Le 23 janvier, dans le cadre de la lutte contre Ebola, un laboratoire « P3 » modulaire a été déployé pour la première fois en opérations extérieures. Il a permis le diagnostic et le suivi de l’évolution des trois soignants guinéens contaminés par le virus Ébola, dont deux ont été guéris et un est toujours hospitalisé au centre de traitement de soignants de Conakry en Guinée.
Ce format de laboratoire, déployé en quelques heures, a été imaginé par les équipes de l’hôpital militaire Bégin et de l’Institut de recherche biomédicale des armées, pour le plan gouvernemental d’intervention face aux menaces biologiques (BIOTOX). Il protège à la fois l’utilisateur qui manipule le sang contaminé dans l’une des deux « boîtes à gants » et l’environnement, grâce à l’enceinte en dépression, en cas d’incident. L’équipe est constituée de deux médecins biologistes et de quatre techniciens de laboratoire. Leur formation pour utiliser ce matériel en équipement de protection individuelle (EPI) a été préalablement réalisée à Bégin.
L’équipe médicale a procédé à l’analyse biochimique et aux tests de diagnostic rapide (paludisme, dengue, VIH), grâce à des échantillons sanguins prélevés sur les patients placés en zone rouge du CTS. Les résultats, transmis par Bluetooth, ont permis de suivre les conséquences du virus Ebola sur l’état des patients et de procéder à l’inactivation virale, c’est-à-dire la décontamination du sang, afin de pouvoir sortir les échantillons sécurisés pour procéder au test Ebola (PCR).Les opérations habituelles de bio nettoyage, de décontamination des « boites à gants » et l’évacuation des déchets selon les procédures en vigueur ont ensuite été réalisées.
Depuis cet été, les armées prennent pleinement part à l’action gouvernementale de lutte contre le virus Ebola. Cette participation a d’abord consisté à mettre à disposition des capacités d’évacuation sanitaire et d’hospitalisation de patients contagieux au sein des hôpitaux militaires français, à la viabilisation d’une piste sommaire en Guinée et de différentes structures du plan interministériel Ebola. Le CTS est une structure unique de soins qui répond à un réel besoin pour tous ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre Ebola en Guinée. 120 militaires français y sont déployés, dont 70 soignants issus du service de santé des armées, la plupart issus des hôpitaux militaires français.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense