Point de situation des opérations du 22 au 28 janvier.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le Groupement tactique désert (GTD) Lamy accompagné de trois compagnies maliennes du 33e Régiment de commandos parachutistes (RCP) et du 62e Régiment d’infanterie (RI) a poursuivi ses opérations de harcèlement des Groupes armés terroristes (GAT) dans la région de Boulikessi. Après avoir reconnu plusieurs zones d’objectifs, les militaires français et maliens ont investi un campement repéré par un hélicoptère de la Force Barkhane. Sur la totalité de l'action, ils ont neutralisé un terroriste et saisi des ressources logistiques dont des munitions, une trentaine de motos ainsi que de nombreux moyens de communication.
Le 19 janvier, poursuivant son action, le GTD Lamy a par la suite progressé en direction de Hombori afin de mener de nouvelles reconnaissances dans la zone de Dara et des grottes de Lepegou. La fouille des cavités situées à flanc de collines a permis de découvrir de l’armement soit 4 AK47, un pistolet mitrailleur, des munitions, et de nouvelles ressources logistiques.
Opérant plus à l’Est, le GTD Conti a poursuivi ses opérations en coordination avec les éléments tactiques interarmes (ETIA) de la Force conjointe (FC) du G5 Sahel. Ses sous-groupements accompagnés d’une section malienne des Forces armées reconstituées (FAR) de Ménaka ont mené une reconnaissance offensive dans la zone de Korfouweywey, en coordination avec un ETIA malien, un ETIA nigérien et un ETIA burkinabé. Les militaires français et de la FC G5 ont découvert et détruit des motos et de l’armement. Relançant leur action de part et d’autre de la frontière malo-burkinabé, ils ont procédé à plusieurs opérations de harcèlement des GAT dans la région de Ouedli.
Le 23 janvier, au cours d’une reconnaissance en profondeur, les militaires français et de la FC G5 ont découvert deux pick-up, une mitrailleuse et de nombreuses munitions.
En début de semaine, le Groupement commando (GC) de la Force Barkhane a mené une opération d’infiltration particulièrement agile dans le secteur d’Almoustarat. Mis en place par hélicoptère, les commandos ont reconnu plusieurs objectifs localisés en ville et se sont ainsi saisis d’éléments de renseignement à exploiter.
Le Task group (TG) franco-estonien de la Task force (TF) Takuba et l’Unité légère d’intervention et de reconnaissance (ULRI) n° 4 malienne ont mené une patrouille de recherche et d’action dans la profondeur dans la région de Labbézanga afin de harceler les GAT de la zone du fleuve Niger. Cette opération a permis aux soldats maliens de mettre en œuvre et approfondir les enseignements de prodigués par les militaires de la TF Takuba. Au cours de cette opération, ils ont notamment capturé plusieurs GAT et saisi là aussi des 3 motos, de l’armement dont 1 AK47 et des téléphones portables.
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2021, les camps des Forces armées maliennes (FAMa) de Mondoro et de Boulikessi, situés tous deux à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, ont fait l’objet d’une attaque simultanée.
Face à un ennemi décidé à entrer dans les deux emprises, les FAMa ont tout de suite pris l’ascendant sur leur adversaire et ont tenu leurs positions appuyés notamment par leur Tucano.
Moins d’une heure après l’alerte donnée par les FAMa, la force Barkhane a déclenché une patrouille d’hélicoptères Tigre qui s’est rendue sur place afin d’appuyer les FAMa. En parallèle, une patrouille de Mirage 2000 a survolé les deux emprises.
Rapidement, les Tigre ont engagé le combat sur une colonne ennemie à Boulikessi, neutralisant une dizaine de GAT à motos.
Au petit matin, l’ennemi s’étant débandé, la Force Barkhane a déclenché une évacuation médicale au profit des blessés FAMa de Boulikessi, appuyée par un Tigre.
Parmi les blessés de l’emprise, la Force Barkhane en a pris en charge deux, les autres étant pris en compte par la MINUSMa ou par les FAMa. Stabilisés à l’Antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS) de Gossi, ils ont été transportés à l’hôpital militaire de Gao en milieu de journée.
Du côté ennemi, à Boulikessi, ce sont plusieurs dizaines de GAT qui ont ainsi été neutralisés, 2 pick-ups et 5 motos ont été détruits. De plus, 40 motos y ont également été saisies. Le bilan ennemi de Mondoro demeure quant à lui à consolider, mais on compte pour l’heure 7 motos saisies.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 91 sorties, parmi lesquelles 28 sorties chasse, 19 sorties ISR et 44 missions de transport ou de ravitaillement.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et active ponctuellement le maillage de ses cellules dormantes pour poursuivre ses actions violentes.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le samedi 22 janvier, en vol au-dessus du théâtre irako-syrien, une patrouille armée de deux Rafale B de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) déployés sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant équipés du POD Talios assurait un créneau d’appui des troupes au sol. Sur demande des forces de la coalition, la patrouille est intervenue contre une position de Daech et a conduit une frappe d’opportunité. Le lendemain, dans les mêmes circonstances, une autre patrouille de Rafale a réalisé une nouvelle frappe.
Ces deux actions ont permis de neutraliser plusieurs combattants de Daech.
La frégate Aconit et une patrouille de deux Rafale B de la Base aérienne projetée (BAP) au Levant, intégrées à l’opération CHAMMAL, ont opéré de concert en Méditerranée orientale au sud de Chypre.
Après une courte phase de de préparation, ces moyens militaires français ont conduit une série de manœuvres conjointes permettant d’une part aux Rafale de s’entraîner aux assauts air/mer et, d’autre part, à l'Aconit de s’entraîner à la lutte anti-aérienne.
Pendant près d’une heure, les chasseurs français ont été guidés par l’hélicoptère Panther embarqué sur la frégate et ont simulé la neutralisation d’un navire. Durant l’exercice, les aéronefs ont réalisé cinq passes en différentes formations de combat, permettant notamment aux équipages de s’entraîner au vol à très basse altitude et très haute vitesse au-dessus de la mer.
Outre l’affirmation de l’attachement de la France à la liberté de navigation, ces manœuvres démontrent l’interopérabilité immédiate entre les armées et notre capacité d’action dans cette zone stratégique.
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 18 sorties aériennes et conduit 2 frappes.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Après quelques semaines d’interruption, un Atlantique 2 (ATL2) de la Marine nationale est de nouveau intégré à la TF 474 dans le cadre de l’opération AGÉNOR. L’équipage de la flottille 23F déployé avec son équipe technique depuis le 11 janvier aux Émirats arabes unis (EAU) a effectué ce dimanche 24 janvier le premier vol opérationnel de son mandat dans le golfe d’Oman, depuis la base aérienne aux EAU. Depuis le début de l’opération AGÉNOR, volet militaire de l’European-led Maritime Awarness in the Straight of Hormuz (EMASoH) il y a presque un an, les équipages d’ATL2 qui se sont succédé ont réalisé plus d’une centaine de missions opérationnelles dans le golfe arabo-persique, le détroit d’Ormuz et le golfe d’Oman, pour un total de 530 heures de vol. L’ATL2 devrait rester déployé pendant quelques mois.
Après avoir effectué sa 5e relâche opérationnelle dans la Base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU), la Frégate antiaérienne (FAA) Jean Bart a repris la mer et ses patrouilles dans le golfe arabo-persique avec l’appui de son hélicoptère Panther, pour effectuer des missions de surveillance maritime (SURMAR).
Le Jean Bart et l’ATL2 sont, pour le moment, les deux moyens militaires engagés dans l’opération AGÉNOR dont le Danemark assume le commandement depuis le 13 janvier 2020.
TERRITOIRE NATIONAL – RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les forces armées poursuivent leur appui logistique à la stratégie nationale de vaccination contre la COVID-19.
À la demande du ministère des Solidarités et de la Santé un congélateur très basse température (-80°C), des kits de vaccination et 625 doses de vaccins ont a été acheminés par A400M Atlas à Mayotte le 25 janvier.
TERRITOIRE NATIONAL – FORCES ARMÉES AUX ANTILLES
À l’aube du dimanche 17 janvier 2021, la Frégate de surveillance (FS) Germinal des Forces armées aux Antilles (FAA) a réalisé une prise de 4,2 tonnes de cocaïne sur un navire de pêche lors d’une patrouille en océan Atlantique.
L’intervention du Germinal, conduite dans le respect du droit international, a permis de confirmer la présence de marchandises suspectes. 177 ballots se sont révélés positifs à la cocaïne. Ils ont été saisis et détruits. Les huit membres d’équipage appréhendés ont été remis aux autorités administratives et judiciaires de leur pays.
Cette opération d’envergure est le fruit d’une étroite coopération avec de nombreux pays étrangers et structures internationales. Sous la coordination du Secrétariat général de la mer (au profit du Premier ministre responsable de l’Action de l’État en mer) et, localement, du préfet de la Martinique comme délégué du gouvernement dans ce domaine, cette opération réalisée par les FAA a également mobilisé l’office antistupéfiants (OFAST), la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), et les garde-côtes des douanes.
TERRITOIRE NATIONAL – FORCES ARMÉES DE LA ZONE SUD OCÉAN INDIEN
Le 24 janvier 2021, la frégate de surveillance (FS) Nivôse des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) engagé dans une mission de souveraineté devant la conduire aux Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) a détecté la présence aux caractéristiques suspectes.
Après une enquête de pavillon qui a permis de le déclarer sans pavillon, des investigations se sont poursuivies après la tombée de la nuit et ont finalement abouti, après quatre heures de fouille, à la découverte d’une cache recelant de nombreux ballots. Les tests se sont révélés positifs pour des méthamphétamines et de l’héroïne. Devant cette découverte, le préfet de la Réunion, délégué du gouvernement pour l’Action de l’État en mer en zone maritime sud de l’océan Indien (ZMSOI), a décidé, en lien avec le procureur de Saint-Denis, la mise en œuvre d’une procédure de dissociation et la saisie des stupéfiants. La pesée conduite à bord de la frégate, en fin de nuit, a permis de totaliser 417 kg de méthamphétamines et 27kg d’héroïne.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA