Du 14 mars au 23 mars 2009, le 1er Kandak de l'armée nationale afghane renforcé du 2° Kandak et appuyé par le GTIA Kapisa ont conduit avec succès une opération d'envergure en vallée d'Alasaï. Elle a permis de reprendre une zone sanctuaire des insurgés dans la Kapisa, de construire deux bases permanentes de l'armée afghane qui sera ainsi en mesure de contrôler le terrain dans la durée et offrir les conditions nécessaires au développement.
Le 14 mars à l'aube, environ 800 militaires afghans et français entrent en vallée d'Alasaï. Des hélicoptères CH47 du commandement Est (Regional Command Est) déposent des Français sur les crêtes qui surplombent toute la longueur de la vallée d'où ils pourront observer, guider les appuis ou les délivrer. Des drones français et américains observent en permanence la zone.
En fond de vallée les insurgés tentent de s'opposer à la progression des Afghans qui forcent le passage et atteignent le village d'Alasaï. Pendant 36 heures les insurgés vont tenter de reprendre ce terrain et de déloger les militaires français postés sur les crêtes. Les ripostes offensives des troupes au sol, les appuis des AMX 10RC et des mortiers français, des hélicoptères Apache et Kiowa et des chasseurs A10 et F15 de la coalition leur infligent de lourdes pertes. Samedi 14 mars en début de soirée le caporal Nicolas Belda est mortellement touché par un tir de roquette dans le village d'Alasaï. Six soldats afghans sont blessés.
Le calme revient dans la journée du dimanche 15 mars. Des tentatives d'infiltration sont déjouées aggravant les pertes insurgés alors que les travaux de construction de la base afghane d'Alasaï (Combat Outpost) débutent. Ils sont menés par des entreprises afghanes, des unités du génie afghan et français et achevés le 18 mars. Immédiatement une unité de l'armée afghane prend possession des lieux. Des travaux similaires sont conduits à Shekut quelques kilomètres à l'ouest de cette première base. La COP de Shekut est livrée à l'ANA le 23 mars.
Parallèlement à ces opérations de construction, des shuras (assemblées) sont organisées par l'armée afghane et les autorités administratives de la région (gouverneur, sous-gouverneur) à Alasaï, Shekut, Nijrab. Elles expliquent aux maleks et aux anciens le but des opérations conduites en vallée d'Alasaï, expriment leur détermination à tenir le terrain sous leur autorité, et recueillent les besoins des villageois (routes, dispensaires, agriculture .). Le GTIA Kapisa organise des consultations médicales et examine les besoins matériels urgents qu'il pourrait contribuer à satisfaire.
Le 21 mars les maleks et les anciens de la vallée d'Alasaï demandent à l'armée afghane une trêve de cinq jours dans les opérations offensives afin de permettre aux insurgés de récupérer leurs morts et de " les convaincre de déposer les armes et de se ranger du côté du gouvernement ou de quitter la vallée ". Les autorités afghanes acceptent cet accord le 23 mars. Le GTIA Kapisa a pris acte de cet accord en soulignant qu'il se réservait le droit de réagir immédiatement en cas de violation. " Nous resterons très vigilants durant cette trêve que nous respectons. Nous continuerons à observer les mouvements des insurgés et nous nous tenons prêts à intervenir aux côtés de nos camarades de l'armée nationale afghane ", commente le colonel Nicolas Le Nen, chef de corps du GTIA Kapisa. " Depuis une dizaine de jours, nous allons et venons dans une vallée qui nous était impénétrable avant l'offensive du 14 mars. La population souhaite que cette situation sécuritaire perdure.", conclue t-il.
Cette opération de grande ampleur marque une étape dans les actions menées depuis août 2008 par le bataillon français de Kapisa. Jour après jour, mission après mission, la connaissance du terrain s'est affinée, les modes d'action ont été ajustés, le sanctuaire insurgé délimité, la confiance établie avec les militaires afghans et américains qui opèrent aussi dans la zone, la sécurité a progressé dans la vallée centrale de la Kapisa, s'étendant progressivement en tâche d'huile vers les vallées secondaires. Les opérations du 14 au 23 mars ont permis de reprendre Alasaï, sanctuaire des insurgés, de donner les moyens aux afghans de tenir la vallée, de l'administrer, puis de la développer avec le soutien de la communauté internationale. L'implication du GTIA Kapisa dans la vallée d'Alasaï restera grande en soutien des militaires afghans.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense