Le dimanche 30 novembre 2008, le général Michel Stollsteiner, commandant le Regional Command Capital (RC- C), a donné une conférence de presse au Governmental Media and Information Center (GMIC), à laquelle assistaient des journalistes afghans, français et internationaux. Cette rencontre, première du genre, s'inscrit dans le nouveau cycle des conférences initiées par le général Mac Kiernan, commandant la FIAS, qui voit se succéder chaque semaine les commandeurs des cinq régions de la Force en Afghanistan.
Ayant invité pour l'occasion deux de ses principaux interlocuteurs afghans, le général Salenghi, chef de la Kabul City Police (KCP) et le général Zadran, chef de la Headquarters Support and Security Brigade (HSSB), le général Stollsteiner a présenté le transfert de la responsabilité principale de la sécurité (Transfer of Lead Security Responsibility, TLSR). Le 28 août dernier, la police a en effet pris en charge la ville de Kaboul ; fin octobre, huit districts de la plaine de Shamali au nord de la capitale ont été transférés à la HSSB. Il a ensuite évoqué les échéances suivantes : transfert de l'est et du sud de la province d'ici début janvier, puis du district de Surobi, à l'est, avant l'été 2009. En un an, la police et l'armée nationale afghane (ANA) auront donc pris le contrôle de l'ensemble de la province de Kaboul, les troupes du RC - C restant en appui des forces de sécurité afghanes (Afghan National Security Forces, ANSF). Sur ce point, les trois généraux ont réaffirmé la réalité et l'efficacité de leur coopération, ainsi que leur détermination.
Le général Stollsteiner a également insisté sur les conditions sécuritaires réelles dans la province de Kaboul. En effet, contrairement à ce qui est souvent dit ou écrit, la capitale n'est nullement « encerclée » « assiégée » par les insurgés. Ces derniers, généralement répartis en groupes de 15 à 20 personnes maximum, ont la capacité ponctuelle de se fédérer dans quelques zones situées aux confins du RC - C. En revanche, leur impuissance à mener des actions d'ampleur se traduit par des actes terroristes, principalement dirigées contre des cibles à fort retentissement médiatique (administrations, militaires et policiers afghans, membres d'ONG, journalistes étrangers, troupes de la FIAS), et par des pressions sur la population (menaces, propagande, exactions). Ainsi, l'accroissement tangible du trafic routier, par exemple, met à mal les thèses d'une ville « assiégée ». Les généraux Salenghi et Zadran ont confirmé cette analyse. Le chef de la police a en particulier évoqué les confusions souvent faites entre les actions des insurgés, très limitées dans la capitale, et les actes purement criminels.
Cette évaluation de la situation sécuritaire a été étayée par un certain nombre de chiffres parlants. Ainsi, les incidents répertoriés par la FIAS (enlèvements, meurtres, attentats - suicides, engins explosifs improvisés, attaques, etc.) n'ont cessé de décroître sur la province depuis l'été : 58 incidents en août, 33 en septembre, 30 en octobre, 20 en novembre. Sur l'ensemble du pays, on observe une augmentation de 40% par rapport à 2007, mais l'essentiel des incidents est concentré sur 10% du territoire. La province de Kaboul, pour sa part, représente en novembre 2% des incidents en Afghanistan. D'août à novembre, 4 attentats - suicide ont frappé la capitale, dont 2 dans la dernière semaine de novembre. Pour sa part, le général Salenghi a annoncé l'arrestation de 410 personnes impliquées dans des activités majeures de nature terroriste ou criminelle depuis le début de l'année.
La prochaine conférence de presse, prévue après la mi - janvier, sera donc l'occasion, pour le général commandant le RC - C, de faire à nouveau le point sur les avancées du TLSR et la situation sécuritaire dans la province de Kaboul.
Environ 3400 militaires français sont présents en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizistan et en océan Indien, dans le cadre des opérations de la FIAS et de l'opération Enduring Freedom (OEF). Parmi eux, 2800 militaires français sont engagés sur le territoire afghan.
Sources : EMA
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