Du 10 au 12 mars, le groupe Jeanne d’Arc a participé à l’exercice WAKRI, exercice interarmées d’ampleur organisé par les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj). L’objectif du Task Group amphibie était de mettre à terre en un temps contraint un Groupement tactique embarqué (GTE) capable de rejoindre et d’intégrer un Groupement tactique interarmes (GTIA) déjà au combat dans les terres, puis de le rembarquer en urgence.
L’exercice WAKRI est désormais un rendez-vous annuel de la mission JEANNE D’ARC. Cette année, le groupe école, constitué du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et de la frégate Surcouf, a été intégré à un scenario de haute intensité particulièrement réaliste, engageant également de nombreux moyens de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air et de l’Espace. Ce scenario se fondait sur une opération de freinage d’une avancée ennemie en vue d’évacuer des ressortissants.
Après avoir assuré la maîtrise de l’espace aéromaritime et la reconnaissance des côtes notamment au moyen du Surcouf et l’hélicoptère Panther de la 36F, le Task Group (TG) a fait débarquer du Tonnerre le Sous groupement tactique embarqué (SGTE). Ce dernier est composé d’une compagnie de commandement du 2e Régiment étranger d’infanterie (REI), d’une section de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), d’un peloton blindé du 1er Régiment de Spahis (RS), de deux sections de combat du génie du 31e Régiment de génie (RG), d’une section d’artillerie sol-air du 54e Régiment d’artillerie (RA) et d’une équipe de contrôleur avancés du Joint terminal attack controller (JTAC) du 3e Régiment d’artillerie de marine (RAMa). Ce débarquement a été rendu possible grâce au concours du Panther du PHA et de la batellerie de la Flottille amphibie (Engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) et Chalands de transport de matériel (CTM)). Quatre vedettes américaines ont protégé la batellerie durant ses transits entre le Tonnerre et la plage. Bénéficiant également d’un appui feu des deux hélicoptères Gazelle du détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre embarqués à bord du PHA, le SGTE a pu établir et tenir une tête de pont. Il a sécurisé la plage et a pu se reconfigurer avant de débuter son raid.
Dans le même temps, le Surcouf a dû faire face à une menace aérienne simulée par un Mirage 2000 des FFDJ et assurer un appui feu au profit du SGTE. Au cours du raid terrestre, le Panther a procédé à plusieurs exercices d’évacuations médicales au profit des blessés par engins explosifs improvisés. Malgré une intensification des menaces, le SGTE a tout de même rallié le point de rendez-vous avec les éléments du 5e Régiment interarmes d’outre-mer (RIAOM).
Les commandos Marine se sont également joints à l’exercice en réalisant un saut en parachute à la mer, simulant une extraction de ressortissants VIP. Ces derniers ont été récupérés par la frégate Surcouf. L’exercice s’est terminé pour le groupe amphibie par le rembarquement en urgence du SGTE. Déployé au moment de l’exercice dans le golfe d’Aden pour la mission CLEMENCEAU 21, le groupe aéronaval a, lui aussi, pris part au soutien apporté aux forces à terre grâce à la mise en œuvre de deux Rafale Marine guidés par les contrôleurs aériens du JTAC.
Au total, le Task Group Jeanne d’Arc aura débarqué près de 138 militaires et pas moins de 22 véhicules.
La participation de la mission Jeanne d’Arc à cet exercice contribue à l’entrainement du poste de commandement interarmées (PCIA) de Djibouti à planifier et conduire une opération aéroterrestre incluant un volet amphibie. Réalisé dans des conditions proches des théâtres sur lesquels la France est engagée, cet exercice entretient et confirme la capacité de projection de forces interarmées, permise par un haut niveau de savoir-faire amphibie.
La mission Jeanne d’Arc 2021 est un déploiement opérationnel de longue durée d’un groupe amphibie articulé autour du PHA Tonnerre et de la FLF Surcouf. Outre leur activité de formation des officiers-élèves de la Marine, les deux bâtiments participent tout au long de la mission à des exercices et des opérations interarmées et interalliés depuis la mer Méditerranée jusqu’à l’Asie-Pacifique.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA