Âgé de 26 ans, le quartier-maître de 1re classe manœuvrier Sidney est à la barre du navire amiral de la Marine nationale, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, actuellement déployé en mission Foch avec le groupe aéronaval constitué en Task Force 473. Retour sur son portrait.
En 2011, alors âgé de 17 ans, le quartier-maître s’engage dans la Marine nationale en intégrant l’École des mousses, sa seule envie étant de marcher dans les pas de son grand-père mécanicien dans la Marine nationale. Attiré par le côté physique et manuel ainsi que par l’esprit d’équipage propre à la vie embarquée, il s’oriente finalement vers le métier de manœuvrier.
Après avoir navigué sur pétrolier ravitailleur, patrouilleur et bâtiment de soutien de région, le quartier maître Sidney est arrivé à bord du porte-avions Charles de Gaulle début janvier 2020 afin d’exercer un métier demandant polyvalence et rigueur. De la conduite du navire de 42 000 tonnes en passerelle de navigation, aux ravitaillements en mer, en passant par les manœuvres délicates d’accostages et d’appareillages, le métier de manœuvrier est multi facettes. « Ce que j’aime c’est cette polyvalence et les responsabilités que nous avons lors des manœuvres du bateau. Tout est millimétré, il faut faire attention à chaque détail de son environnement tout en maîtrisant le geste technique. Lors d’un ravitaillement à la mer, on transborde des palettes qui font plus de 100kg chacune mais aussi du carburant pour les aéronefs ; tout le matériel est précieux, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Il en va de la sécurité de nos équipiers. »
Si le métier de manœuvrier est un métier physique, c’est aussi un métier de grande précision. À son poste de barreur en passerelle de navigation, le quartier-maître Sidney doit veiller la situation aéromaritime et être à l’écoute du chef de quart qui donne le cap du bâtiment. C’est encore plus vrai à bord du porte-avions Charles de Gaulle où la mise en œuvre des Rafale marine, des E2C-Hawkeye et des hélicoptères de la Marine nationale nécessite de placer le bateau face au vent, à une vitesse bien définie. « En tant que manœuvrier j’apprends à sentir le navire, à savoir comment il va réagir en fonction de l’état de la mer, de la météo, de sa vitesse. Avec le porte-avions de 42 000 tonnes, c’est plus complexe, c’est un travail d’anticipation, car dévier du cap ordonné de quelques degrés peut potentiellement empêcher le catapultage en sécurité et en temps voulu des aéronefs. C’est toute la mission qui est alors compromise. »
Actuellement déployé sur la mission Foch, le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte ont passé un mois en Méditerranée orientale engagés au sein de l’opération Inherent Resolve / CHAMMAL, de lutte contre le terrorisme islamiste. Désormais, les équipages du groupe aéronaval mettent le cap vers l’Atlantique pour le deuxième volet de la mission où la Task Force 473 effectuera de nombreux exercices de coopération avec les nations partenaires de la France.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense