Point de situation des opérations du 11 au 18 juillet.
FORCES ARMEES EN GUYANE
DECES DE TROIS MILITAIRES ENGAGES SUR L’OPERATION « HARPIE »
Ces soldats étaient engagés depuis le 11 juillet sur une opération « Wilau » qui consiste à détruire par explosif les sites d’orpaillage qui exploitent les quartz aurifères via des puits et des galeries. Ils opéraient à 150 km au sud de Saint Laurent du Maroni à Saint Jean d’Abounami. Vers 16h00, alors qu’ils plaçaient les charges au fond d’une galerie, ils ont été victimes d'émanations toxiques, d'après les premières constatations.
Les Forces armées en Guyane ont immédiatement fait converger les secours sur le lieu de l’accident avec un hélicoptère Puma venant de Matoury ainsi qu’un hélicoptère de la Sécurité civile de Cayenne.
Les soldats décédés étaient déployés au sein du 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) stationné à Cayenne. Le sergent-chef Edgar Roellinger, le caporal-chef de 1ère classe Cédric Guyot et le caporal-chef Mickaël Vandeville y servaient en mission de courte durée et appartenaient au 19ème Régiment du génie de Besançon.
Cinq autres militaires ont été intoxiqués lors de cette opération et ont été évacués vers le centre hospitalier de Cayenne. L'un d'entre eux est actuellement dans un état grave.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma, d’une superficie équivalant à un quart du territoire métropolitain français, par le biais d’opérations, d’actions au profit de la population, et en appuyant les forces partenaires.
Le mercredi 17 juillet 2019, un convoi des forces armées maliennes attaqué par un groupe terroristes fait appel à la force Barkhane. Une opération « d’opportunité » est déclenchée et donne lieu à la neutralisation d’une dizaine de membres d’un groupe armé terroriste.
A 11h30, le centre opérationnel de la force Barkhane est informé qu’un convoi d’une dizaine de véhicules des forces armées maliennes (FAMa) escortant un convoi logistique civil est attaqué entre Asongo et la frontière nigérienne, près du village de Fafa. Des renforts FAMa sont rapidement envoyés depuis Asongo, au Nord, et de Labezanga, au Sud, pour soutenir les soldats attaqués. En parallèle, des moyens de renseignement alors en vol (drone, avion léger) sont réorientés sur la zone d’action pour appuyer les FAMa. A la suite de l’attaque, des motos sont repérées en train de s’exfiltrer.
A 13h50, les moyens de renseignement déployés permettent de détecter un individu suspect en moto qui les dirige vers un regroupement d’hommes identifiés comme GAT, à 30 kilomètres au Sud-est de la zone d’attaque. Estimé à une quinzaine, les individus sont cachés sous des arbres, probablement avec des ressources sous couvert, conformément aux usages des groupes terroristes. Alors que la présence d’armement est détectée, une opération d’opportunité est lancée pour les neutraliser.
A 16h50 une manœuvre de frappes aériennes est opérée. Deux bombes sont larguées sur les points de rassemblement des GAT, suivies de tirs canon par hélicoptères TIGRE qui fixent au sol l’ennemi. Cette action déterminante a permis, vingt minutes après les frappes, de déposer au sol un détachement de commandos de montagne pour reconnaitre et fouiller la zone. Une fois sur place, les commandos font état d’un bilan d’une dizaine d’ennemis neutralisés et de nombreuses ressources trouvées (radio, armement lourd, motos…). L’opération prend fin à 21h quand les commandos sont récupérés sur zone.
Du 2 au 9 juillet 2019 le Groupement Commando Montagne (GCM), appuyé par l’ensemble du Groupement Tactique Désert Aérocombat (GTD-A) a mené une opération de patrouille profonde dans la région du Gourma.
S’inscrivant dans la continuité de la dernière opération menée par le Groupement Tactique Désert n°1 (GTD-1) « Belleface », le GCM a progressé dans la région de Hombori, dans le sud-ouest du Gourma.
Cette mission a permis aux forces françaises de maintenir la pression sur les groupes armés terroristes dans cette région et d’y dénier tout sanctuaire à l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS).
Dans des missions comme celle-ci, la rapidité d’action et la mobilité sont les points forts du GCM. Au cours de cette semaine d’opération, les commandos montagne ont neutralisé deux terroristes et saisi de l’armement, des munitions, des motos ainsi que plusieurs ressources.
En parallèle, du 2 au 12 juillet 2019, le groupement tactique désert n° 1 (GTD-1) « Edelweiss » était engagé aux côtés des Forces Armées maliennes (FAMa) dans une opération dans la région de Ménaka, dans la région du Liptako. Les objectifs étaient avant tout de marquer une présence déterminée de la force dans cette région et de renforcer la capacité d’action des FAMa dans le Liptako face aux terroristes. Cette opération constitue ainsi l’exploitation de l’opération « Aconit », menée avec succès quelques semaines plus tôt. Au cours de ces deux semaines, les soldats français ont travaillé aux côtés des forces armées maliennes (FAMa). Ces dernières ont participé activement et conjointement à chaque mission, en reconnaissant les axes et en participant aux patrouilles.
A cette occasion, l’équipe des actions civilo-militaires (CIMIC) a pu aller à la rencontre des chefs de village pour connaitre leurs besoins et réfléchir avec eux à d’éventuels projets de réhabilitation. Les rencontres avec les chefs de villages montrent que la force Barkhane est attendue et considérée comme une vraie aide pour la sécurité de la région.
Enfin, l’équipe médicale du GTD-1 a mené plusieurs actions d’aide médicale à la population, la question de la santé étant au cœur des préoccupations du fait de l’éloignement des villages par rapport aux premiers hôpitaux ou centre médicaux, au cours de cette opération.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 119 sorties, parmi lesquelles 30 sorties de chasse, 49 sorties de ravitaillement/ISR, et 40 missions de transport. 86 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
BILAN D’UN AN D’OPERATION AVEC LE DETACHEMENT ESTONIEN
Un détachement estonien a rejoint les soldats de Barkhane à Gao depuis le mois d’août 2018. Il est composé d’une cinquantaine de soldats qui sont relevés tous les quatre mois. Ce sont donc environ 150 militaires estoniens qui ont pour le moment participé à l’opération Barkhane aux côtés des français et de leurs autres alliés.
Le scout Battalion Estonia est répartis en deux sections. La plupart des militaires sont issus de l’infanterie, mais le détachement compte également des militaires assurant une partie de son soutien : logisticiens, infirmiers, mécaniciens, etc…
Le détachement estonien assure principalement des missions de protection et de défense de la base de Gao et conduit donc des missions de surveillance et de filtrage. Les militaires effectuent également des patrouilles dans la ville de Gao, le plus souvent en autonome mais parfois aussi avec des éléments français de Barkhane. Depuis août 2018, ce sont près d’une cinquantaine de ce type de patrouilles qui ont été effectuées par les estoniens.
BILAN D’UNE ANNEE DE PARTENARIAT FRANCO-BRITANNIQUE
Le 18 juillet 2018, la Plateforme Opérationnelle Désert (PfOD) de Gao accueillait trois hélicoptères lourds de transport britanniques CH-47 Chinook et un détachement de militaires britanniques. 48 heures après leur arrivée, ils étaient déjà déployés sur leur première mission. Le 8 juillet 2019, le ministère de la défense britannique a annoncé la prolongation de l’engagement opérationnel des Chinook et de leurs équipages pour encore au moins six mois au sein de l’opération Barkhane.
Dans le cadre de l’accord de « Lancaster House » du 2 novembre 2010, la France et le Royaume-Uni ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur interopérabilité. Cette volonté s’est concrétisée notamment, à travers la décision britannique de déployer trois CH47 Chinook au Mali, au titre du soutien logistique de l’opération française dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Depuis un an, une centaine de soldats britanniques est ainsi déployée en permanence sur l’opération Barkhane, aux côtés des soldats français. Cette centaine de soldats, pour la plupart issus de la Royal Air Force (RAF), sont intégrés au Groupement Tactique Désert Aérocombat (GTD-A). Le détachement participe directement aux missions de transports logistiques et aéroterrestres des soldats de la force depuis Gao vers des sites isolés. Ces hélicoptères de transport lourds ont de très grandes capacités d’emport avec la possibilité d’acheminer plus de 4 tonnes de fret et une trentaine de soldats équipés.
La présence du détachement britannique aux côtés des soldats français permet de renforcer le principe d’interopérabilité, entre les deux armées, par la réalisation de missions et d’entrainements communs. La participation directe des 3 hélicoptères Chinook aux missions apporte une aide précieuse, et une contribution importante à l’effort consenti par la France dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) au Sahel.
Après plus d’un an de partenariat franco-britannique, ces 3 Chinook CH-47 auront transporté 7052 soldats, 475 tonnes de fret et effectué plus de 1192 heures de vol à travers la bande sahélo-saharienne.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
En Irak, dans le Nord Est syrien et dans la Moyenne Vallée de l’Euphrate, la situation sécuritaire est stable. Les FSI comme les FDS y poursuivent leurs différentes opérations de ratissage et de sécurisation contre les cellules clandestines de Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier « appui » de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes, et au sein du pilier « formation » au profit de l’armée irakienne.
Le mercredi 17 juillet, après plusieurs heures de vol en territoire hostile, les Rafale de la Base aérienne projetée (BAP) se sont fait ravitailler sur un A400M allemand, illustrant ainsi de manière inédite la coopération entre européens membres de la Coalition au Levant.
Intégré au cœur de l’opération Inherent Resolve (OIR), ce ravitailleur allemand, tout comme le C-135FR français, vient en appui des aéronefs de la Coalition pour participer à la lutte contre Daech. Il est placé sous les ordres du Centre de commandement interalliés des opérations aériennes (Combined Air Operations Center - CAOC) basé au Qatar.
Depuis début 2019, les avions de chasse de la BAP au Levant ont déjà réalisé 450 sorties aériennes et 1000 ravitaillements en vol sur les différents ravitailleurs de la Coalition ont été nécessaires pour assurer la réussite de l’ensemble des opérations aériennes des chasseurs français.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent ainsi leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les Rafale de l’opération Chammal ont réalisé 14 sorties aériennes depuis la Base aérienne projetée (BAP) au Levant.
LA TASK FORCE MONSABERT FORME LES FUTURS CADRES DE L’ARTILLERIE IRAKIENNE
Dans le cadre de la coopération franco-irakienne, les artilleurs de la Task Force Monsabert ont instruit pendant quinze jours une vingtaine de stagiaires irakiens, du 19 juin au 3 juillet. Ils leur ont ainsi appris à maîtriser les calculs complexes permettant d’anticiper la trajectoire d’un obus, en prenant en compte l’ensemble des éléments potentiellement perturbateurs. Parmi ces éléments, l’élaboration des données météorologiques : impact du vent, température, humidité ou densité de l’air sur l’obus.
La Task Force Monsabert a mené à bien cette instruction qui a permis à l’ensemble des stagiaires d’obtenir leur diplôme de niveau « fire direction center », l’équivalent d’un poste de commandement de section. Cette réussite souligne le professionnalisme des futurs cadres de l’artillerie irakienne.
ELEMENTS FRANÇAIS AU GABON
LES EFG APPUIENT L’EXERCICE MEGALOPS III
Fin juin 2019, l’exercice MEGALOPS III / AFRICAN NEMO 19.3 s’est déroulé au Gabon. Initié par la France et appuyé par un détachement d’instruction opérationnelle des éléments français au Gabon (EFG), cet exercice de maîtrise de l’espace maritime du golfe de Guinée permet aux pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) de s’entraîner à faire face à des situations fréquentes dans la région.
MEGALOPS III impliquait un nombre conséquent d’acteurs majeurs et était placé sous la direction du Centre Régional de Sécurité Maritime d’Afrique Centrale (CRESMAC) de Pointe Noire au Congo.
Pour la troisième édition, les organismes régionaux opérationnels de commandement et de coordination ont eu à appréhender des évènements divers de pollution maritime, pêche illicite, piraterie, trafic et immigration clandestine dans toute la zone maritime.
Les marines de nos partenaires ont été confrontées à des adversaires joués par les marins français du patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan, présent dans le golfe de Guinée dans le cadre de la mission Corymbe. Le patrouilleur a accueilli les différentes équipes de contrôle opérationnel et leur a fait jouer plusieurs scénarii afin que les marins puissent s’exercer à toutes les situations possibles.
La présence des instructeurs des EFG lors de cet exercice a permis d’identifier des axes de progression pour améliorer les procédures de sécurité maritime de la zone CEEAC, notamment en ce qui concerne le partage des informations de sécurité maritime en temps réel.
CORYMBE
FIN DE MISSION CORYMBE POUR LE PHM COMMANDANT BOUAN
Plus de deux mois et demi après son appareillage de Toulon, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Bouan accostera le 19 juillet à son port-base, après sa mission Corymbe mandat 147.
Assurant la permanence d’un bâtiment français au large de l’Afrique de l’Ouest, le pré-positionnement opérationnel comme la défense des intérêts nationaux dans la région, le PHM a travaillé avec de nombreuses forces navales présentes sur zone : participants au processus de Yaoundé, Marine espagnole, Falcon 50 de la Marine nationale basé à Dakar… Au rythme des patrouilles, conjointes avec les marines riveraines du Golfe de Guinée (Sagne) ou en solitaire (Etrille), et de l’exercice African Nemo 19.3, ce sont plus de quinze jours de mer pleins qui ont été consacrés à la coopération opérationnelle.
Le Commandant Bouan a posé ses aussières de Mindelo (Cap Vert) à Luanda (Angola), en passant par Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) et Lagos (Nigéria), pour des escales consacrées à de nombreuses activités de rayonnement et de formation des forces locales. Ainsi, près de 130 militaires ont suivi les Périodes d’Instruction Opérationnelle sur des thèmes aussi variés que la conduite nautique ou les premiers secours.
FORCES FRANÇAISES EN COTE D’IVOIRE
PASSATION DE COMMANDEMENT
Vendredi 12 Juillet, une cérémonie de passation de commandement eu lieu au camp militaire de Port-Bouët, marquant le transfert d’autorité entre le colonel Philippe du Chaxel, descendant, et le colonel Frédéric Gauthier, montant, en présence de son Excellence Monsieur Gilles Huberson, l’ambassadeur de France et du Docteur Emmou Sylvestre, maire de la ville de Port-Bouët.
LIBAN
PASSATION DE COMMANDEMENT
Le 12 juillet 2019 à Dayr-Kifa s’est déroulé le transfert d’autorité à la tête de la Force Commander Reserve (FCR) de la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL). Le colonel Nicolas de Fontanges chef de corps du 5e régiment de dragons a pris le commandement du 34e mandat de l’opération Daman.
Succédant au colonel Thomas Pieau, chef de corps du régiment d’infanterie chars de marine (RICM), le colonel de Fontanges a reçu devant plusieurs dizaines d’invités civils et militaires, le drapeau des Nations-Unies, des mains du major général italien Stephano Del Col, commandant la FINUL au Liban.
Le 5e régiment de dragons, régiment interarmes, a déployé pour cette mission ses cavaliers et des sapeurs de sa compagnie d’appui. Avec la compagnie d’infanterie finlandaise, ils forment l’ossature d’une force de réaction, en mesure d’intervenir sur l’ensemble de la zone d’action couverte par la résolution 1701.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense