Dans le contexte de crise sanitaire dû à la COVID-19, l’exercice majeur Advanced tactical leadership course (ATLC) organisé par l’Air Warfare Center (AWC) émirien sur la base aérienne (BA) aux Émirats arabes unis (EAU) a été restreint cette année aux seules nations basées sur place, c’est-à-dire les EAU, la France et les États-Unis. Pour la France la venue de la plupart des moyens renforts de métropole a été annulée. Cette réduction de format, en grande partie compensée par un engagement supérieur des moyens aériens locaux des 3 nations participantes, n’a en rien diminué l’intérêt et la plus-value de cet exercice.
L’objectif de celui-ci est de former des pilotes de chasse déjà expérimentés aux fonctions de Mission Commander, c’est-à-dire d’être en mesure de planifier, briefer et exécuter des missions aériennes complexes, impliquant un nombre conséquent de vecteurs de tous types dans un environnement tactique réaliste, avec un niveau de menace élevé. Le haut niveau d’encadrement, le suivi en temps réel de l’ensemble des vecteurs et le débriefing détaillé de l’ensemble des décisions et actions de tir permet ensuite de maximiser les enseignements tirés de ces missions complexes.
Au cours de cet exercice qualifiant, trois phases distinctes se sont succédées : une phase théorique permettant aux stagiaires d’acquérir un socle commun de connaissances tactiques, une phase de « Warm up » consistant en une reconnaissance de la zone et une découverte mutuelle des capacités des différents moyens engagés et enfin la phase décisive d’exercice pratique qui a débuté le 17 octobre et se terminera le 12 novembre 2020.
Pendant cette dernière phase, les participants réalisent des vols quotidiens au sein de dispositifs aériens complexes et réalistes. L’objectif de ces missions est de confronter les stagiaires aux problématiques de gestion d’une force aux capacités, vulnérabilités et objectifs variés. Avant l’évaluation finale, les stagiaires auront 24 heures pour préparer leur mission. Le jour J, ils devront être en mesure de prendre la direction d’un dispositif aérien de nombreux aéronefs (20 à 30 en moyenne) et d’en coordonner l’action.
La véritable plus-value de la réalisation de cet exercice aux EAU est l’entraînement interalliés et le réalisme de l’espace aérien sans contrainte par rapport à la métropole. Pour le capitaine Mickaël, stagiaire, cet exercice est « un aboutissement après les formations pour devenir chef de patrouille. On y acquière les compétences de planification ainsi que la coordination et la gestion des moyens matériels et humains, on devient de vrais chefs d’orchestre »
Les services techniques, très sollicités en cette période, ont brillamment répondu présent en réussissant à maintenir la disponibilité opérationnelle à son plus haut niveau et permettant ainsi aux participants d’évoluer dans un contexte très favorable.
Avec près de 650 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases opérationnelles avancées françaises à l’étranger. A ce titre, elle appuie les moyens militaires français déployés dans le Golfe arabo-persique et le Nord de l’océan Indien. Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone urbaine. En tant que commandant de la zone maritime océan indien (ALINDIEN), le COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du Sud du canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites Ouest des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et anime les relations militaires bilatérales.
Sources : État-major des armées
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