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Point de situation des opérations du 12 au 18 mars

Mise à jour  : 18/03/2021

Point de situation des opérations du 12 au 18 mars.

 

AFRIQUE – BARKHANE

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

En coopération avec les différentes armées partenaires, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Frappe dans le secteur de Tessit

Au cours de semaine, la Force Barkhane a procédé a plusieurs opérations de harcèlement dans la région des trois frontières.

Le 15 mars 2021, en début d’après-midi, les Forces armées maliennes (FAMa), en cours de progression pour prendre la relève du camp à Tessit, ont fait l’objet d’une embuscade par des groupes armés terroristes, à proximité d’Ansongo. Moins d’une heure après, la Force Barkhane a dépêché sa force de réaction rapide forte de deux Tigre pour apporter un appui aérien aux FAMa. Aucun Groupe armé terroriste (GAT) n’a alors été repéré. Les blessés ont été évacués par la MINUSMA. Une partie d’entre eux a été prise en charge par l’antenne médicale française au camp de Gao.

Le lendemain, 16 mars, deux convois des FAMa, escortés de deux TIGRE sont partis du camp de Tessit pour se rendre sur le lieu de l’embuscade en vue de récupérer les dépouilles. Les FAMa de la relève ont été accompagnés jusqu’au camp de Tessit dans l’après-midi.

Dans ce même secteur zone de refuge privilégiée de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), un aéronef de la force Barkhane a repéré un GAT circulant à moto. Après cette phase de caractérisation, les moyens aériens alors en vol comprenant un drone REAPER, une patrouille de Mirage 2000 et une patrouille d’hélicoptères Tigre ont procédé à une frappe. Les GAT ont été neutralisés et 10 motos ont été détruites.

  • Un renfort aérocombat en provenance des FFDj

À l’instar de ce qui avait été réalisé en 2015, trois Puma et une trentaine de militaires du détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) ont été acheminés en Bande sahélo-saharienne par A400M Atlas et vont être engagés au profit de l’opération BARKHANE.

Ce renfort ponctuel dont la durée est estimée à deux mois va permettre de réaliser un ensemble d’opérations  de maintenance sur les hélicoptères du Groupement tactique désert aéromobile (GTD-A) et donc de maintenir un volume d’heures de vol suffisant pour conduire les opérations.

Cet appui démontre la pertinence des forces prépositionnées. Les FFDj représentent une plateforme stratégique, opérationnelle et logistique. La bonne connaissance de l’environnement, les savoir-faire spécifiques à l’intervention en milieu désertique et leur capacité de projection rapide sont une réelle plus-value opérationnelle.

  • Relève du GTD 1

Le 10 mars 2021, sur la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, le colonel Gouvernet, chef de corps du 126e Régiment d’infanterie (RI), a pris le commandement du Groupement tactique désert (GTD) n°1. Le GTD Bison succède ainsi au GTD Lamy.

Commandé par le colonel Vouilloux, Lamy a notamment participé à l’opération ÉCLIPSE. Lors de son déploiement de plusieurs semaines en zone hostile, le GTD a conduit 18 actions de combat et porté des coups durs à l’ennemi en neutralisant plusieurs Groupes armés terroristes (GAT), saisissant  ou détruisant 65 véhicules, 15 engins explosifs improvisés (EEI), deux ateliers de confection d’EEI, 20 armes légères d’infanterie et plus de 300 moyens de communication. Le GTD Lamy a également été au cœur du partenariat de combat puisqu’il a œuvré pour assurer la montée en puissance  des Forces armées maliennes (FAMa) et notamment du 33e Régiment de commandos parachutistes (RCP) dans le secteur de Hombori : durant l’opération ÉCLIPSE, il a intégré 400 militaires maliens dans ses rangs.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 10 au 16 mars inclus)

Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 92 sorties, parmi lesquelles 18 sorties chasse, 23 sorties ISR et 51 missions de transport ou de ravitaillement.

 

PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui opère une mue. Acculé, l’ennemi se transforme, change ses méthodes, ses moyens d’action. Depuis la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, l’organisation terroriste est entrée dans combat en réseau, clandestin, sans territoire, imprévisible.

ACTIVITÉ DE LA FORCE                                                                      

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 10 au 16 mars inclus)

 Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 16 sorties aériennes.

 

PROCHE MOYEN-ORIENT – CLEMENCEAU 21

SITUATION MILITAIRE DE LA FORCE

Après avoir navigué en mer Rouge, la Task Force 473 composée du porte-avions Charles de Gaulle, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, de la Frégate multi missions (FREMM) Provence, de la frégate belge Léopold 1er, du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var et d’un sous marin nucléaire d’attaque a franchi le détroit de Bab el Mandeb et a été rejoint par le destroyer américain USS Laboon.

Le Groupe aéronaval poursuit la mission CLEMENCEAU dans le Golfe d’Aden.

  •    Coopération bilatérale avec la Marine royale saoudienne

Lors de sa patrouille opérationnelle en mer Rouge, le GAN a participé l’exercice bilatéral saoudien WHITE SHARK. Dans l’objectif de renforcer la coopération et l’interopérabilité entre la Marine nationale et la Marine Royale saoudienne, des exercices de défense aérienne, des manœuvres hélicoptère et des évolutions tactiques ont été réalisés entre le GAN et la frégate saoudienne Makkah.

  • Djibouti : un point d’appui dans une zone stratégique

Après le franchissement du détroit de Bab El-Mandeb le 10 mars, le GAN a rejoint Djibouti pour un mouillage de quelques heures au cours duquel le porte-avions Charles de Gaulle et les bâtiments de l’escorte ont bénéficié du soutien logistique des Forces françaises stationnées à Djibouti.

Dans les quatre jours qui ont suivi, alors que les bâtiments de la TF 473 patrouillaient dans le golfe d’Aden, les aéronefs du Groupe aérien embarqué (GAé) ont mené une campagne de tirs sur les champs de tirs djiboutiens de Koron

En parallèle, le 12 mars, lors de l’exercice amphibie interarmées WAKRI, deux Rafale marine du GAN, guidés par les contrôleurs aériens du JTAC (Joint Terminal Attack Controller) ont contribué à la sécurisation de la zone en appui des troupes au sol.

Ces entraînements contribuent à renforcer les capacités de projection de puissance du groupe aéronaval dans la perspective de son engagement prochain dans l’opération OIR/CHAMMAL de lutte contre le terrorisme. 

  •    Le GAN en soutien associé à la CTF 150 et à l’opération ATALANTA

En patrouille opérationnelle dans le golfe d’Aden, le GAN intervient en soutien associé au profit de la Combined task force (CTF) 150 dans sa mission de lutte contre les trafics soutenant les activités de terrorisme.

Le GAN apporte également son soutien à l’opération de l’Union européenne ATALANTA de lutte contre la piraterie. Au-delà du partage d’informations sur la zone, cette coopération contribue à densifier la complémentarité des moyens engagés pour garantir la sûreté de cette zone maritime stratégique.

 

BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDCENT

  • Exercice RHÉA : projection de force en mer Méditerranée

Le 13 mars 2021, les forces armées françaises ont conduit une activité de préparation opérationnelle de projection de force en Méditerranée centrale et plus précisément au large de la Crète. Baptisée RHÉA, elle a engagé des moyens interarmées et multi-domaines.

Dans le cadre du maintien de ses savoir-faire opérationnels dans le domaine de la projection de force complexe à longue distance, les armées ont planifié et mené à bien un exercice de contre-terrorisme basé sur la présence d’un cadre d’une organisation terroriste présent à bord d’un navire de commerce.

Dans un délai très court, de nombreux moyens terrestres, navals et aériens français tant des forces conventionnelles que des forces spéciales ont été intégrés pour réaliser cette action de vive force loin de ses bases. La Marine nationale a mobilisé le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral, la Frégate multi missions (FREMM) Languedoc, le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Loire, un Atlantique 2 et un Caïman Marine, l’armée de l’Air et de l’Espace, des Rafale, des ravitailleurs C135, un E-3F et un C130J en configuration ravitailleur, et le Commandement des Forces spéciales (COS) des commandos Marine, des hélicoptères Caracal et un C-130H-30. Des militaires de l’armée de Terre ont également été impliqués dans RHÉA notamment dans la préparation et largage d’un embarcation des commandos Marine et d’équipements spécifiques.

Présente en Méditerranée de manière permanente pour contribuer à la sécurité de cette espace d’importance stratégique, dont les zones les plus éloignées ne sont qu’à 3 heures de vol de la métropole, la France démontre, par cet exercice de contre-terrorisme en mer, sa volonté de participer à la préservation de la sécurité et de la stabilité du bassin méditerranéen, aux côtés de ses alliés.

RHÉA illustre la capacité de la France, rare nation européenne à disposer de forces spéciales agissant dans le haut du spectre, à intervenir, au bénéfice de tous, contre des menaces protéiformes, y compris sur mer.

 

BASSIN MÉDITERRANÉEN – MEDOR 

  • Manœuvres conjointes en MEDOR pour les forces françaises

Les 15 et 16 mars 2021, dans la continuité de l’exercice RHÉA, des bâtiments de la Marine nationale ont opéré de concert en Méditerranée orientale avec des Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace déployés sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant.

Cette activité opérationnelle qui a mobilisé le porte-hélicoptères amphibie Mistral, la Frégate multi-missions Auvergne et deux Rafale de la BAP a permis de réaliser un entraînement en lutte anti aérienne, entretenant un savoir-faire de haut du spectre.

La conduite de cette manœuvre interarmées et la concentration des moyens aéromaritimes démontrent ainsi la capacité des armées françaises à opérer loin de ses approches. Elle permet également à la France de réaffirmer son attachement à la liberté de navigation en haute mer et dans l’espace aérien international en Méditerranée orientale.

 

EUROPE DU NORD ET DE L’EST – eFP

  • La Mission LYNX 9 se met en place

Dans le cadre de la mission LYNX qui voit l’engagement d’un contingent français de 300 militaires en incluant un Sous groupement tactique interarmes blindé, l’acheminement du matériel et des militaires a franchi une nouvelle étape.

Au cours des derniers jours :

-         Après avoir été chargés sur un roulier britannique à La Rochelle, 160 véhicules dont 12 chars Leclerc et 30 containers français ont été déchargés le 17 mars dans le port de Paldiski. Des pelotons portuaires du 519e Régiment du train (RT) ont procédé à ces opérations dans chacun dans des deux ports. Les PPLOG avec remorques, les TRM 700/100, les Dépanneurs de chars Leclerc (DCL), les Engins blindés du Génie (EBG), les Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et chars LECLERC ont ensuite été convoyé vers le camp militaire de Tapa.

-         Le reste des containeurs de matériels sont quant à eux en cours d’acheminement par voie ferrée, le premier des deux trains militaires avec 70 containeurs arrive ce jour à Tapa

-         L’ensemble des 300 militaires ont été projeté de façon échelonnée par trois voies aériennes militaires, la dernière étant elle aussi arrivée ce jour.

Cette importante manœuvre logistique a été orchestré par le Centre du soutien des opérations et des acheminements. Véritable « tête de chaîne » de la logistique opérationnelle militaire, le CSOA assure de manière continue et permanente la conduite et la coordination du soutien logistique aussi bien pour les opérations extérieures que pour les missions intérieures. Son champ d’action comprend également les grands événements, les exercices majeurs ainsi que toutes les activités opérationnelles des armées hors métropole.

 

TERRITOIRE NATIONAL – OPÉRATION SENTINELLE

  • Adaptation du dispositif de l’opération SENTINELLE 

Suite à l’évolution du stade d’alerte VIGIPIRATE, décidée par le chef du Gouvernement, le dispositif de l’opération SENTINELLE a commencé à évoluer pour se rapprocher de ce qu’il était avant les attentats du mois de novembre 2020. Cette adaptation permanente du dispositif et de ses modes d’action vise à optimiser les capacités militaires, dans le respect des principes de liberté d’action, d’économie des moyens et de concentration des efforts. Elle est rendue possible par la concertation étroite entre les ministères de l’intérieur (MININT) et des armées (MINARM) et la flexibilité et la réactivité des modes d’action.

Tout d’abord, la répartition des effectifs et les missions qui sont attribuées aux unités font l’objet d’une concertation entre les deux ministères et elle  se fait à tous les niveaux. Au niveau national, une cellule de coordination interministérielle intérieur défense (C2ID) se réunit tous les mois et au niveau zonal, le dialogue permanent entre les préfets et les Officiers généraux de zone de défense (OGZD) permet d’évaluer les besoins et les prioriser.

L’opération SENTINELLE repose sur le Dispositif opérationnel permanent (DOP) qui est un ensemble d’unités militaires déployées en permanence sur le terrain, opérant en étroite coordination avec les Forces de sécurité intérieure (FSI) et qui répond à des besoins s’inscrivant dans la durée. En cas de besoin et à la demande du gouvernement, ce DOP peut être renforcé par un contingent de militaires qui forme l’échelon de renforcement programmé (ERP). L’existence de cet ERP au sein duquel des unités sont d'alerte à 12h tandis que d'autres le sont à 72h facilite les bascules d’efforts et rend le dispositif plus souple d’emploi. C’est cet ERP qui avait permis aux armées, au mois de novembre 2020, de renforcer le dispositif dans des délais très réduits.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA