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Afghanistan : manœuvre autonome de l’armée afghane.

Mise à jour  : 23/05/2014

Le 30 avril 2014, à Pol E Charkhi, sur la zone militaire d’entraînement de l’armée afghane située à une vingtaine de kilomètres de Kaboul, l’armée nationale afghane (ANA) a réalisé pour la première fois un exercice de manœuvre militaire autonome associant les forces terrestres et les forces aériennes.

Le chef du détachement Epidote et les conseillers français de l’Armor Branch School (ABS), l’école afghane des blindés, ont été conviés à cet évènement, aux côtés du général Muslim, adjoint du génie du chef d’état-major de l’armée afghane et du colonel Quduz, commandant l’ABS.

L’exercice a débuté par l’arrivée de deux hélicoptères d’attaque MI-24 qui ont mitraillé la zone hostile. Des hélicoptères de transport MI-8 et MI-17 ont ensuite déposé des commandos pour qu’ils s’emparent d’une fortification ennemie. La mission effectuée, les hélicoptères ont récupéré les forces spéciales puis ont laissé place aux chars et véhicules blindés appuyés par des tirs d’artillerie.

Les compagnies étaient composées pour l’une de quatre chars T62, de huit blindés M113 pour le transport de troupe, de véhicules de combat d’infanterie BMP1 et BMP2, et pour l’autre, uniquement de MSF-V.

Cette manœuvre en totale autonomie est le fruit de plus d’une dizaine d’années d’accompagnement de l’armée afghane par l’ISAF (International Security Assistance Force) et en particulier par les militaires français de la mission Epidote.

La France accompagne depuis 2002 l’armée nationale afghane en assurant la formation des militaires afghans. Le détachement français est subordonné à l’état-major « Nato training mission – Afghanistan », qui coordonne et assure la cohérence de l’ensemble des efforts des nations contributrices participant à la formation des forces de défense et de sécurité afghanes (polices et armées). La mission poursuivie par ce détachement permet de compléter l’effort de reconstruction de l’appareil militaire afghan entrepris par les Américains, en apportant le savoir-faire français dans le domaine de la formation.

Depuis 2002, la mission a considérablement évolué, passant d’une formation directe au profit des stagiaires à une « formation des formateurs » tournée vers l’autonomisation de l’armée nationale afghane. Dans le cadre du processus de transition, le rôle des cadres de la coalition est passé du rôle d’instructeur (trainer) à celui de mentor auprès des instructeurs afghans, puis à celui de conseiller (advisor), pour finir par celui de superviseur (oversight) d’ici la fin de l’année.

Une quarantaine de cadres et militaires du rang français œuvrent actuellement au sein des 5 écoles de l’ANA NMAA (national military academy of Afghanistan), CSC (command and staff college), CSS (combat service support school), ITC (intelligence training center) et ABS (armor branch school)] où plus de 21 000 stagiaires afghans ont été formés depuis 2002. Environ 350 militaires sont désormais chargés de poursuivre l’engagement français jusqu’à la fin de la mission de l’ISAF en 2014, à travers notamment le commandement de l’aéroport de KAIA, le fonctionnement de l’hôpital médico-chirurgical militaire français de KAIA, l’appui à la formation de l’armée nationale afghane, la participation aux fonctions d’état-major dans les structures de l’ISAF et le commandement du laboratoire européen contre-IED.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense