13 janvier 09h00- La frégate de défense aérienne « Chevalier Paul » appareille de Toulon au petit matin cap vers les eaux chaudes et tumultueuses du golfe arabo–persique, effectuant au passage dans le zonex un excellent tir Aster 30. Pendant quatre mois, aux côtés du porte-avions Charles de Gaulle, la frégate la plus moderne et la plus puissamment armée de la Marine et ses 215 membres d’équipage motivés et entraînés vont assurer le contrôle de l’espace aérien et la protection du groupe aéronaval dans tous les domaines de lutte, et notamment contre la menace aérienne.
11h00- Poste aviation ; un hélicoptère de combat Caïman marine de la flottille 31F apponte sur la frégate pour sa première mission opérationnelle embarquée. Le détachement aéro est composé de deux équipages, huit techniciens, et d’un préparateur de mission. L’équipe est prête ; elle bénéficie pour les uns du retour d’expérience de la traversée de longue durée réalisée sur la FREMM « Aquitaine » en 2013 et du travail de préparation de la base d’aéronautique navale D’Hyères et la flottille 31F. Pour les autres, ils font déjà partie intégrante du « Chevalier Paul ». En équipage, ils ont progressé tout au long du stage de mise en condition opérationnelle organisé par la division entrainement d’ALFAN et des divers exercices de l’automne dernier. L’appareil, lui, sort de visite d’entretien.
20 janvier – Le groupe aéronaval croise la route d’un sous-marin U209 italien. Un exercice de lutte anti-sous-marine est programmé pour nous entraîner à réagir face à cette menace diffuse. La présence d’un sous marin peut contraindre la mise en œuvre des avions de chasse du porte-avions si celui-ci ne bénéfice pas de la protection de capacités anti sous-marine telles que des frégates.
19h00- Un contact sous-marin a été détecté par le « Chevalier Paul ». Le Caïman, décolle et perçoit sur son radar un écho à 12 Nq, rapidement identifié schnorchel à la caméra infrarouge malgré la nuit noire. Un sous-marin classique qui transite au diesel, à l’immersion périscopique, voit en effet sa présence discrète trahie par un tube d’air et un échappement. A l’approche du Caïman, il plonge pour se fondre dans les eaux profondes de la Méditerranée. Les diesels s’arrêtent et la propulsion électrique sur batterie est lancée. Le sonar FLASH du Caïman ne lui laisse cependant aucune chance. Le sous-marin est pris et reporté par liaison de données tactique au « Charles de Gaulle » qui peut continuer sereinement ses pontées. Il s’agit maintenant pour le Caïman d’identifier l’intrus en larguant des bouées passives, sortes de microphones sous-marin qui retransmettent le signal perçu à l’hélicoptère. Le signal est ensuite analysé par les « oreilles d’or », capables de déterminer l’identité du bruiteur enregistré.
21 janvier – Le Chevalier-Paul s’entraîne à la collecte de renseignement. Tandis que les capteurs performants de la FDA analysent le spectre électromagnétique et enregistrent l’activité aérienne, le Caïman décolle et monte à 10 000 pieds pour assurer la couverture photographique d’objectifs. Malgré la distance, les clichés sont remarquables de précision et sont exploités par l’officier renseignement du bord avant d’être transmis à l’état-major.
La patrouille du groupe aéronaval contribue ainsi à l’établissement autonome de situation en collectant l’information grâce aux différents capteurs des unités. Analysées, croisées avec d’autres sources, les informations collectées deviendront des dossiers de renseignement utilisables au niveau stratégique pour permettre au chef des armées de décider de manière autonome du degré d’engagement des forces françaises.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense