Point de situation des opérations du 11 au 17 juin.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
À l’issue de consultations qui seront conduites avec les partenaires alliés, une transformation profonde de la présence militaire de la France au Sahel s’amorcera.
La Force Barkhane poursuit néanmoins son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako avec les autres partenaires.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Dans le cadre d’une opération d’ampleur conduite par la Force Barkhane et les Forces armées nigériennes (FAN) dans la région du Liptako malo-nigérien, plusieurs Groupes armés terroristes (GAT) ont été neutralisés au cours de missions diurnes et nocturnes de reconnaissance offensives.
Pendant plusieurs jours, le Groupement commando de la Force accompagné de leurs partenaires a traqué sans relâche des GAT qui ont ouvert le feu à plusieurs reprises. Par une manœuvre coordonnée au sol et dans les airs, les actions de harcèlement successives n’ont laissé aucun répit à l’ennemi, fuyant à chaque fois au contact des militaires français et nigériens. L’utilisation de commandos aguerris et entraînés au combat dans des conditions extrêmes confère aux actions de reconnaissance offensive une supériorité sur les adversaires.
Le 11 juin 2021, un homme à moto et au comportement suspect a été repéré par un hélicoptère. Une action de combat a immédiatement été menée et a permis d’interpeller l’individu qui possédait une arme automatique, une lunette de vision nocturne, un gilet de combat, un téléphone et une radio. L’intéressé, qui s’est rendu sans résister, répond au nom de Dadi Ould Chouaïb, plus connu sous le nom de Abou Dardar, l’un des cadres de l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Il est, entre autres, suspecté d’avoir mutilé trois hommes le 2 mai dernier lors du marché hebdomadaire de Tin Hama.
Le 14 juin 2021, les FAN évoluant en flanc-garde au sud-est du dispositif ont neutralisé un GAT et confisqué une importante quantité d’armes et de munitions.
Le 15 juin 2021, plus au Nord, dans le secteur d’In Araban, le Groupement commando de la Force Barkhane et la 114e Compagnie de sécurité intérieure (CSI) nigérienne ont engagé le combat contre un important GAT. Cherchant à s’exfiltrer dans une zone boisée, le GAT a été poursuivi. Appuyés par des aéronefs de la Force Barkhane (hélicoptères d’attaque et avions de chasse), les militaires français et nigériens ont neutralisé l’ennemi. Au cours de cette action de combat, un militaire nigérien a perdu la vie, un second a été blessé. Deux militaires français ont également été blessés. Ils ont été évacués et pris en charge par l’hôpital militaire de Gao.
Outre les GAT neutralisés, ces différentes actions de combat en partenariat avec les FAN ont permis de saisir 8 motos, 25 armes individuelles, 18 équipements de communication, du matériel entrant dans la composition d’engins explosifs et plusieurs milliers de munitions.
La détermination des unités de la Force Barkhane, des FAN et leur excellente coordination sur le terrain a permis de perturber et de désorganiser la volonté des GAT d’agir en toute liberté aux frontières. Le partenariat de combat reposant sur une coordination du plus haut niveau opératif jusqu’au plus bas niveau tactique, appuyé par le renseignement et la composante aérienne, produit des effets significatifs dans la lutte contre le terrorisme.
Le 7 juin a eu lieu le Transfert d’autorité (TOA) entre le Groupement tactique désert (GTD) Douaumont commandé par le colonel Serge Camus et le nouveau GTD Tigre, commandé par le colonel Ivan Morel. Au cours de son mandat, Douaumont a notamment participé à l’opération majeure ÉQUINOXE qui s’est déroulée dans la région du Gourma, au sud de la RN16. Dans des conditions particulièrement éprouvantes pour les hommes et le matériel, la détermination, la rusticité et la résilience de ses marsouins ont permis de mener des actions de combat conséquentes et d’infliger une pression déterminante sur l’ennemi. Ainsi, une douzaine de véhicules a été détruite, de grandes quantités de munitions ont été saisies, plusieurs Engins explosifs improvisés (EEI) ont été détectés et relevés, des centaines de litres de carburant ont été confisqués, de nombreux équipements de combat ont été saisis.
Le GTD Tigre est principalement armé par le 27e Bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) et renforcé par des unités de la 27e Brigade d'infanterie de montagne (27e BIM).
Du 8 au 12 juin 2021, une délégation du Centre du soutien des opérations et acheminements (CSOA), du Service de l’infrastructure de la Défense (SID) et du Service du commissariat des armées (SCA), s’est rendue sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka. L’un des objectifs de cette visite était de réaliser un point sur les différentes avancées d’infrastructures de la BOA. Le chef de l’état-major opérationnel du SID a ainsi pu constater les évolutions conséquentes réalisées par l’ensemble des acteurs de l’infrastructure sur cette base qui abrite le quartier général de la Task force (TF) Takuba. Entre les plots aéronautiques qui accueilleront prochainement les hélicoptères italiens de l’évacuation médicale, les unités de traitements de l’eau, la centrale électrique ou encore les travaux préparatoires à l’arrivée de la NATO support and procurement agency (NSPA), agence de l’OTAN qui assurera le soutien logistique, les travaux sur la BOA se poursuivent à un rythme élevé. Les échanges avec le commandement de la TF et avec les spécialistes du terrain ont été au cœur de cette visite stratégique pour la poursuite de la montée en puissance de la TF Takuba.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 118 sorties, parmi lesquelles 28 sorties chasse, 42 sorties ISR et 48 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – OPÉRATION CORYMBE
Le vendredi 11 juin, au large de l’Angola, l’équipage du Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan a conduit un entraînement de lutte contre la pêche illicite (non déclarée et non réglementée) avec le patrouilleur angolais Ngola Kiluange.
Dans ce cadre, les marins angolais ont conduit une investigation à bord du bâtiment français simulant un navire de pêche en infraction. Cet entraînement a permis aux marins français de partager leur savoir-faire en matière de lutte contre la pêche illicite.
Le soutien à l’architecture de sécurité maritime de Yaoundé constitue l’un des volets du Partenariat militaire opérationnel (PMO) conduit par le bâtiment déployé dans le cadre de l’opération CORYMBE. Les actions de coopération et les entraînements conjoints menés avec les marines riveraines du golfe de Guinée sont la traduction concrète de ce soutien.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL, volet français de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR) se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre Daech, car l’organisation terroriste est entrée dans un combat en réseau, clandestin en dissimulant ses capacités.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 20 sorties aériennes.
OCÉAN INDIEN – JEANNE D’ARC 21
Après avoir appareillé de Colombo au Sri Lanka, où le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf ont bénéficié de trois jours de relâche opérationnelle, le groupe école Jeanne d’Arc a appareillé vers la corne de l’Afrique.
Il a poursuivi ses entraînements sur son transit jusqu'en mer d'Arabie. Le 15 juin, il a intégré la Task Force (TF) 465 pour participer à l’opération européenne ATALANTE de lutte contre la piraterie.
BASSIN MÉDITERRANÉEN
Du 05 au 14 juin, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, bâtiment de commandement du Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2), a interagi avec les frégates espagnole Mendez Nuñez et britannique HMS Kent qui composent le Standing NATO Maritime Group 2 (SNMG2).
Pendant 10 jours, les deux Standing naval forces (SNF) ont patrouillé ensemble en Méditerranée et renforcé leur interopérabilité à travers de nombreux exercices (visite, lutte multi-menaces, ravitaillement à la mer, etc.).
Au bilan, avec le soutien opérationnel apporté à la SNMG2 ainsi qu’à d’autres bâtiments de l’OTAN, la Somme a effectué 14 ravitaillements à la mer depuis sa dernière relâche opérationnelle.
EUROPE DU NORD ET DE L’EST – MISSION LYNX 9
Environ 230 militaires du détachement français et plus de la moitié des véhicules ont été déployés en Lettonie au camp d’Adazi pour un entraînement franco-britannique au combat haute intensité. Ce déploiement a nécessité une manœuvre logistique d’envergure avec douze convois acheminant sur plus de 300 kilomètres les véhicules militaires (les chars Leclerc, les Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI)), l’armement, les munitions et l’ensemble du matériel nécessaire au soutien de l’homme. L’interopérabilité a permis une nouvelle fois d’optimiser les moyens engagés grâce à l’organisation de convois franco-britanniques et d’escortes assurées par les polices militaires estonienne et lettonne. L’entraînement a débuté par une campagne de tirs où le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé s’est exercé aux tirs aux armes d’infanterie sur plus d’une vingtaine de pas de tirs. Plus de 100 000 cartouches, des grenades, des missiles antichars moyenne portée MILAN et des roquettes AT4 CS ont été tirés. Les blindés ont également pris part à la campagne avec plus de 2 000 obus de 120 et 25 mm tirés par les chars Leclerc et les VBCI. De jour comme de nuit, aux côtés de leurs alliés britanniques, les soldats se sont exercés dans le cadre de scénarii assimilables à des phases réelles de combat de haute intensité.
Le détachement français a reçu à Tapa le dimanche 13 juin 2021 monsieur Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat. Au cours de sa visite, il a pu apprécier les infrastructures mises à disposition du détachement pour remplir sa mission. Ce déplacement aura été l’occasion de voir l’ensemble du matériel de l’armée de Terre mis à disposition pour la mission LYNX en Estonie. Cette visite s’est conclue par un discours aux soldats du détachement dans lequel monsieur Cambon a fait part de sa très grande satisfaction pour avoir eu la possibilité d’échanger avec les soldats présents alors qu’une autre partie du détachement était en camp en Lettonie.
TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de l’opération RÉSILIENCE, les Armées poursuivent leur engagement dans la mise en œuvre de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Sur le front de la vaccination, les Armées mettent en œuvre ou contribuent à la mise en œuvre de centres de vaccination :
Le Service de santé des armées (SSA), au sein des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) de Laveran (Marseille), Sainte-Anne (Toulon), Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Robert Picqué (Bordeaux), Percy (Clamart) et Clermont Tonnerre (Brest) et de l’École militaire de Santé de Lyon Bron, procède à la vaccination contre la COVID-19.
À Olivet, Mérignac et Dijon, les Armées assurent l’accueil, le filtrage la direction et le soutien logistique de Pôles militaires de vaccination (PMV).
Au 16 juin, plus de 454 000 Français ont reçu une dose de vaccins au sein des HIA ou des PMV.
En Guyane, compte tenu de la situation sanitaire, un Module militaire de réanimation (MMR) armé par 52 militaires, médecins, infirmiers, aide-soignants du Service de santé des armées (SSA) et du Régiment médical (RMED) de l’armée de Terre est déployé au sein du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). D’une capacité de 10 lits, il représente un tiers de la capacité d'accueil en réanimation du CHC et accueille actuellement 5 patients en état de réanimation.
Sources : État-major des armées
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