Point de situation des opérations du 25 juin au 1er juillet.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
À l’issue de consultations qui seront conduites avec les partenaires alliés, une transformation profonde de la présence militaire de la France au Sahel s’amorcera.
La Force Barkhane poursuit néanmoins son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako avec les autres partenaires.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Du 25 au 29 juin 2021, la Force Barkhane et les forces armées tchadiennes ont mené à bien une séquence aéroterrestre.
Cette manœuvre a été conçue, planifiée et conduite de manière conjointe et très étroite entre les officiers d’état-major du Centre opérationnel Air de l’armée de l’Air tchadienne, le Centre opérationnel interarmées de la Force Barkhane et le Joint Force Air Component Command (JFAC) de Lyon. L’armée de Terre tchadienne était également associée à cette manœuvre au travers de la participation d’unités du Détachement des actions réservées (DAR) et du groupement anti-terroriste. Pendant cinq jours, près de deux cents militaires français et tchadiens ont œuvré côte à côte pour partager savoir-faire et procédures, du niveau opératif au niveau tactique.
En amont de la séquence, les Guideurs aériens tactiques avancés (GATA) ont harmonisé leurs procédures de demandes d’appui feu (Close air support – CAS) avec leurs homologues JTAC français (Joint terminal attack controller). De la même manière, terriens et aviateurs français et tchadiens revoyaient ensemble les procédures relatives aux délicates opérations de Livraison par air (LPA), comprenant la préparation des colis, le largage, les techniques de marquage de zone jour et nuit, la réception du fret et le reconditionnement des parachutes.
Parallèlement, trois Mirage 2000, mis en place sur N’Djamena, ont travaillé au profit du Centre opérationnel de l’armée de l’air tchadienne en réalisant des missions de reconnaissance et de réassurance aux côtés des aéronefs tchadiens.
Le temps fort de cette interaction s’est déroulé le 28 juin dans la région de Massaguet avec une mission de reconnaissance offensive conduite par les forces terrestres renseignées par une composante aérienne française et tchadienne. Cette manœuvre conjointe s’est clôturée par un ravitaillement logistique des troupes au sol avec une livraison par air effectuée par un CASA français aux ordres des GATA.
Au bilan, cette séquence a démontré l’interopérabilité des forces terrestres et aériennes dans la lutte contre le terrorisme. D’autres manœuvres sont déjà prévues entre les deux pays avec pour objectif de mettre en œuvre d’autres savoir-faire communs.
Le 22 juin 2021, la Force Barkhane a conduit une opération de neutralisation d’un Groupe armé terroriste (GAT) à 15 kilomètres à l’Est de la base opérationnelle avancée de Gossi, le lendemain de l’attaque par véhicule piégé contre la force.
Dans la matinée, sur la base de renseignements obtenus par les différents capteurs de la Force Barkhane, des mouvements suspects d’hommes armés ont été repérés non loin de la ville de Gossi. Une opération combinant une manœuvre terrestre et aérienne a été immédiatement déclenchée. Appuyés par un drone et par des hélicoptères du Groupement tactique désert aéromobile (GTDA), des éléments du GTD Tigre ont rejoint la position ennemie. La neutralisation du GAT a permis de récupérer de l’armement, des munitions et des documents attestant le lien entre ce groupe et l’attaque par véhicule piégé de la veille. L’endurance des moyens aériens et la réactivité des unités au sol, combinée à l’effet de surprise de la composante aéroterrestre, ont permis de surprendre et de contrarier les velléités des GAT, notamment de pose d’engins explosifs, dans cette région du Gourma.
Dimanche 27 juin 2021, monsieur Martin Briens, directeur de cabinet de la ministre des Armées, le général de corps aérien Stéphane Mille, Sous-chef opérations (SCOPS) de l’état-major des Armées, ainsi que le général de division Marc Conruyt, commandant la Force Barkhane, se sont rendus sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka, quartier général de la Task force (TF) TAKUBA.
Cette visite d’inspection a permis de présenter la situation opérationnelle actuelle lors d’un entretien avec le commandant de la TF et d’évoquer les perspectives, notamment son européanisation. Les autorités ont également pu observer les infrastructures et les nombreux travaux en cours sur la BOA pour accueillir prochainement la NATO Support and Procurement Agency (NSPA), l’évacuation médicale (MEDEVAC) italienne et le futur Task Group (TG) danois. La délégation est ensuite allée à la rencontre des opérateurs de l’équipe de santé multinationale, du TG Suédois et de ses équipages Black Hawk armant la Quick Reaction Force (QRF), du TG franco-tchèque, sans oublier les acteurs indispensables de la protection défense, du génie et du soutien de la TF TAKUBA.
AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE
Le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan a appareillé le vendredi 25 juin 2021 de Lagos afin de participer à des actions de coopération aux côtés de la marine nigériane. Après avoir conduit un exercice commun de lutte anti-piraterie aux côtés de quatre patrouilleurs et d’un hélicoptère des forces nigérianes, les marins du Bouan ont réalisé une patrouille au sud de la zone économique exclusive du Nigéria le dimanche 27 juin.
L’objectif de la présence de la Marine nationale comme le Commandant Bouan dans la zone est de dissuader les potentiels actes de piraterie et ainsi rassurer les navires de commerce transitant dans le périmètre.
Le PHM a ensuite mis le cap vers le Bénin afin d’apporter un soutien technique radar et radio au Centre des opérations maritimes (COM) de Cotonou, puis de mener une patrouille SAGNE (mission de surveillance des pêches et de lutte contre les pollutions) en interaction avec la marine béninoise.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat clandestin en dissimulant ses capacités.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 17 juin a eu lieu sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant un exercice de Personnel Recovery (PR) conjoint entre le détachement protection (DETPRO), le détachement chasse (DETCHASSE) et l’antenne médicale. Centré autour du thème de l’éjection d’un pilote de chasse de nuit, l’exercice a permis aux équipes de s’exercer dans plusieurs domaines d’intervention comme l’appui aérien, le sauvetage de personnel isolé et l’évacuation médicalisée.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
La FREMM Languedoc déployée dans l’opération AGÉNOR, opération de protection des intérêts européens dans le détroit d’Ormuz, a appareillé de la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU) le 27 juin, après une intense période de maintenance.
Le Languedoc a repris ses patrouilles dans le Golfe arabo-persique (GAP) et le détroit d’Ormuz. Par ailleurs, l’ATL2 est arrivé le 22 juin aux EAU et devrait réaliser son premier vol opérationnel le 5 juillet.
ASIE PACIFIQUE – HEIFARA WAKEA
En Polynésie française, la mission HEIFARA conduite par l’armée de l’Air et de l’Espace s’est terminée ce dimanche.
Moins de 24h seulement après une projection de puissance à plus de 17 000 km, les avions de chasse ont redécollé pour réaliser leurs premières missions d’entraînements au-dessus de Tahiti. Après un vol de reconnaissance pour appréhender l’environnement de l’archipel, ils ont conduit des exercices de protection de l’espace aérien polynésien, d’attaque au sol, d’accompagnement d’hélicoptères et d’escorte d’avion de transport avec l’A400M. Capable de se poser sur piste courte, ce dernier a réalisé une mission logistique réelle en acheminant un équipage et des pièces de rechanges au profit d’un Casa en panne.
HEIFARA a également permis d’effectuer des entraînements conjoints avec les Forces armées en Polynésie française (FAPF). Ainsi, des missions de police du ciel ont été réalisées avec l’hélicoptère « Dauphin » de la Marine nationale. Cette manœuvre coordonnée a été rendue possible par le travail conjoint du nouveau Centre air de planification et de conduite des opérations (CAPCO) opérant depuis Lyon, et de l’état-major interarmées des FAPF.
En cinq jours, une quarantaine de missions ont été réalisées en près de 250 heures de vol. Dimanche 27 juin, le détachement s’est envolé pour Hawaii, où les entraînements de haute intensité vont se poursuivre avec l’US Air Force, à travers la mission dénommée « WAKEA ».
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX 10
Engagés depuis trois mois en Estonie, les quelques 200 militaires du Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) LYNX 9 ont laissé place à leur relève, le SGTIA LYNX 10, tous deux à dominante blindée.
Lundi 28 juin a eu lieu le transfert d’autorité (TOA) entre les deux sous-groupements, marquant officiellement le début du mandat LYNX 10. Ce TOA conclut trois mois de mission pour le SGTIA à dominante blindée de LYNX 9, qui aura réalisé plus de 700 heures d’exercices interalliés au sein du Battle Group aux côtés de leurs homologues britanniques et estoniens, au cours desquels plus de 170 000 munitions ont été tirées.
Ce mandat a été marqué par une importante phase de déploiement début mars ainsi que par l’enchaînement des trois exercices majeurs : BOLD EAGLE, SPRING STORM et ADAZI EAGLE.
Les militaires du SGTIA du mandat LYNX 10 sont principalement issus du 501e régiment de chars de combat (Mourmelon-le-Grand) et du 16e bataillon de chasseurs à pied (Bitche).
La prochaine étape de la relève concerne l’Échelon de soutien national (ESN), composé principalement de l’équipe de commandement, du détachement logistique et du détachement des systèmes d’informations et de communication.
En parallèle, le détachement logistique a conduit une manœuvre de maintenance d’envergure sur l’ensemble des matériels déployés sur le camp de Tapa. Ainsi, des chars Leclerc aux petits véhicules protégés (PVP) en passant par le dépanneur char Leclerc, tous les véhicules de la mission LYNX ont été passés au crible afin de garantir leur pleine capacité opérationnelle en vue des échéances du 10e mandat.
La semaine précédente, un détachement du SGTIA LYNX 9 avait pris part aux commémorations du Victory Day à Paide le 23 juin, présidées par Madame Kersti Kaljulaid, présidente de la République d’Estonie, aux côtés de nos alliés estoniens et britanniques.
TERRITOIRE NATIONAL
Du 19 au 26 juin, les Forces armées en Guyane (FAG) ont conduit une opération de lutte contre la pêche illégale dans la Zone économique exclusive (ZEE) française.
Visant principalement les tapouilles brésiliennes en activité de pêche illégale, cette opération sous l’autorité du préfet de la région Guyane, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, a mobilisé, entre autres, le patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) La Résolue et un Falcon 50 Marine.
Au cours de cette opération, un navire de pêche brésilien, le « King Fisher 600 », en action de pêche illégale dans les eaux territoriales françaises, a notamment été appréhendé pour faire l’objet d’un contrôle. Les violentes réactions de l’équipage brésilien (tirs d’artifices et jets d’objets) ont nécessité une action de vive force de la part des équipes de visite. En réponse à l’infraction et à l’attitude du navire, la Direction de la mer, des fleuves et du littoral (DMFL) de Guyane a ordonné son déroutement vers Cayenne et les marins ont été remis aux autorités judiciaires. Ainsi, trois marins sont passés en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Cayenne et ont été condamnés à 12 mois de prison fermes et 10 ans d’interdiction du territoire. En outre, la tapouille « King Fisher 600 » a été saisie et sera détruite.
Au bilan, sur l’ensemble de l’opération, ce sont 15,9 tonnes de poisson, 86 kg de vessies natatoires et 6 km de filet qui ont été saisis lors du contrôle de trois tapouilles brésiliennes.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les Armées poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Sur le front de la vaccination, les Armées mettent en œuvre ou contribuent à la mise en œuvre de centres de vaccination :
Le Service de santé des armées (SSA), au sein des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) et de l’École militaire de Santé de Lyon Bron, procède à la vaccination contre la COVID-19.
À Olivet, Mérignac et Dijon, les Armées assurent l’accueil, le filtrage la direction et le soutien logistique de Pôles militaires de vaccination (PMV).
Au 30 juin, plus de 594 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
En Guyane, compte tenu de la situation sanitaire, un Module militaire de réanimation (MMR) armé par 51 militaires, médecins, infirmiers, aide-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre est déployé au sein du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). D’une capacité de 10 lits, il représente un tiers de la capacité d'accueil en réanimation du CHC et accueille actuellement 8 patients en état de réanimation.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA