Point de situation des opérations du 15 au 21 mars
TERRITOIRE NATIONAL
POINT SUR L’OPÉRATION SENTINELLE
Compte tenu du contexte de manifestations prévues ce weekend et afin de permettre aux forces de sécurité intérieure de se consacrer pleinement à leur mission de maintien de l’ordre, la protection de certains sites sensibles, jusque-là dévolue à des unités du ministère de l’Intérieur, sera assurée par des éléments du dispositif sentinelle. Il ne s’agit pas pour les militaires de l’opération Sentinelle de participer à des missions de maintien de l’ordre, mais bien de poursuivre leur mission habituelle dans le cadre de la lutte antiterroriste. Les militaires de l’opération sentinelle n’ont pas vocation à participer à des opérations de maintien de l’ordre, ils ne sont ni entrainés, ni équipés pour cela.
Cette adaptation, déjà utilisée par le passé permise par la réactivité et la flexibilité du dispositif, a pour objectif d’engager des unités de Sentinelle dans la protection de sites et de bâtiments officiels habituellement assurée par les forces de l’ordre contre la menace terroriste. Ces dernières pourront ainsi mobiliser davantage de personnel pour se concentrer sur les mouvements, le maintien, et le rétablissement de l’ordre.
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
FORMATION DES FORCES ARMÉES CENTRAFRICAINES PAR LES ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU GABON
Les détachements d’instruction opérationnelle (DIO) des éléments français au Gabon (EFG) poursuivent leurs actions de formation au profit des forces armées centrafricaines (FACA). Ces actions de coopération, qui s’adaptent aux besoins de nos partenaires, concourent à la reconstruction de l’armée centrafricaine et à l’élévation de son niveau de compétence. Elles sont complémentaires des actions également conduites par la mission de l’Union européenne en RCA (EUTM RCA), qui se charge notamment de la formation initiale des bataillons d’infanterie territoriaux des FACA.
Ainsi, du 4 au 15 février 2019, les instructeurs du groupement de coopération opérationnelle – 6e Bataillon d’infanterie de Marine (GCO-6e BIMa) des éléments français au Gabon (EFG) ont conduit une formation au profit des spécialistes en « explosive ordnance disposal » (EOD) des forces armées centrafricaines (FACA) à Bangui.
Ce stage avait pour objectif d’approfondir les connaissances de ces militaires, déjà formés en décembre 2018. Ils ont ainsi pu voir la récupération, l’enlèvement et la destruction des munitions ainsi que la mise en œuvre des explosifs. La première semaine, les stagiaires ont effectué des exercices pratiques, travaillant sur des cas concrets propres au théâtre centrafricain. La semaine suivante s’est axée sur la mise en œuvre et la gestion d’un site DDR (désarmement, démobilisation, réintégration). Après une étude théorique, la formation s’est terminée avec un exercice de synthèse sur le terrain.
Ensuite, du 25 février au 8 mars 2019, un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) des éléments français au Gabon (EFG) s’est rendu en République centrafricaine (RCA) pour former les militaires des forces armées centrafricaines (FACA) du bataillon amphibie.
Il s’agit de la deuxième formation organisée au profit des 500 militaires du bataillon amphibie depuis le début de l’année et qui succède à d’autres effectuées en 2018. Au cours de l’année écoulée, 74 soldats du bataillon amphibie — et au total 780 soldats des FACA — ont pu bénéficier des savoir-faire tactiques et techniques des militaires français des EFG. Il s’agissait dans le cas de cette formation, d’entrainer les militaires aux manœuvres techniques indispensables à acquérir pour arraisonner et contrôler en sécurité une embarcation suspecte sur l’Oubangui.
OCÉAN INDIEN ET GOLFE ARABO-PERSIQUE
DÉPLOIEMENT DU GROUPEMENT DE GUERRE DES MINES
Sous le commandement opérationnel d’ALINDIEN et la conduite de l’état-major de guerre des mines de la Force Aéromaritime de Réaction Rapide (FRAMRFOR), les chasseurs de mines tripartites « L’Aigle » et « Sagittaire », accompagnés d’un détachement du groupe de plongeurs-démineurs de la Manche (GPD Manche), sont déployés depuis février 2019 en océan Indien et dans le golfe Arabo-Persique.
Ce déploiement a pour vocation d’entretenir une connaissance précise des fonds marins et d’assurer la liberté de navigation dans cette zone en luttant contre la menace liée à la présence de mines.
Au cours de cette mission, des exercices bilatéraux et multinationaux sont conduits pour renforcer l’interopérabilité et la coopération avec les pays partenaires du Golfe ainsi qu’avec nos alliés présents dans la zone, notamment les Américains et les Britanniques.
Ainsi, après la « remise en ligne » technique qui a suivi leur transit sur barge entre la métropole et Abu Dhabi et la courte période de remontée en puissance, le groupement a pris part du 10 au 14 mars 2019 à la deuxième édition de l’exercice de guerre des mines East Dolphin. Ce dernier, qui s’est déroulé au large des côtes émiriennes, entre dans le cadre du partenariat stratégique entre la France et les Émirats Arabes Unis.
Un état-major franco-émirien a dirigé les opérations menées par un groupe constitué des chasseurs de mines des deux nations associant des plongeurs français et émiriens.
East Dolphin 19 permet de renforcer la capacité d’assurer ensemble jusqu’en haute mer la sécurité maritime. Pour y parvenir, les chasseurs de mines ont réalisé des exercices de navigation en formation ainsi que des opérations au large d’Abu Dhabi tandis que les plongeurs-démineurs ont quant à eux mené des opérations de déminage portuaire.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
En moyenne vallée de l’Euphrate, les combats menés par les Forces démocratiques syriennes, appuyés par la coalition, pour reconquérir le réduit de Baghouz continuent. Les combats sont intenses, la progression effective, mais lente, en raison de l’évacuation de nombreux civils, et de l’imbrication des combattants et des non combattants.
La situation sécuritaire est stable en Irak, et reste sous contrôle des Forces de sécurité intérieures qui poursuivent leur effort dans la lutte contre Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le dispositif français déployé au Levant n’a pas évolué depuis la semaine dernière. Le groupe aéronaval participe toujours à l’opération Chammal : une frappe aérienne a été réalisée par ses Rafale cette semaine en appui des forces démocratiques syriennes.
En parallèle, le groupement naval est intégré, en soutien associé, à l’opération Sea Gardian, opération maritime de l’OTAN qui accomplit actuellement trois tâches de sûreté maritime en Méditerranée : la constitution de capacités de sûreté maritime, la connaissance de la situation maritime, et la lutte contre le terrorisme.
Enfin, la frégate britannique HMS Duncan a rejoint le groupe aéronaval cette semaine.
Depuis mars 2015, en complément de l’appui feu aux troupes engagées au sol contre Daech, la France a déployé à Bagdad des militaires dont la mission est d’améliorer les capacités de commandement et les savoir-faire des troupes irakiennes. Deux Task Force (TF), Narvik et Monsabert, aux périmètres différents, ont été mises en place pour assurer cette mission.
La TF Narvik prend part à la formation des forces spéciales de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS), dans des domaines d’expertise immédiatement exploitables dans la lutte contre Daech : le combat en zone urbaine, le renseignement, le tir aux armes collectives et armes lourdes, la lutte contre les engins explosifs ou le sauvetage au combat.
Les premiers mandats proposaient des instructions générales et spécialisées aux jeunes recrues et aux soldats expérimentés. L’ICTS est progressivement devenue autonome dans ces domaines et la TF Narvik porte désormais ses efforts sur la formation des cadres et des opérateurs spécialisés tout en perfectionnant à travers des stages dédiés des bataillons opérationnels de l’ICTS.
Au bilan, la TF Narvik a formé plus de 8000 soldats et 300 instructeurs, et a mené des stages de perfectionnement au profit de plus de 3000 soldats, ce qui représente 25 % des actions de formation menées par la coalition pour l’ICTS.
De son côté, la TF Monsabert fournit assistance et conseil (Advise and Assist — A2) à l’État-major et aux soldats de la 6e division d’infanterie, responsable notamment de la sécurisation de Bagdad.
Dans le cadre de son partenariat avec la 6e division, la TF Monsabert a formé depuis sa création plus de 3300 soldats irakiens, et plus de 1700 formateurs.
En constante évolution pour répondre aux besoins de ses partenaires irakiens, la TF Monsabert a récemment mis en place des cycles d’évaluation des savoir-faire fondamentaux des soldats de la 6e division. Plus de 4000 soldats irakiens ont déjà été passés au crible, permettant aux experts de la TF et au commandement de la 6è division de disposer d’une appréciation globale du niveau des différents régiments.
Enfin, depuis 6 mois, dans le cadre de son partenariat avec l’école d’artillerie irakienne la TF Monsabert a formé 330 officiers et sous-officiers irakiens.
Depuis quatre ans, ce sont au bilan plus de 20 000 soldats irakiens qui ont bénéficié de l’expertise de 1400 instructeurs français qui se sont relayés au sein de l’opération Chammal, dispensant 150 stages et participant à plus de 200 missions de conseil et d’appui.
La Task Force (TF) Wagram continue d’appuyer les forces démocratiques syriennes contre Daech au sud de la ville d’Hajin.
La TF Wagram n’a pas réalisé de missions de tir, depuis le territoire irakien, cette semaine (bilan du 13 au 19 mars inclus).
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, et projetés depuis le groupe aéronaval poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 57 sorties aériennes (bilan du 13 au 19 mars inclus). Les Rafale français ont conduit 01 frappe cette semaine, réalisée par les aéronefs du groupe aéronaval.
BARKHANE
ACTIVITÉ DE LA FORCE
L’État-major des Armées rend hommage aux soldats des forces armées maliennes morts lors de l’attaque du camp FAMa de Dioura, dans la région de Mopti, le 17 mars. Le courage dont font preuve les militaires des forces armées maliennes dans leur lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans leur pays mérite d’être souligné, et nous conforte dans notre volonté de les accompagner dans leur combat.
Dans ce contexte, l’effort de la force Barkhane et des forces partenaires se poursuit dans le Liptako.
Les progrès sont visibles dans les principales zones de vie de la population : à Gao, le projet de maraîchage est désormais arrivé à maturité et le nombre de familles qui profite de sa plus-value socio-économique augmente ; à Anderamboukan, la consolidation du camp des forces armées maliennes se poursuit et contribue à la sécurisation de cette partie de la frontière entre le Mali et le Niger ; à Menaka, la ville a pu accueillir le « forum citoyen » organisé par la Commission pour la réforme constitutionnelle. Dans cette même ville, un poste de commandement et de sécurisation rassemble les forces de police et de gendarmerie, ainsi que celles de la garde nationale malienne et du bataillon nigérien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMa) afin d’assurer la sécurité du marché de la ville.
En parallèle, la force Barkhane, en coopération avec les forces armées maliennes, poursuit ses opérations de contrôle dans des zones où se réfugient les groupes terroristes afin de leur contester toute velléité de se réinstaller dans la région. Ces opérations d’ampleur, combinent reconnaissance, fouilles, raids et harcèlement mettent les groupes sous pression, les contraignant à se dévoiler.
Les engins explosifs improvisés, ou IED (Improvised Explosive Device) constituent l’un des principaux modes d’action des groupes terroristes, et une des principales menaces pour la population et les forces armées en bande sahélo-saharienne, l’actualité récente nous l’a malheureusement prouvé. La force Barkhane est donc très attachée à travers des actions de formation à aider les forces locales à contrer cette menace.
Ainsi, le 16 mars, dans l’enceinte du camp malien de Gao, le groupement tactique désert (GTD) Richelieu a organisé une action de formation de lutte contre les IED au profit d’un détachement de la garde nationale malienne.
Réalisées à la demande des autorités maliennes, ces séances de formation s’adressent prioritairement aux détachements responsables de l’escorte des convois.
Cette formation, conduite par la section de génie combat du groupement, a permis de perfectionner les connaissances des soldats maliens et de réduire les risques d’incident liés à la manipulation de tels explosifs.
La formation consistait en trois ateliers. Les militaires maliens ont d’abord assisté à une présentation des différentes composantes des IED. La procédure de sécurisation d’une zone a ensuite été enseignée avant que la formation ne soit conclue par une séquence de révision des techniques de détection, sondage et marquage des menaces.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 92 sorties, parmi lesquelles 32 sorties de chasse, 28 sorties de ravitaillement/ISR, et 32 missions de transport. 99 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense