Point de situation des opérations du 1er au 7 février
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THEATRE
En moyenne vallée de l’Euphrate, les Forces démocratiques syriennes marquent depuis quelques jours une pause opérationnelle, dédiée notamment à leur réorganisation et au renforcement de leurs positions.
La situation sécuritaire est également stable en Irak, et reste sous le contrôle des Forces de sécurité irakiennes, appuyées par la Coalition. En particulier, les opérations de saisie d’engins explosifs improvisés et de munitions diverses se poursuivent à un rythme soutenu.
ACTIVITE DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué.
La Task Force (TF) Wagram appuie les forces démocratiques syriennes contre Daech dans la région d’Hajine.
La TF Wagram a réalisé, depuis le territoire irakien une mission de tir, qui était une mission d’aveuglement – bilan du 30 janvier au 05 février inclus).
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 20 sorties aériennes (bilan du 30 janvier au 05 février inclus). Les Rafale français n’ont pas conduit de frappe cette semaine.
La Task Force Narvik participe à l’instruction opérationnelle de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Service). Dans ce cadre, elle forme depuis quatre ans les futurs opérateurs des forces spéciales irakiennes dans le domaine de la lutte contre les Engins explosifs improvisés (ou Counter-Improvised Explosive Device (C-IED)).
L’instruction s’appuie sur des outils pédagogiques conçus et financés par la France : des salles de cours, et surtout un bâtiment dédié à la fouille opérationnelle : la « Search house », outil que les militaires français ont récemment proposé d’optimiser.
Inaugurée par l’ambassadeur de France en 2017, la « Search house » est conçue selon le modèle d’une maison classique, et permet d’instruire les stagiaires irakiens à la traque des différentes cachettes utilisées pour dissimuler des armes, de la drogue, des explosifs, des documents ou des téléphones dans une habitation.
Elle a retrouvé une nouvelle jeunesse sous l’impulsion du détachement de sapeurs, avec des améliorations telles que l’ajout d’un faux plancher par exemple. L’objectif est d’améliorer l’outil avant la prochaine session d’instruction contre-IED prévue au printemps.
De son côté, la Task Force (TF) Monsabert poursuit sa mission d’assistance et de conseil de l’état-major de la 6ème division irakienne, qui est en charge de la sécurisation de l’ouest du grand Bagdad. Plusieurs stages sont en cours, notamment dans le domaine du tir et du combat urbain.
En particulier, des militaires français de la Task Force (TF) Monsabert encadrent depuis sept semaines les stages de tir que la division a sollicités, pour améliorer le niveau des soldats irakiens au combat. Immergés au sein de la 24ème brigade irakienne, là où se trouve l’unique champ de tir de la division dans la région de Bagdad, les spécialistes du tir au combat entraînent chaque semaine entre 100 et 200 soldats irakiens.
BARKHANE
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La situation sécuritaire de la bande sahélo-saharienne reste stable. Les dernières actions complexes des groupes armées terroristes remontent aux attaques de Tarikent, au Mali, le 29 janvier, et de Nassoumbou, au Burkina-Faso, le 28 janvier. Barkhane poursuit par ailleurs son effort de contrôle de zone, en particulier dans le Liptako, en coopération avec les forces armées partenaires.
L’actualité est par ailleurs marquée par la montée en puissance de la « Force Conjointe G5 Sahel ».
Ainsi, du 15 au 30 janvier 2019, la Force Conjointe du G5 Sahel a mené une opération dans la région dite des « trois frontières », une zone où les trois pays du fuseau « centre », le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, partagent des intérêts communs dans le domaine de la sécurité.
Des officiers Français étaient déployés au poste de commandement du fuseau centre à Niamey afin de conseiller et d’appuyer les officiers burkinabé, nigériens et maliens chargés de la planification et de la conduite de cette opération. Ces officiers de liaison leur ont apporté leur expertise dans le domaine du travail d’état-major.
A partir de ce travail conjoint, les officiers des forces armées partenaires ont pu développer un processus de planification complet, avant de dérouler les différentes étapes de l’opération, depuis la reconnaissance et le contrôle de la zone des trois frontières jusqu’au développement d’actions civilo-militaires au profit de la population.
Dans le cadre du partenariat militaire opérationnel (PMO), la force Barkhane conduit de façon régulière des instructions au profit des militaires nigériens présents à Madama, au nord du Niger.
Au cours de ces formations, l’accent est placé sur les savoir-faire indispensables pour armer le point de contrôle de la transsaharienne : le secourisme et l’instruction au tir de combat (IST-C), et les techniques d’intervention opérationnelles rapprochées (TIOR).
Les militaires français ont d’abord dispensé aux militaires du 84e bataillon interarmes (BIA) nigérien des séances d’IST-C afin de parfaire leur connaissance du maniement des armes.
Après une phase de présentation de cette méthode, les chefs de groupe de la section d’infanterie ont effectué des séances d’instruction pour développer la maîtrise opérationnelle de l’armement léger, avec un effort particulier sur les règles fondamentales de sécurité et de manipulation.
Des instructions aux TIOR ont également été dispensées aux soldats nigériens par les fantassins français, notamment plusieurs techniques efficaces pour maîtriser un individu menaçant sur un check-point.
Le 27 janvier 2019, un détachement des actions civilo-militaires (CIMIC) des forces armées maliennes (FAMa) et de la force Barkhane est allé à la rencontre des familles et des autorités qui les représentent de deux camps de réfugiés de la ville de Ménaka.
Situés au sud de Ménaka, ces deux camps abritent des réfugiés aux histoires différentes.
Le premier accueille près de deux cent familles nigériennes ayant fui les exactions commises par les groupes armés terroristes (GAT) dans leurs villages ces derniers mois.
Le second réunit ceux que l’on appelle les « retournés », ces familles maliennes qui ont quitté Ménaka en 2012, fuyant le banditisme et le terrorisme pour aller se réfugier au Niger. Les opérations menées par les forces de sécurité locales et internationales dans la région et leur présence permanente dans la ville de Ménaka ont cependant convaincu ces réfugiés de revenir. Ce camp réunissait récemment encore plus de 800 Maliens, mais ces derniers ont, au fil des semaines, regagnés leurs foyers respectifs. Désormais, le camp ne compte plus que 36 familles peu à peu prises en charge par les Ménakois.
Dans les deux camps, les militaires maliens et français ont longuement échangé avec les représentants des réfugiés afin de mieux comprendre leurs conditions de vie et leurs attentes, et pour les équipes civilo-militaires, cette rencontre a été l’occasion d’expliquer les grands projets à venir au profit de la population.
Sorties air hebdomadaires (bilan du 30 janvier au 05 février inclus)
Les avions de la force Barkhane ont réalisés 100 sorties, parmi lesquelles 34 sorties de chasse, 24 sorties de ravitaillement / ISR, et 42 missions de transport. 95 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense