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Dans la peau d’un tacticien aéronautique sur Caïman marine en mission CLEMENCEAU 21

Mise à jour  : 16/03/2021

Le Groupe aéronaval (GAN), articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, prenant l’appellation de Task Force (TF) 473, a appareillé le 21 février 2021 de la base navale de Toulon pour mener la mission CLEMENCEAU 21. Parmi les 2 500 marins du GAN figure le lieutenant de vaisseau Juliette, tacticien aéronautique sur hélicoptère Caïman marine. Elle partage les grandes étapes de son parcours lui permettant d’occuper aujourd’hui un poste opérationnel clé au sein de la TF 473.

QUI ÊTES-VOUS ? QUE FAITES-VOUS ?

Je suis le lieutenant de vaisseau Juliette, j’occupe la fonction de tacticien aéronautique sur hélicoptère Caïman de la Marine nationale. Je viens des alpes maritimes et après deux ans de classes préparatoires scientifiques, j’ai intégré l’École navale. Initialement intégrée à la formation pour devenir plongeur-démineur, je me suis finalement réorientée après un petit accident de plongée, sans conséquence médicale et ai décidé de devenir tacticien aéronautique. Après une formation complète - maritime, militaire et métier – j’ai obtenu l’ensemble de mes qualifications en mars 2020. Affectée désormais à la flottille 31F, je suis actuellement déployée au sein du GAN sur le porte-avions Charles de Gaulle pour la mission CLEMENCEAU 21.

QUEL EST LE RÔLE DU CAïMAN MARINE AU SEIN DU GROUPE AÉRONAVAL ?

Deux hélicoptères Caïman marine sont déployés au sein du GAN. Le premier, en version de combat, embarqué sur la frégate multi missions (FREMM) Provence, est dédié à la lutte anti-sous-marine pour détecter et pister les sous-marins. Le second, embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle, est spécialisé dans la collecte de renseignements et le partage d’informations avec les autres aéronefs du groupe aérien embarqué (GAé), les Rafale marine et les E2C Hawkeye. L’hélicoptère Caïman marine est le seul aéronef à bord duquel opère un tacticien aéronautique dans le cockpit.

EN QUOI CONSISTE LE MÉTIER DE TACTICIEN AÉRONAUTIQUE ?

Mon rôle est celui d’un chef de mission, c’est-à-dire que je décide de l’emploi des capteurs, notamment le radar (panoramique, boule optronique) et le sonar, afin de disposer d’une connaissance précise de la zone d’opérations. Je partage ensuite ces informations avec tous les bateaux et aéronefs de la force, en l’occurrence pour la mission CLEMENCEAU 21, les Rafale marine au standard F3-R et les E-2C Hawkeye. L’ensemble des bâtiments de la force dispose ainsi d’une même situation tactique.

COMMENT AVEZ-VOUS ETE PRÉPARÉE À LA MISSION CLEMENCEAU 21 ET COMMENT SONT PREPARÉS LES VOLS OPÉRATIONNELS ?

Quand nous ne sommes pas en mer, nous nous entraînons pour être toujours prêts à partir en mission. J’ai déjà effectué des missions à bord du porte-avions Charles de Gaulle mais à chaque fois, une phase d’adaptation est nécessaire pour se réapproprier l’environnement, acquérir les bons automatismes et ainsi fluidifier le travail de l’équipage.

Ensuite, dès lors qu’un vol est prévu, vient une phase de préparation, étape essentielle dans notre métier. La zone de travail est étudiée (environnement, géopolitique, trafic commercial, marines étrangères et unités présentes sur zone, etc.). Les vols tactiques de type lutte anti-sous-marine ou les vols de coopération avec les aéronefs du groupe aérien embarqué (Rafale marine, E-2C Hawkeye) nécessitent de cerner très précisément les objectifs de la mission et de définir, entre autres, les procédures à mettre en œuvre pendant le vol pour atteindre les effets opérationnels recherchés. Lors du dernier briefing, avec l’ensemble de l’équipage, nous abordons la cinématique, c’est-à-dire chacune des étapes dans le déroulement du vol, mais aussi les différents points de sécurité et la répartition des tâches dans l’appareil. Enfin, nous anticipons nos réactions sur les possibles « cas non conformes ». Autrement dit, on ne laisse aucune place à l‘improvisation. C’est en sortant de ce briefing que chacun sait quelles sont ses missions pour mener à bien le vol opérationnel et atteindre les objectifs fixés.

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI CE MÉTIER ?

Ce que j’aime dans ce métier, c’est qu’il me permet de vivre plusieurs vies en une, et c’est à mon sens ce qui le rend unique.  Je suis à la fois, un marin intégré au sein d’un équipage qui part en mission partout dans le monde, au cœur des opérations et de l’action, tout cela dans un bureau mobile avec vue imprenable sur la mer. Travailler dans l’aéronautique navale, être experte dans mon domaine, de surcroît avec une équipe de marins du ciel, tous passionnés, est très gratifiant. La diversité des vols en eux-mêmes fait aussi qu’on ne se lasse jamais. Mettre en œuvre des sonars pour chercher des sous-marins, guider des Rafale marine, s’entraîner avec des commandos, effectuer des liaisons logistiques ou de personnes etc. chaque mission est une aventure.

 

 

Depuis le 21 février 2021 et jusqu’à l’été, le groupe aéronaval (GAN), constitué autour du porte-avions Charles De Gaulle est déployé dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 21. Il participera à la lutte contre le terrorisme en intégrant l’opération CHAMMAL et sera déployé dans des zones d’intérêts stratégiques en mer Méditerranée, dans l’océan Indien et dans le golfe Arabo-persique. La Task Force 473 contribue également à garantir la liberté de navigation et à sécuriser et défendre ces espaces stratégiques. Accompagné ponctuellement de frégates étrangères, le GAN témoigne de l’interopérabilité et du niveau de confiance existants entre la Marine nationale et ses alliés.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA