’OTAN (DCOM MARCOM), a fait reconnaître le capitaine de frégate Grégory Guiran, actuel commandant du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, comme commandant du Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2). Il s’agit d’une première pour la France, dans la prise de commandement de l’un des quatre groupes navals permanents de l’OTAN, les Standing naval forces (SNF).
À ce titre, la France possède une expertise reconnue dans le domaine de la guerre des mines. En effet, la Marine nationale détient cette capacité opérationnelle, ce qui lui permet de se distinguer de la plupart des marines partenaires. Chaque année, les dix chasseurs de mines et les trois groupes de plongeurs démineurs de la Marine nationale neutralisent environ deux mille engins explosifs. Cela représente une moyenne de quarante engins par semaine.
Le SNMCMG2 est un groupe de guerre des mines OTAN opérant dans la mer Méditerranée et en mer Noire. Il est constitué d’unités de différentes nations appartenant à l’OTAN et déployées pendant des durées variables allant généralement de un à six mois.
Le 26 avril, le groupe a intégré l’exercice annuel majeur SPANISH MINEX au large de Palma de Majorque. Organisé par la Marine espagnole, cet exercice permet de s’entraîner, dans des conditions réalistes, à réduire le risque « mines » en présence d’une menace asymétrique, au plus près de côtes.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – EUNAVFORMED IRINI
Engagé depuis le début du mois de mars 2021, le patrouilleur de haute mer (PHM) Premier Maître L’Her a achevé son mandat au sein de l’opération de l’Union européenne EUNAVFORMED IRINI.
Aux côtés de la frégate grecque Aigaion, la frégate italienne Borsini, ainsi que le ravitailleur allemand Berlin mais également d’aéronefs allemands, polonais et luxembourgeois, le Premier Maître L’Her a contribué à cette opération dont le mandat vise à :
- faire respecter l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye ;
- contribuer à mettre en œuvre les mesures des Nations unies visant à empêcher l'exportation illicite de pétrole depuis la Libye;
- contribuer au renforcement des capacités et à la formation des garde-côtes libyens.
Au cours de ses deux mois de mission, le Premier Maître L’Her a parcouru plus de 15 000 nautiques, interrogés 240 navires, réalisé 21 approches consenties (Friendly Approach), une enquête de pavillon (Flag Verification Boarding) et une opération de visite sur un porte-conteneurs.
La France participe à IRINI en déployant :
- de manière permanente une dizaine de militaires au sein de l’état-major de l’opération ;
- régulièrement des moyens navals ;
- plusieurs fois par mois des aéronefs de type Atlantique 2, E3-F AWACS et F50M pour des vols de reconnaissance.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les armées restent résolument engagées dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Depuis début, les Hôpitaux d’instruction des armées de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux) et Clermont Tonnerre (Brest) ont augmenté significativement le nombre de vaccinations contre la COVID-19. Au 28 avril, plus de 50 327 Français y ont reçu une dose de vaccins.
En complément, depuis le 12 avril, en fonction du calendrier de livraison des vaccins et des besoins exprimés par le Ministère de la Santé et des Solidarités, et en coordination avec les agences régionales de santé (ARS) et les préfectures, des Pôles militaires de vaccination (PMV) ouvrent progressivement sur le territoire métropolitain. Dans ces derniers, les militaires assurent l’accueil, le filtrage et l’accompagnement des Français souhaitant se faire vacciner mais également la direction et le soutien logistique. Du personnel soignant civil assurera les actes de vaccination.
Ainsi dès le 12 avril, un premier PMV dont le pilotage est assuré par le 12e Régiment de Cuirassiers a ouvert à Olivet dans le Loiret. Le 28 avril, un second PMV a ouvert à Dijon. Son pilotage est assuré par le 511e régiment du train d’Auxonne.
À ce jour, dans ces centres, ce sont plus de 13 994 Français qui ont reçu une dose de vaccins.
Enfin, ce jour, un troisième PMV armé par une soixantaine d’aviateurs de l’armée de l’Air et de l’Espace placés sous le commandement de la BA106 de Bordeaux ouvre ses portes.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA