Parti dans les tous premiers jours de décembre, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Améthyste a retrouvé il y a quelques jours le port de Toulon, où sont basés les six SNA français, après cinq mois de déploiement en océan Indien.
C’est un déploiement d’une durée inhabituelle que vient d’achever l’Améthyste. Armé par deux équipages, l’équipage « rouge » et l’équipage « bleu », l’Améthyste vient en effet d’opérer durant près de cinq mois en océan Indien.
Habitués à se succéder à Toulon pour permettre d’optimiser la présence en mer du sous-marin, les deux équipages se sont cette fois-ci retrouvés lors d’une escale de cinq jours, fin février, sur le théâtre d’opération. L’équipage « rouge », arrivé en avion de Toulon, a rapidement pris la suite de l’équipage « bleu », lequel avait la responsabilité du sous-marin depuis près de quatre mois.
Cette relève d’équipage sur le théâtre, défi technique et logistique, a permis de maintenir en océan Indien le sous-marin durant quelque 135 jours, dont une quinzaine a été consacrée à des escales permettant notamment de compléter les vivres.
Déployé dans les eaux chaudes de l’océan Indien, de la mer Rouge au golfe arabo-persique, dans une zone traversée par des routes maritimes stratégiques pour nos approvisionnements et bordée par des pays qui connaissent de graves crises sécuritaires, l’Améthyste a mis en œuvre ses capteurs acoustiques, électromagnétiques et visuels pour engranger du renseignement et participer ainsi à améliorer notre connaissance de la valeur opérationnelle des forces en présence, de l’environnement, des flux maritimes et des zones d’intérêt.
Pour ce faire, le sous-marin peut compter sur sa discrétion qui lui permet de voir sans être vu et de ne pas modifier le comportement des différents acteurs. Il s’appuie également sur sa très grande endurance qui lui permet d’observer sans discontinuité et sur de très longues périodes de temps.
Outil majeur d’appréciation autonome de la situation, l’Améthyste a également participé à la lutte contre le terrorisme en mer et escorté le groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle à l’occasion de sa mission Arromanches. D’abord employé en précurseur, puis intégré à la TF 473, l’Améthyste a opéré en coopération étroite avec les bâtiments du GAN et ceux de l’US Navy présents dans la zone.
Evoluant fréquemment dans des zones peu profondes, loin de toute base logistique, les équipages « bleu » et « rouge » ont montré au cours de ce déploiement leur rigueur et leur professionnalisme ainsi que leur capacité à être totalement autonome pour assurer, cinq mois durant, la pleine disponibilité du sous-marin. La densité des activités opérationnelles a toutefois laissé quelques heures de détente aux sous-mariniers pour fêter Noël et l’année 2015 en mer, dans une ambiance chaleureuse, en équipage, loin du cadre familial.
Après quelques semaines de travaux et un réapprovisionnement en vivres, l’équipage « bleu » reprendra la mer avec l’Améthyste pour quatre mois de mission.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense