Point de situation des opérations du 26 février au 4 mars.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 24 février 2021, s’appuyant sur une manœuvre renseignement de longue haleine, les vecteurs aériens de la Force Barkhane ont localisé, dans la région de N’Daki au Mali, plusieurs regroupements suspects. Après une période d’observation permettant de conclure à la présence de Groupes armés terroristes (GAT), une frappe aérienne a été ordonnée, permettant de neutraliser quelques GAT et de détruire deux motos.
Le 26 février, dans le Liptako et plus précisément au sud d’Indelimane, un regroupement de nombreux GAT a été repéré par des aéronefs de la Force Barkhane. Des Mirage 2000 alors en vol ont procédé à une frappe de plusieurs bombes.
Dans la continuité de cette action, le Groupement commando (GC) de la Force Barkhane a été déployé sur la zone de la frappe. Ils ont alors été pris à partie par des GAT encore sur place et ont engagé le combat.
Cette action combinée a permis de neutraliser de nombreux GAT et de saisir ou détruire 3 armes d’infanterie, 3 mitrailleuses, de nombreuses munitions, 12 motos et 5 équipements de communications.
Le Sous groupement logistique n°2 du GTD logistique (LOG) Charente dont la relève a eu lieu au cours du mois passé a conduit une opération de ravitaillement au profit de la Force Barkhane depuis la base militaire de Gao jusqu’à celle de Tombouctou. Composé de quatre-vingt-trois véhicules, le convoi s’est élancé le long du fleuve Niger pour un raid logistique de plus de 800 kilomètres en aller-retour.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 68 sorties, parmi lesquelles 20 sorties chasse, 27 sorties ISR et 21 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Unité de conseil auprès du centre de commandement des opérations interarmées irakien (Joint Operations Command – JOC-I), la Joint Operations Command Advisory Team (JOCAT) poursuit sa montée en puissance. Arrivé au terme de son mandat, le colonel Laurent, premier commandant de cette unité vient de passer la main au colonel Damien.
Au cours de son mandat, le colonel Laurent a participé activement à la mise en place de cette structure qui intègre désormais une quarantaine d’officiers de 13 nations. Travaillant en très étroite collaboration avec le partenaire irakien, le JOCAT, notamment grâce aux différentes cultures opérationnelles des nations qui le compose, assiste les forces de sécurité irakiennes dans la planification et la conduite des opérations, leur permettant ainsi de conserver, avec leurs propres moyens et sur le long terme, l'ascendant sur Daech.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 16 sorties aériennes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Partie de Toulon au cours du mois de février, la FLF Guépratte a officiellement intégré l’opération AGÉNOR le 26 février. Succédant à la frégate anti-aérienne Jean-Bart qu’elle a croisée en mer rouge, la FLF Guépratte a passé le détroit d’Ormuz pour la première fois de son déploiement le 2 mars pour rejoindre dès le lendemain, la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU). Quelques jours avant, dans le golfe d’Aden, elle avait navigué de conserve avec la frégate grecque Hydra, déployée temporairement en soutien associé de l’opération.
Dans le cadre d’AGÉNOR, le Guépratte rejoint donc un Atlantique 2 de la flottille 23F, déployé quant à lui sur la Base aérienne aux Émirats arabes unis depuis fin janvier. Au cours de la semaine écoulée, l’avion de patrouille maritime français a réalisé 4 vols opérationnels de 7 heures dans le golfe arabo-persique et le golfe d’Oman.
Le jeudi 25 février, l’opération AGÉNOR, volet militaire de l’European-led Awareness in the Strait of Hormuz (EMASOH), a fêté ses 1 an d’existence. Depuis le début de l’opération, 7 frégates européennes et plusieurs détachements d’Atlantique 2 se sont succédé. En un an, ce sont ainsi plus 100 vols opérationnels, 400 jours de mer et une centaine de franchissements du détroit d’Ormuz qui ont été réalisés au profit de l’opération européenne commandée actuellement par le Commodore danois Carsten Fjord Larsen.
PROCHE MOYEN-ORIENT – JDA 2021
Vendredi 25 février, dans le cadre la mission JEANNE D’ARC 21, le Groupe école d’application des officiers de Marine (GEAOM) composé ds du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et de la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf ont franchi le canal de Suez pour quitter la mer Méditerranée et entrer en mer Rouge. Après une escale à Port Safaga en Égypte, les deux bâtiments en repris la mer pour conduire des exercices avec la Marine égyptienne puis se diriger vers le détroit de Bab el Mandeb.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – MISSION CLEMENCEAU 21
Cette semaine, le Groupe aéronaval (GAN) déployé dans le cadre de la Mission CLEMENCEAU 21 a poursuivi ses activités de préparation opérationnelle en Méditerranée.
La Task Force 473 a suivi un programme intensif d’exercices dans les différents domaines de lutte : lutte anti- surface, défense aérienne, lutte anti-sous-marine, lutte contre les menaces asymétrique et cybernétique. La participation du GAN à l’exercice DYNAMIC MANTA 21, exercice de haut niveau de lutte anti-sous-marine piloté par l’OTAN, a constitué le point d’orgue de cette phase initiale de montée en puissance.
Désormais, pleinement opérationnel, le GAN articulé autour du porte-avions Charles De Gaulle, de son groupe aérien embarqué, des frégates françaises Chevalier Paul et Provence, du destroyer américain USS Porter, de la frégate grecque HS Kanaris et de la frégate belge Léopold 1er poursuit son déploiement en direction de la Méditerranée orientale. En complément des moyens de la Marine nationale déployés dans la zone, le GAN contribuera à assurer à la France une capacité autonome d’appréciation dans cette zone stratégique.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – OPÉRATION IRINI
Engagé en soutien direct de l’opération IRINI, opération de l’Union européenne visant à faire respecter l’embargo imposé par le Conseil de sécurité des Nations Unies NU sur les armes à destination de la Libye le Patrouilleur de haute mer (PHM) Premier Maître l’Her, a poursuivi ses patrouilles opérationnelles aux côtés de la frégate grecque HS Aigaion, la frégate italienne Borsini et le ravitailleur allemand Berlin.
Au cours de la semaine écoulée, le bâtiment français a notamment conduit 3 Frienldy approaches (visites consenties) sur des navires de commerce. Le concept de Friendly Approach vise ainsi à proposer aux navires présents dans la zone de mandat de l’opération IRINI d’embarquer une équipe de 6 marins pour échanger des informations pouvant aboutir à du renseignement après analyse. Cette équipe est donc chargée d’établir un lien physique et de promouvoir l’action de l’Union européenne, d’instaurer un climat de confiance avec l’équipage du navire, et de collecter des informations sur d’éventuels évènements suspects auxquels les équipes du navire de commerce auraient pu assister. Cette approche de ce type est la 5e réalisée par le PM L’Her depuis son entrée dans la zone d’opération IRINI le 17 février dernier.
Par ailleurs, du 28 février au 2 mars , la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul a été engagée en soutien à l’opération IRINI. Détaché ponctuellement du Groupe aéronaval, le Chevalier Paul a rallié la zone de patrouille de l’opération, au large des côtes libyennes pour recueillir et reporter des informations au profit des bâtiments affectés à l’opération.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP
Dans le cadre de la mission de l’OTAN enhanced forward presence (eFP) et conformément aux déclarations du Président de la République lors du sommet de Varsovie en 2016, un détachement français est déployé annuellement et alternativement en Estonie, au sein d’un bataillon britannique, et en Lituanie, au sein d’un bataillon allemand. Il s’agit des missions LYNX.
Ainsi, dans les semaines à venir, un détachement de l’armée de Terre va être déployé en Estonie et pour une durée d’un an. Il comprend :
- un élément inséré avec un Senior national representative (SNR), le colonel Démésy, faisant également office de chef des opérations et des officiers traitants des domaines du renseignement, de la logistique et des Systèmes d’information et de communication (SIC) ;
- un Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, composé de deux pelotons de chars Leclerc, d’un peloton de reconnaissance, d’une section de combat d’infanterie, d’une section de combat du génie, et d’une équipe d’observation et de coordination des feux ;
- un Élément de soutien national (ESN), composé d’un détachement logistique, d’un détachement prévôtal et d’un détachement de contre-ingérence.
Ce sont ainsi 300 militaires de l’armée de Terre qui mettront en œuvre une centaine de véhicules dont 12 chars Leclerc, 8 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), 2 Engins blindés du génie (EBG), 8 Véhicules de l’avant blindés (VAB) et 2 Dépanneurs de chars Leclerc (DCL) qui sont actuellement en cours d’acheminement. Trois voies aériennes militaires (VAM) transporteront le personnel et le matériel sensible, 4 trains militaires achemineront les conteneurs de matériel. Les véhicules lourds vont quant a eux être chargés à la Rochelle sur un navire affrété par les Britanniques et transiteront donc par voie maritime.
À la fin du mois de mars, le mandat LYNX 9 armé principalement par des militaires du 12e Régiment de cuirassiers (Olivet), du Régiment de marche du Tchad (Meyenheim), du 13e Régiment de génie (Valdahon) et de 40e Régiment d’artillerie (Suippes) prendra officiellement ses fonctions au sein du Battle group commandé par les Britanniques.
Le déploiement LYNX constitue une opportunité de parfaire l’interopérabilité, d’élever notre niveau opérationnel et de renforcer la coopération de nos forces avec celles de la nation-cadre, le Royaume-Uni, de la nation-hôte, l’Estonie, et de l’ensemble des autres nations contributrices. En redéployant son dispositif en Estonie dans le cadre de la posture de présence avancée renforcée de l’OTAN, la France renouvelle son engagement vis-à-vis de ses Alliés et montre qu’elle demeure un partenaire fiable, crédible et solidaire.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, un Module militaire de réanimation (MMR), armé par une équipe mixte de 52 militaires du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre est déployé au sein du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) depuis le 08 février 2021.
Il accueille actuellement 10 patients en états de réanimation.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA