Point de situation des opérations du 2 juillet au 8 juillet
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Le 2 juillet, à l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France a pris acte des engagements des autorités maliennes de transition, la France a décidé, après un peu plus d’un mois de suspension de reprendre la planification et la conduite d’opérations militaires conjointes avec les Forces armées maliennes.
La Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le mardi 6 juillet, le groupement tactique désert (GTD) Tigre a réalisé une patrouille mixte avec
la compagnie des Forces armées maliennes (FAMa) de Gossi. Cette patrouille motorisée avait pour objectif de marquer la présence des forces partenaires au sud-est de la ville de Gossi mais également de retrouver rapidement les automatismes des manœuvres conjointes.
Le même jour, un sous groupement du GTD Tigre est allé à la rencontre des FAMa du camp de Hombori pour préparer de nouvelles opérations conjointes.
Après un entretien le vendredi 2 juillet avec le commandant du 14e Régiment mixte de Ménaka (RMM), le commandant de la Task Force (COMTF) TAKUBA s’est rendu directement sur le camp FAMa de Ménaka pour se coordonner avec le lieutenant-colonel Samassa, chef de corps du 14e RMM. Un point de situation logistique a été fait dans le but de conduire des opérations dans les plus brefs délais
Du 26 juin au 5 juillet 2021, la Force Barkhane a conduit une opération de sécurisation de la Route nationale 16 (RN16), dans la région de N’Daki, dans le Gourma malien.
Suite aux opérations majeures conduites les semaines précédentes dans la région, les Groupes armés terroristes (GAT) ont privilégié la surveillance et l’évitement de la Force pour préserver leur potentiel de combat, exploitant de jeunes adolescents voire enfantspour renseigner et dissimulant des Engins explosifs improvisés (EEI).
Cette première opération pour le GTD Tigre a permis de caractériser cette région du Gourma, au sud de la RN16, et de s’approprier les particularités du terrain en pleine saison des pluies. A la suite de plusieurs opérations majeures successives menées en coopération avec les FAMa de mars à mai dernier, la Force Barkhane montre sa capacité à se redéployer dans la zone quand elle le souhaite, ne laissant aucune chance à l’ennemi de se réorganiser ou d’opérer librement.
Ainsi, appuyées et renseignées par la composante aérienne et par des Hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (HRA), les unités engagées au sol ont collecté du renseignement dans des oueds boisés, refuges des GAT qui y dissimulent leurs campements et leurs ressources. Les militaires français ont procédé à des actions de harcèlement et de contrôle des couloirs de mobilité des GAT. Du matériel et des ressources d’intérêt ont été saisis ou détruits au cours de l’opération.
Les moyens aériens de la Force Barkhane assurent notamment des missions de réassurance au-dessus des camps maliens, nigériens et burkinabè des partenaires orientées par une manœuvre de renseignement coordonnée avec les partenaires et le G5 Sahel.
Depuis le 3 juillet 2021, des tirs indirects de la part de GAT ont visé des camps des partenaires de la force, notamment à Boulikessi. La réactivité de la composante aérienne de BARKHANE a permis d’apporter systématiquement un appui dès que ces tirs de GAT étaient rapportés au poste de commandement de la force. En effet, les patrouilles d’avion MIRAGE 2000 alors en vol ont aussitôt été réorientées pour faire cesser les tirs ennemis. Ces manœuvres ont été conduites en liaison avec les Guideurs aériens tactiques avancés (GATA) partenaires.
Près de trois mois après avoir été déclarée en pleine capacité opérationnelle par la ministre des
Armées, la Task Force (TF) TAKUBA achève son premier mandat 1. Ce sont désormais huit nations qui sont actuellement engagées : Belgique, Estonie, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, République tchèque et Suède. La TF TAKUBA poursuit ainsi sa montée en puissance dont l’objectif premier reste la mission de conseil, d’assistance et d’accompagnement (assist, advise and accompany - 3A) au combat des FAMa contre les GAT dans le Liptako Malien.
Depuis le centre des opérations sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka, de nombreuses opérations ont été conduites avec les Task groups (TG) franco-tchèque, franco-estonien, et suédois. Pour la plupart de ces missions, les Unités légères de reconnaissance et d’intervention (ULRI), entraînées par la TF TAKUBA, ont participé à la neutralisation ou la capture de GAT, la saisie d’armement et de moyens de communication.
Trois cents missions de dissuasion ont été réalisées aux abords de la BOA. Ces nombreuses patrouilles motorisées et pédestres, dans et aux abords de la ville, ont permis de rassurer les autorités de la ville et la population, afin de mettre en œuvre le projet Ménaka sans armes aux côtés des forces de sécurité.
Parallèlement, la BOA de Ménaka œuvre au quotidien pour accueillir les futurs partenaires dans une base autonome en eau, en électricité et en systèmes de communication et de protection. Fait unique, ces installations permettront d’accueillir prochainement la NATO Security and Procurement Agency (NSPA) qui assurera le soutien logistique de la TF. Les emprises aéronautiques sont également prêtes à accueillir les hélicoptères italiens dédiés à la MEDEVAC. Le mandat 2 s’inscrit déjà dans la continuité du premier mandat : « le mandat 1 a servi de laboratoire pour élaborer un véritable prototype. Ce concept nouveau, ce prototype mérite d’être poli, usiné » conclut le général commandant la TF TAKUBA.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), se poursuit et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 23 juin 2021, le général de brigade aérienne Dominique Tardif, Senior national representative de niveau opératif (SNR-O) de l’opération CHAMMAL, ainsi que le consul de France se sont entretenus avec Mohamed Hoshang, directeur du Joint Crisis Coordination Centre (JCC) du gouvernement régional du Kurdistan, à Erbil. Une occasion d’échanger sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Kurdistan irakien.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Le 05 juillet, un détachement Atlantique 2 (ATL2) de la flottille 23F intégré à l’opération AGÉNOR a réalisé son premier vol de patrouille maritime dans le Golfe.
De son côté, la Frégate multi-missions (FREMM) Languedoc déployée dans le cadre de la même opération a accosté à la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU) pour une relâche opérationnelle de quelques jours.
ASIE PACIFIQUE – HEIFARA WAKEA
Après une projection de puissance en Polynésie française (HEIFARA), le dispositif français de
l’armée de l’Air et de l’Espace, composé de trois Rafale, un A330 Phénix et deux A400M, s’est rendu à Hawaii du 27 juin au 05 juillet 2021 pour des exercices conjoints avec l’US Air Force. L’un des enjeux de cette activité opérationnelle était notamment d’éprouver l’interopérabilité entre les chasseurs de dernière génération.
Après une première journée de briefings communs, les F-22 Hawaiian Raptors et les Rafale de la 30e escadre de chasse se sont affrontés lors de missions de combats aériens (Basic Fighting Manoeuvers – BFM). Ces vols consistaient à enchaîner des phases de combat aérien à vue, à un contre un.
Au départ de la base aérienne d’Hickam, les équipages des deux A400M Atlas ont quant à eux effectué des vols tactiques au-dessus de l’archipel d’Hawaii aux côtés des C-17. Des missions de simulation de largage ont permis d’entraîner les deux avions de transport dans un environnement atypique, entre océan et massifs montagneux.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX 10
À la suite du Transfert d’autorité (TOA) effectué le 28 juin dernier, le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) LYNX 10 poursuit sa montée en puissance, avec en point d’orgue cette semaine son exercice d’intégration au sein de l’enhanced forward presence (eFP) Battle group Estonia. Baptisé « BOLD CHAR », cet exercice est organisé du 5 au 9 juillet 2021 sur le camp de Tapa. Il mobilise plus de 150 militaires français et 50 véhicules, répartis comme suit :
- un échelon de commandement ;
- deux pelotons blindés sur char Leclerc ;
- un Peloton de reconnaissance et d’intervention (PRI) ;
- une section sur Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) ;
- une section de combat du génie ;
- un élément d’observation de l’artillerie ;
- un train de combat n°1, en charge du soutien sanitaire, logistique et de la maintenance.
L’ensemble de l’eFP Battle group Estonia, sous commandement britannique, est également déployé sur le camp de Tapa afin d’évaluer l’aptitude opérationnelle du SGTIA français à relever celui-ci sur position mais également pour armer l’OPFOR (opposite force, force adverse).
Après une phase préliminaire de mise en alerte et de déploiement initial, la première phase de l’exercice a consisté en un entraînement décentralisé au niveau peloton, suivi d’une phase d’entraînement, de niveau SGTIA, à la manœuvre offensive puis défensive.
BOLD CHAR devait ainsi permettre de démontrer la pleine capacité opérationnelle du SGTIA LYNX 10 et son aptitude au combat de haute intensité au sein de l’eFP Battle group Estonia.
Cet exercice a été précédé d’une phase de tests d’interopérabilité des systèmes d’interphonie radio le vendredi 2 juillet, visant à vérifier la compatibilité entre le PR4G français et le Bowman britannique via le tactical voice bridge (TVB), boîtier permettant de connecter ces deux systèmes.
ATLANTIQUE NORD – DYNAMIC MONGOOSE 21
Depuis le 3 juillet, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne, la Frégate
multi missions à vocation de défense aérienne (FREDA) Alsace et un Atlantique 2 participent l’exercice DYNAMIC MONGOOSE 21. Cet exercice international, sous le commandement maritime de l’OTAN, se déroule en Atlantique Nord et vise à améliorer la coopération en matière de lutte anti-sous-marine. Pour les unités des marines danoise, norvégienne, canadienne, américaine et française participante, le programme est ponctué d’entraînements quotidiens à la détection de sous-marins hostiles, à la protection d’une unité de valeur et à la défense d’un périmètre.
Pour la FREDA Alsace, ces exercices sont les premières interactions en contexte OTAN et permettent de continuer à éprouver les capacités militaires du bâtiment.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les Armées poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Sur le front de la vaccination, les Armées mettent en œuvre ou contribuent à la mise en œuvre de centres de vaccination :
Le Service de santé des armées (SSA), au sein des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) et de l’École militaire de Santé de Lyon Bron, procède à la vaccination contre la COVID-19.
À Olivet, Mérignac et Dijon, les Armées assurent l’accueil, le filtrage la direction et le soutien logistique de Pôles militaires de vaccination (PMV).
Au 07 juillet, plus de 660 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
En Guyane, compte tenu de la situation sanitaire, un Module militaire de réanimation (MMR) armé par 51 militaires, médecins, infirmiers, aide-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre est déployé au sein du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). D’une capacité de 10 lits, il représente un tiers de la capacité d'accueil en réanimation du CHC et accueille actuellement 4 patients en état de réanimation.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA