Point de situation des opérations du 26 mars au 1er avril.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 28 mars, en début de matinée, un Sous groupement du Groupement tactique désert (GTD) Bison, alors en opération de reconnaissance entre Bambara-Maoundé et la route nationale 16, à une centaine de kilomètres à l’est de Tombouctou, a repéré des GAT. Des sommations sont effectuées par les militaires français. Refusant d’obtempérer, les GAT ont engagé le combat. Si cette phase a permis de neutraliser ces derniers, de découvrir un plot logistique composé de 5 armes légères d’infanterie, 20 chargeurs, 3 motos, du matériel de transmission et les éléments constitutifs d’engins explosifs improvisés, elle a surtout permis de libérer un otage malien enlevé et séquestré depuis le début du mois de février 2021.
Ses conditions d’enlèvement et de séquestration lui ayant occasionné des blessures, des soins médicaux lui ont été immédiatement prodigués. Après s’être assuré de son bon état de santé, il sera remis par la Force Barkhane aux autorités maliennes dans les prochains jours.
Afin de garantir sa sécurité lors de son rapatriement, ni l’identité ni le lieu de l’enlèvement de ce responsable malien ne sont divulgués.
Le 25 mars 2021, le GTD 2 Douaumont, devenu le GTD d’intervention et partenariat de combat (GTD IPC), a débuté la formation de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n°5 des Forces armées maliennes (FAMa). La constitution d’ULRI contribue à améliorer la rapidité et la mobilité des unités partenaires en les formant à un type de combat mené à la fois à moto et en pick-up. Le GTD IPC Douaumont a pour mission de poursuivre et d’intensifier la formation des militaires maliens ainsi que leur accompagnement au combat contre les GAT dans la zone des trois frontières. L’ULRI n°5 est composée de militaires maliens stationnés à l’origine dans différentes emprises du Mali.
Le 23 mars 2021, un Sous-groupement tactique désert (SGTD) a escorté une délégation du Centre de crise et de soutien (CDCS) du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) sur différents sites de la localité de Ménaka où des actions de développement sont en cours, ou en voie d’achèvement. Depuis que la Task force (TF) Takuba accompagne les forces armées maliennes dans la région du Liptako, la sécurité s’est pérennisée, redonnant confiance aux forces de sécurité, administrations et à la population locale. La vie reprend ses droits à certains endroits permettant, entre autres, le développement de projets d’eau potable et d’électricité et la bonne tenue des marchés.
Le 27 mars 2021, à cause de conditions météorologiques difficiles et d’une panne de son système de positionnement, un avion de la compagnie aérienne Sky Mali, avec à son bord 105 passagers s’est retrouvé en difficulté au moment de se poser sur l’aéroport de Gao. Grâce au SPARTIATE, système polyvalent d’atterrissage de recueil de télécommunication et d’identification de l’altitude, le militaire d’astreinte à la tour de contrôle de la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao a pu guider les pilotes jusqu’à ce qu’ils sortent d’un nuage de sable à environ 200 mètres du sol.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 79 sorties, parmi lesquelles 20 sorties chasse, 18 sorties ISR et 41 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – CORYMBE
Après avoir mené du 22 au 25 mars l’exercice international de sécurité maritime OBANGAME EXPRESS aux côtés de 31 autres nations, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, son Groupement tactique embarqué (GTE) Dragon et l’avion de surveillance maritime Falcon 50M de Dakar ont poursuivi leurs activités opérationnelles dans le golfe de Guinée en participant à l’exercice interarmées ÉLÉPHANT 21. En soutien des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), cet exercice amphibie lancé le lundi 28 mars, se poursuivra jusqu’au dimanche 11 avril 2021.
Il a débuté par la projection des soldats du GTE Dragon depuis le PHA Dixmude jusqu’aux plages d’Abidjan. Par la suite, les troupes débarquées évolueront dans la profondeur pour atteindre un objectif avant de réaliser une simulation de désengagement par moyens amphibies avec les marins du Dixmude.
Les objectifs visés par le groupe amphibie sont de renforcer ses compétences en matière de projection de force vers la terre depuis la mer, en coopération avec les FFCI. ÉLÉPHANT 21 est également placé sous le signe du partenariat militaire opérationnel puisqu'il permet aux Forces armées de Côte-d’Ivoire (FACI) de travailler en coopération avec les armées françaises dans des milieux variés.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Au Levant, 4 Rafale C de la 30e Escadre de chasse, stationnée sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan ont relevé 4 Rafale B.
En près de six mois au sein de l’opération CHAMMAL, les Rafale B de la 4e Escadre de chasse de la base aérienne 113 de Saint-Dizier ont totalisé plus de 250 sorties représentant 1 200 heures de vol, et procédé à 9 frappes dont les premières frappes opérationnelles au moyen du pod TALIOS (pod de désignation laser de nouvelle génération).
Les Rafale B ont également opéré à plusieurs reprises avec des bâtiments de la Marine nationale en Méditerranée orientale dans le cadre d’exercices conjoints. Les Rafale B se sont enfin illustrés en dépassant la barre des 10 000 heures de vol depuis leur déploiement sur le théâtre en août 2016.
Les aéronefs français basés au Levant, aux Émirats arabes unis et ceux du groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 19 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21
Après quelques jours de relâche opérationnelle aux Émirats arabes unis, le porte-avions Charles de Gaulle et ses escorteurs ont appareillé hier, faisant entrer le Groupe aéronaval dans une nouvelle phase de la mission CLEMENCEAU 21.
Le 31 mars, le contre-amiral Aussedat, commandant le GAN, a pris le commandement de Task Force (TF) 50. Cette TF est une des composantes des forces navales américaines déployées dans la zone du golfe arabo-persique constituée d’un ou plusieurs porte-avions. Habituellement exercé par un amiral américain, le commandant de la TF 50 opère sous les ordres d’USNAVCENT, l’état-major naval régional américain. Cette Task Force a comme mission la projection de puissance, le strike warfare, depuis le golfe arabo-persique. Aujourd’hui tournée vers le théâtre irako-syrien au sein de l’opération INHERENT RESOLVE, la TF 50 a toujours occupé une place de premier plan au sein de la stratégie américaine dans les conflits qui ont embrasé la région ces dernières dizaines d’années. Cette prise de commandement par les marins français, déjà effectuée en 2015, illustre le très haut niveau d’interopérabilité entre les dispositifs navals américain et français dans la zone, et résulte de plus d’une décennie d’opérations conjointes entre les groupes de porte-avions français et américains.
Opérant désormais depuis le golfe arabo-persique, le GAN est désormais intégré à l’opération CHAMMAL, volet français de l’opération OIR.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Au cours de la semaine écoulée, la frégate de type La Fayette Guépratte et un Atlantique 2 ont patrouillé de part et d’autre du détroit d’Ormuz. Le 27 mars, la frégate française a accompagné un pétrolier français en transit dans ce détroit.
Ces missions fréquentes sont effectuées sous le commandement tactique de l’état-major de l’opération AGÉNOR basé à Abu Dhabi. Elles visent à assurer le soutien de l’European led maritime awareness in the strait of Hormuz (EMASOH) aux bâtiments dans une zone particulièrement complexe et elles affirment également l’attachement des nations européennes contributrices à EMASOH à la libre circulation maritime.
OCEAN INDIEN – JEANNE D’ARC 21
Le groupe Jeanne d’Arc constitué du PHA Tonnerre et de la FLF Surcouf est arrivé à Cochin, en Inde, le 30 mars pour une relâche opérationnelle de quelques jours.
Du 5 au 7 mars se déroulera l’exercice LAPÉROUSE, auquel participeront frégates et bâtiments amphibies ainsi que des aéronefs australiens, français, indiens, japonais et américains. Le groupe Jeanne d’Arc participera à cet exercice d’initiative française et le commandant du Tonnerre en assumera le commandement tactique. LAPÉROUSE a pour objectif de renforcer notre interopérabilité avec les marines des pays partenaires dans la zone du golfe du Bengale notamment dans les domaines de la surveillance maritime, de l’interdiction maritime et de la défense anti-aérienne. Il comprendra des manœuvres tactiques, de jour comme nuit, des exercices de défense aérienne et des exercices de tir.
LAPÉROUSE est enfin l’opportunité pour les officiers-élèves de la Marine nationale et les officiers-élèves invités de s’entraîner dans un contexte multinational dense.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – DAMAN
Jeudi 25 mars, dans le camp franco-finlandais à Dayr Kifa, au sud du Liban, le colonel Chanard, chef de corps du 2e Régiment d’infanterie de marine (RIMa), a officiellement pris le commandement de la Force Commander Reserve (FCR), succédant ainsi au colonel Martin du 5e Régiment des dragons (RD).
Sous l’autorité du Major général italien Del Col, commandant la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), et en présence de nombreuses personnalités de l’ONU, dont le général Jean-Pierre Fagué, Senior National Representative (SNR) français et chef d'état-major de la FINUL, la FCR Richelieu s’est vue confier le drapeau bleu, symbolisant le transfert d’autorité entre les mandats 38 et 39 de l’opération DAMAN.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDOR
Du 21 au 25 mars 2021, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral a participé à l’édition 2021 de l’exercice CLEOPATRA qui engageait, coté égyptien, son sistership le PHA Anwar el-Sadate ainsi que la frégate el Fateh et le patrouilleur Souman Ezzat.
Organisé tous les deux ans, cet exercice s’est déroulé dans les eaux égyptiennes où les deux marines ont renforcé leur interopérabilité dans les domaines de la surveillance maritime, de la lutte antinavire et de l’évacuation de ressortissants.
La 16e édition de cet exercice bilatéral a été close par la visite conjointe du chef d’État-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier et de son homologue égyptien, le vice-amiral Ahmed Khaled. Orientée autour de la thématique du RESEVAC, la visite des CEMM a été l’occasion de présenter, au travers d’une présentation dynamique, un dispositif conjoint d’évacuation de ressortissants.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP
Le jeudi 25 mars 2021, une partie du détachement français était, pour la première fois, sur les rangs de la place d’armes du camp de Tapa aux côtés de ses alliés britanniques et estoniens pour assister au transfert d’autorité du battle group britannique entre le 5th RIFLES et le 1st MERCIAN.
Cette cérémonie a marqué officiellement le 9e engagement de l’armée française au sein de la Force de présence avancée renforcée (Enhanced Forward Presence - eFP) de l’OTAN dans les pays baltes.
La mission LYNX est l’une des seules opérations de l’armée française nécessitant chaque année une réouverture de théâtre. Après le déploiement du matériel depuis le port de Paldiski et la gare ferroviaire de Tapa, l’ensemble du détachement français est monté en puissance et est désormais installé dans le camp de Tapa.
Les différents pelotons et sections du détachement ont perçu les 160 véhicules. La section maintenance s’est installée dans les ateliers et est pleinement opérationnelle ; elle est en mesure d’assurer sa mission d’entretien et de réparation des véhicules.
Le Détachement en charge des systèmes d’information et de communication (DETSIC) est opérationnel depuis son arrivée sur le camp de Tapa pour la mise en place de ses moyens, le but étant de fournir au plus vite des liaisons sécurisées au détachement français déployé.
Enfin, depuis lundi, le détachement est impliqué dans l’exercice BOLD MONSOON qui correspond à l’exercice d’intégration dans le cycle d’alerte du bataillon britannique au sein de la 1re brigade d’infanterie estonienne. Parallèlement, le détachement prépare l’exercice BOLD EAGLE qui est le premier exercice programmé de l’OTAN pour la 1re Brigade. Ainsi les cavaliers, les fantassins et les sapeurs du détachement effectuent les reconnaissances terrain du lieu d’exercice aux côtés des Britanniques et des Estoniens avec qui ils vont s’entraîner dans le cadre de la haute intensité.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Début février 2021, le département de Mayotte subissait une remontée accrue de l’épidémie de la COVID-19. Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, à la demande du ministère des Solidarités et de la Santé (MSS), une équipe mixte de renfort militaire du Service de santé des armées (SSA) et de l’armée de Terre ont été déployés pour armer un module militaire de réanimation (MMR) au sein du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
Opérationnel dès le 7 février, le MMR est monté en puissance, notamment par l’envoi d’un renfort de 15 militaires, pour accueillir simultanément jusqu’à 10 patients en état de réanimation. Compte tenu de l’évolution locale de la pandémie, de la situation au CHM et en lien avec les autorités sanitaires locales, le MMR a été désengagé le 1er avril.
Durant 53 jours, les militaires ont œuvré en parfaite collaboration avec le personnel soignant du CHM. Ainsi, au bilan, 66 patients ont été pris en charge au sein du MMR, 34 d’entre eux ont d’ailleurs fait l’objet d’évacuations sanitaires vers l’île de La Réunion.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA