Le 14 mars 2013, les pilotes de Mirage F1 stationnés à N’Djamena ont effectué leur dernier vol de reconnaissance tactique au-dessus du Mali. Ce jour-là, les photographes, spécialisés dans la reconnaissance aérienne, ainsi que les interprétateurs photos (IP) ont également développé et analysé pour la dernière fois leurs prises de vues.
Lors de leur dernière mission, la patrouille de deux Mirage F1, était équipée de caméras embarquées, reliées aux systèmes de navigation. Le premier avion était doté de l’Omera 33 et le deuxième du pod Presto. La caméra Omera 33, située sous le nez de l’avion, peut réaliser jusqu'à 350 prises de vues. Le pod Presto est une nacelle de 500 kg installée sous le fuselage de l’avion travaillant automatiquement en haute altitude et à des distances latérales de plus de 30 kilomètres.
Avant leur départ, les pilotes ont préparé leur mission en tenant compte du type d’information demandé. Une fois en vol, les appareils de capture d’images se sont déclenchés automatiquement dès l’entrée de l’aéronef dans la zone prédéfinie. Les pilotes ont également pris des photos dites « d’opportunité » lorsqu’ils ont jugé la prise de vue pertinente.
Dés leur retour à N’Djamena, les photographes ont récupéré les magasins de film de l’Omera33 et du Presto afin de développer les négatifs. Une première analyse a été menée lors de ce développement par le spécialiste avionique. Il s’occupe de tous les systèmes embarqués de l’avion et constitue le lien entre l’avion et la photo. Cette analyse rapide permet de vérifier qu’il n’y a pas de panne à traiter comme un chevauchement de négatif par exemple. Les interprétateurs photos ont ensuite analysé les images et entamé l’interprétation, en lien avec le pilote. Les IP, qui travaillent avec l’officier renseignement de l’escadron, ont trié les objectifs, marqué les négatifs, et les ont transmis aux photographes pour un tirage papier, appelé « mapping photo ». Ce mappingest l’assemblage des photos découpées afin d’en faire une carte de reconnaissance pouvant être utilisée pour les missions suivantes. Ce mapping peut-être également numérique, permettant ainsi d’agrandir l’image et de l’analyser avec plus de précision.
Les informations récoltées ont été ensuite transmises au DAIC (Deployed Air Intelligence Centre). Cette cellule exploite tous les renseignements provenant des capteurs aériens de l’opération Serval, et élabore les dossiers d’objectifs pour les prochaines missions des pilotes.
La haute résolution des images et la rapidité avec laquelle elles peuvent être traitées permettent une grande réactivité aux échelons supérieurs de renseignement pour mener d’autres actions. En effet, en 45 minutes, les photographes et les interprétateurs photos ont développé, analysé et transmis le film.
Dans le cadre de l’opération Serval, les Mirage F1CR ont été les premiers avions de combat à se poser à Bamako Les pilotes y ont effectué des missions d’appui feu au canon et de reconnaissance. Le 14 mars 2013, la cérémonie des couleurs de la base aérienne « Kosseï » a salué 30 années de présence et d’engagement des Mirage F1 en Afrique (lien vers la brève). Ils laissent dorénavant leur place aux Rafale au sein de l’opération Epervier.
Sources : EMA
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