A la fin de l’année 2014, la quasi-totalité des 4 000 soldats français qui étaient présents au plus fort de l’opération Pamir auront quitté le sol afghan. Le contingent français entre actuellement dans la phase finale d’une opération de désengagement de grande ampleur dans laquelle le soutien a un rôle central.
C'est un fait, le désengagement de la Force française en Afghanistan s’effectue en bon ordre. On ne voit pas ici les alignements infinis de véhicules militaires qui, en Algérie en 1962, allaient être laissés sur place sans autre forme de procès, suscitant ce « goût de défaite » évoqué par certains Anciens combattants.
Deux années et demie, c’est le temps qui a été prévu pour échelonner cette grande manœuvre logistique et administrative. Et ce temps n’a pas été surestimé. Il faut faire un sort aux immenses quantités de matériels et à l’infrastructure ayant permis de soutenir l’action des 50 000 soldats français qui, depuis 2001, ont constitué la Force Pamir, et dont 89 ont ici laissé leur vie. Beaucoup a déjà été fait. Des cinq formations administratives qui existaient encore à l’été 2012, trois ont déjà été dissoutes. Il s’agissait, logiquement, des plus exposées : les deux GTIA « Kapisa » et « Surobi », qui opéraient à l’est de Kaboul, ainsi que le détachement de l’armée de l’air de Kandahar, au sud du pays.
En ce mois de juin 2014, l’avant-dernier mandat de la DIRCOM a ses exigences spécifiques. Il convient de préparer le mandat suivant, celui durant lequel les successeurs, transférant les locaux, vendant les derniers matériels, et réglant les dernières dettes, susciteront aux yeux des témoins étrangers la « dernière impression ». Ce mandat-ci comprend donc sa part d’obligations impérieuses, et cela tant à l’égard des missions liées au désengagement que pour celles, toujours aussi nombreuses et fondamentales, liées au soutien présent de la Force.
Les mentions sibyllines rencontrées au hasard des textes réglementaires, détaillant que les DIRCOM « centralisent toutes les questions administratives qui ne relèvent pas d’un autre service » prennent à ce stade une acuité particulière. Car les missions qui en découlent sont nombreuses dans le cadre du désengagement. Ainsi de l’encadrement des cessions gratuites, ces dons autorisés par le ministre, de matériels non sensibles à l’état hôte ou à des ONG. Ainsi également des ventes de matériels non rapatriés, dont beaucoup deviennent du jour au lendemain sans emploi à mesure que la baisse des effectifs s’accélère. Et la liste est longue, témoignant de l’ancienne présence massive des Français sur le territoire : des bâtiments à l’épreuve des roquettes, un hangar d’aviation, des dizaines de véhicules civils blindés, un scanner de sécurité et quantités de matériels relevant de la vie courante. Ainsi enfin du suivi administratif du désengagement des derniers détachements, dont certains ont un statut atypique : le laboratoire européen contre-IED, la mission de mentorat Épidote, l’hôpital (rôle 2) de KAIA et un détachement de l’armée de l’air basé au Tadjikistan.
La DIRCOM n’est pas seule pour mener à bien ces opérations exigeantes : derrière elle, la chaîne dédiée des organismes de métropole : le CPCO/J81, le CIAO2 et le BLTA3. À ses côtés, la chaîne des soutiens, coordonnée par l’ASIA4.
Le mot de la fin appartiendra au personnel de la DIRCOM du 35e et ultime mandat de la Force Pamir.
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1 Centre de planification et de conduite des opérations
2 Centre interarmées des opérations
3 Bureau de liaison de la trésorerie aux armées, représentant les domaines
4 Adjoint soutien interarmées