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Point de situation des opérations du 18 au 24 juin

Mise à jour  : 24/06/2021

Point de situation des opérations du 18 au 24 juin.

 

 

AFRIQUE – BARKHANE

 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

À l’issue de consultations qui seront conduites avec les partenaires alliés, une transformation profonde de la présence militaire de la France au Sahel s’amorcera.

La Force Barkhane poursuit néanmoins son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako avec les autres partenaires.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Opération SOLSTICE 

Du 6 au 20 juin 2021, la Force Barkhane et les Forces armées nigériennes (FAN) ont conduit l’opération SOLSTICE dont le but était de s’attaquer aux Groupes armés terroristes (GAT) affiliés à l’État islamique au grand Sahara (EIGS) dans la région du Liptako malo-nigérien.

Depuis plusieurs semaines, les actions de renseignement montraient que l’EIGS, à partir de ses bases dans le Liptako malien, cherchait à exercer une véritable terreur sur les populations, forcées de déserter leurs villages, et menait de violentes actions de harcèlement contre les FAN.

Près de 300 militaires français et européens ainsi que 800 Nigériens ont été déployés entre Ouallam au Niger et Ménaka au Mali, pour traquer les GAT dans leur sanctuaire, centré autour des villages d’Akabar, de Tabankort et d’In Araban. Durant toute l’opération, ils ont été appuyés par des Mirage 2000, des hélicoptères Tigre, des drones armés.

Cette opération a été coordonnée à partir d’un poste de commandement colocalisé avec celui de l’armée nigérienne à Ouallam. Étroitement imbriqués, un Sous-groupement tactique désert (SGTD) du Groupement tactique désert (GTD) Tigre, le groupement commando de la Force Barkhane et les compagnies nigériennes ont donné la pleine mesure de leurs capacités. Alliant souplesse d’emploi, masse de manœuvre conséquente et parfaite connaissance du terrain, les unités sont parvenues à débusquer les terroristes dans leurs repaires, au milieu d’oueds et de forêts touffues. Pris à partie à courte portée, contraint de s’esquiver ou de se camoufler, l’ennemi a été soit capturé soit neutralisé.

Plusieurs cadres de haut rang de l’EIGS se trouvent parmi les individus neutralisés, dont l’un des chefs de groupe, Dadi Ould Chaib, plus connu sous le nom d’Abou Dardar. Il est notamment suspecté d’avoir mutilé trois hommes le 2 mai dernier, lors du marché hebdomadaire du village malien de Tin Hama. Véritable succès opérationnel de BARKHANE et des FAN, ces captures et neutralisations portent indéniablement un coup dur à l’EIGS. La saisie de nombreuses ressources complète cet excellent bilan : treize motos, près de trente armes légères d’infanterie, une cinquantaine d’appareils de communication ou encore du matériel entrant dans la confection d’engins explosifs.

La violence des combats au sol a néanmoins coûté la vie à un soldat nigérien, tandis que trois soldats français et un soldat nigérien ont été blessés. Rapidement évacués par hélicoptère vers les antennes chirurgicales militaires de Ménaka et de Gao, ces blessés ont rapidement reçu les soins qui leur ont sauvé la vie.

Le général de division Marc Conruyt, commandant la Force Barkhane (COMANFOR), a rendu visite aux unités sur le terrain le 12 juin. Accompagné du ministre de la Défense, du chef d’état-major des armées et du chef d’état-major de l’armée de Terre nigériens ainsi que du général Namata, commandant la force du G5 Sahel, il a félicité les troupes pour leur engagement et l’excellente coopération établie entre soldats français et nigériens. Il a décoré sur le terrain plusieurs soldats nigériens déjà engagés dans l’opération BOURRASQUE.

L’opération SOLSTICE a ainsi confirmé tous les bénéfices du partenariat de combat entre les forces françaises et les forces partenaires des pays de la bande sahélo-saharienne. La participation des forces spéciales européennes de la TF Takuba a en outre permis d’initier la coopération opérationnelle avec les forces armées nigériennes, appelée à se renforcer dans les mois et les années à venir.

  • Un véhicule suicide attaque la Force Barkhane aux abords de Gossi

Lundi 21 juin, en début de matinée, des militaires du GTD Tigre de la force Barkhane, alors en mission de reconnaissance pour sécuriser les alentours de la Base opérationnelle avancée (BOA) de Gossi, ont fait l’objet d’une attaque par véhicule suicide aux abords immédiats de la ville.

Le véhicule chargé d’explosif a cherché à s’approcher à plusieurs reprises du dispositif français. Ne parvenant pas à ses fins, il a fait exploser son véhicule à quelques dizaines de mètres des militaires français. Six d’entre eux et quatre civils maliens, dont un enfant, ont été blessés. Des unités d’alerte, dont des hélicoptères Tigre et des Mirage 2000, sont intervenus pour appuyer les troupes au sol et permettre l’évacuation rapide des blessés. Tous les blessés, militaires et civils, ont été aussitôt pris en charge par la Force Barkhane et évacuer vers les hôpitaux militaires de Gossi et de Gao. Quatre militaires français ont été ensuite évacués vers la France pour y recevoir des soins appropriés.

  • Visite du général Grassano, Senior National Representative (SNR) italien, à Ménaka

Samedi 12 juin 2021, le général Grassano, commandant la mission bilatérale (MISIN) en République du Niger et représentant de l’Italie dans la région du Sahel (Senior national representative), s’est rendu sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka, sur laquelle sont déployés plusieurs militaires italiens dans le cadre de la Task force Takuba. Accueillis par le commandant de la TF, le général Grassano et sa délégation se sont rendus sur les chantiers actuellement en cours pour accueillir prochainement le détachement italien. Lors de cette visite, le SNR a ainsi rencontré l’équipe santé, et découvert les plots aéronautiques prêts à accueillir les hélicoptères italiens qui armeront la future capacité d’évacuation médicale de la TF Takuba.

  • Transfert d’autorité entre le GTD descendant Bison et le GTD montant Roc-Noir

Le 19 juin a eu lieu le transfert d’autorité (TOA) entre le Groupement tactique désert (GTD) Bison, commandé par le colonel Stéphane Gouvernet et le nouveau GTD Roc-Noir, commandé par le colonel Thomas Noizet. Au cours de son mandat, le GTD Bison a participé notamment à la sécurisation de la Route nationale (RN) 16 ainsi qu’à des opérations majeures telles que ÉQUINOXE. Dans des conditions particulièrement éprouvantes pour les hommes et les matériels, la détermination, la rusticité et la résilience de ses soldats ont permis de mener des actions de combat d’envergure et de déloger l’ennemi des pourtours de la RN 16, axe majeur du Liptako. Le partenariat de combat a été au cœur de ces opérations majeures qui ont vu militaires français du GTD Bison et soldats maliens combattre côte à côte. Le GTD Bison s’est brillamment illustré par la libération d’un otage détenu depuis plusieurs mois par des terroristes et par la conquête d’un massif montagneux fermement défendu par les groupes armés où il a, avec discernement, permis l’extraction d’enfants-soldats embrigadés de force dans un camp d’entraînement.

Le GTD Roc-Noir est principalement armé par le 13e Bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) et renforcé par des unités de la 27e Brigade d'infanterie de montagne (27e BIM) et du 152e Régiment d'infanterie (152e RI).

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 16 au 22 juin inclus)

Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 116 sorties, parmi lesquelles 22 sorties chasse, 34 sorties ISR et 60 missions de transport ou de ravitaillement.

 

AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE

 

  • Corymbe 157 : le Commandant Bouan mène une patrouille anti-piraterie dans le golfe de Guinée

Du 17 au 20 juin, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan s’est rendu au sud du Nigeria pour y conduire une nouvelle étape de sa mission de lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée.

Dans cette zone, la piraterie s’est fortement développée ces dernières années en même temps que les modes d’action évoluaient. Les premières attaques visaient principalement le vol de marchandises (pétrole, conteneurs, matériels de bord, etc.) alors que la prise en otage des marins des navires marchands dans le but d’obtenir une rançon est désormais privilégiée.

La présence d’un bâtiment de la Marine nationale comme le Commandant Bouan permet de rassurer les navires de commerce, de dissuader et, le cas échéant, d’agir contre les pirates.

  

   

PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL

 

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 16 au 22 juin inclus)

Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 14 sorties aériennes.

  

 

OCÉAN INDIEN – JEANNE D’ARC 21

 

  • Le Groupe Jeanne d’Arc intégré à l’opération ATALANTE

Du 15 au 19 juin, le groupe Jeanne d’Arc a été intégré à la Task force 465, apportant ainsi un soutien direct à l’opération ATALANTE au large de la Corne de l’Afrique.

Le 20 juin, la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf a effectué une escale technique de quelques heures dans le port de Djibouti afin de se ravitailler en carburant et en vivre.

Le groupe Jeanne d’Arc s’est ensuite dirigé vers la mer Rouge pour la suite de sa mission.

  

 

ASIE PACIFIQUE – HEIFARA WAKEA

 

  • HEIFARA : Déploiement d’un dispositif aérien de l’armée de l’Air et de l’Espace en Polynésie française

Les 20 et 21 juin 2021, trois Rafale, deux A330 Phénix et deux A400M Atlas ont réalisé une projection de puissance vers la Polynésie française en moins de 40 heures.

Après avoir décollé de leurs bases aériennes respectives (Istres, Mont-de-Marsan et Saint-Dizier) le dimanche 20 juin, les avions composant le dispositif ont effectué une première phase de transit au-dessus de l’Islande, du Groenland et du Canada avant de se poser sur la base aérienne américaine de Travis, en Californie.

Le lendemain, les aéronefs ont repris leur envol en direction de Papeete. À leur arrivée dans l’espace aérien tahitien, les Rafale ont alors simulé l’entrée dans un espace aérien contesté. Le déclenchement d’une frappe fictive sur ordre du Centre air de planification et de conduite des opérations (CAPCO) situé à Lyon est venu clore cette mission de projection qui aura duré au total 39 heures.

Pour la première fois, le tout nouveau CAPCO a été mis en œuvre pour conduire la totalité de cette projection de puissance. Via cette structure de commandement connectée à l’un des deux A330 Phénix par liaison de données tactiques, les autorités militaires et politiques ont pu bénéficier d’une visibilité totale sur la mission en cours, depuis la métropole.

La mission HEIFARA démontre ainsi la capacité de la France à protéger ses ressortissants et ses territoires, même lointains, en projetant sous très court préavis des avions de combat capables d’enchaîner des missions aériennes de projection de puissance.

  

 

BASSIN MÉDITERRANÉEN

 

  • Fin de mandat de la Somme à la tête de la SNMCMG2

Le 22 juin, à Carthagène en Espagne, le capitaine de frégate Grégory Guiran a transmis le commandement du Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2) au commandant espagnol Javier Nuñez de Prado Aparicio.

À bord de l’ESPS Rayo, nouveau navire amiral de la SNMCMG2, le vice-amiral d’escadre Didier Piaton, officier général français commandant adjoint du commandement maritime de l’OTAN (DCOM MARCOM), a fait reconnaître le nouveau commandant du groupe en présence de l’état-major embarqué et de membres d’équipages des deux bâtiments.

  • Le Pluton coopère avec les plongeurs libanais

Déployé depuis le 28 mai en Méditerranée Orientale, le Bâtiment base des plongeurs démineurs (BBPD) Pluton et son détachement de plongeurs ont œuvré avec leurs homologues libanais.

Moins d’un an après son précédent déploiement sur Beyrouth dans le cadre de l’opération AMITIÉ, c’est à bord du BBPD Pluton que le détachement de plongeurs démineurs est revenu dans le port libanais.

Une action de coopération opérationnelle y a été conduite avec la compagnie « plongeur » du régiment du génie libanais possédant la compétence de déminage sous-marin. Ainsi deux zones suspectées de contenir des engins historiques non explosés ont fait l’objet de recherche conjointe sonar et plongeur. Ces recherches ont notamment permis la découverte de deux engins historiques (un obus de 155 mm au phosphore et un mortier de 120 mm). Une seconde action de coopération a été conduite avec les plongeurs de la marine libanaise pour permettre un échange sur la réglementation, la formation et l’entraînement dans le domaine de la plongée.

  

 

EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX 9

 

  • Remise de décoration et début de relève

Après 3 mois de mission en Estonie, le mandat LYNX 9 se termine. Symbole de cette fin de mission, la traditionnelle cérémonie de la Medal parade s’est déroulée sur la place d’armes du camp de Tapa le 18 juin. Le détachement français a accueilli les autorités civiles et militaires estoniennes pour qu'elles remettent la médaille commémorative de la mission militaire internationale. La cérémonie a eu lieu en présence de monsieur Kalle Laanet, ministre de la défense estonienne, du major général Indrek Sirel, commandant adjoint des forces de Défense estoniennes, du colonel Andrus Merilo, commandant de la 1re brigade d’infanterie estonienne et de monsieur Eric Lamouroux, ambassadeur de France en Estonie.

Le début de la semaine a été marquée par le premier départ du mandat LYNX 9 et l’arrivée de la première VAM du mandat LYNX 10. En parallèle des prises de consignes, le détachement demeure toujours opérationnel et remplit sa mission au sein du battle group aux côtés des Britanniques et des Estoniens dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP - enhanced Forward Presence).

  

   

TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE

 

  • Les Armées engagées dans RÉSILIENCE

Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les Armées poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.

Sur le front de la vaccination, les Armées mettent en œuvre ou contribuent à la mise en œuvre de centres de vaccination :

Le Service de santé des armées (SSA), au sein des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) et de l’École militaire de Santé de Lyon Bron, procède à la vaccination contre la COVID-19.

À Olivet, Mérignac et Dijon, les Armées assurent l’accueil, le filtrage la direction et le soutien logistique de Pôles militaires de vaccination (PMV).

Au 23 juin, plus de 523 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.

En Guyane, compte tenu de la situation sanitaire, un Module militaire de réanimation (MMR) armé par 52 militaires, médecins, infirmiers, aide-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre est déployé au sein du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). D’une capacité de 10 lits, il représente un tiers de la capacité d'accueil en réanimation du CHC et accueille actuellement 6 patients en état de réanimation.

En Polynésie française, les forces armées ont mis en place la mission ORA ORA qui a pour objectif de soutenir la campagne de vaccination, notamment dans les îles et atolls les plus isolés. Ainsi depuis le 5 mai, les Casa de l’escadron de transport 82 Maine, Dauphin de la flottille 35F, Falcon de la flottille 25F ou encore la Frégate de surveillance (FS) Prairial avec son Alouette III, ont acheminé des doses de vaccins et des équipes médicales pour procéder à la vaccination des populations contre la COVID-19.

Au bilan, avec près de 45 heures de vol pour la composante aérienne et 10 jours de mer pour le Prairial, les Forces armées en Polynésie française (FAPF) auront permis d’atteindre 23 atolls et îles identifiées et de vacciner plusieurs centaines de personnes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA