Au cours des quatre derniers mois, un détachement de Force protection (FP) composé de 14 membres du Commando parachutiste de l’air n°20 (CPA n°20), intégré au déploiement enhanced Air Policing (eAP), a eu pour mission d’assurer la protection des moyens français sur la base aérienne d’Ämari. Associés aux forces du building defense operation center (BDOC) estoniens, les commandos parachutistes français ont œuvré avec leurs partenaires estoniens pour sécuriser le site de la base aérienne et ses alentours, afin d’intervenir en cas d’intrusion.
Au-delà de leur mission de protection, Français et Estoniens ont pu chaque semaine exercer leur interopérabilité en échangeant leurs savoir-faire à travers des exercices aux scénarii élaborés de protection, d’intervention, ou encore lors de séances de tirs. Ces entraînements bilatéraux ont permis aux militaires de s’entraîner à faire face à différents cas de figure.
Un premier cas de figure consistait en l’intrusion sur la base aérienne d’un individu qui se montre coopératif après l’intervention des Français et Estoniens. Le scénario est le suivant : un groupe d’intervention de membres du CPA n°20 composé d’un chef d’équipe, de quatre équipiers, d’un maître-chien parachutiste de l’air et de son chien est en patrouille sur la base aérienne d’Ämari. Un individu suspect est identifié par les équipiers. Rapidement, le chef d’équipe du groupe interpelle l’individu et lui ordonne de se mettre à terre. L’individu se montre coopératif, se fait fouiller par le chef d’équipe avant d’être remis aux forces de sécurité estoniennes.
Le deuxième cas de figure de l’entraînement concernait l’intrusion d’un individu armé. À l’aide de leurs nombreuses caméras de surveillance qui sillonnent l’emprise de la base aérienne d’Ämari, le BDOC estonien identifie un individu suspect. Le détachement de protection français en est aussitôt alerté et déploie donc un groupe d’intervention de six équipiers sur le lieu indiqué par les Estoniens. Une fois sur place, le chef d’équipe, en liaison radio avec les Estoniens, guide son équipe sur l’individu suspect. Une fois celui-ci en visu, le maître-chien parachutiste de l’air l’interpelle et lui ordonne de lâcher son arme blanche. L’individu se montrant agressif, le maître-chien parachutiste lâche son chien d’attaque qui neutralise l’individu. Le chef d’équipe arrive ensuite pour désarmer l’individu avant de le remettre aux forces de sécurité estoniennes.
Alors que le 6 août 2018 une cinquantaine de soldats estoniens du bataillon d’infanterie légère « Scoutspataljon » de Paldiski ont décollé pour le Mali, en soutien des troupes françaises engagées depuis 2014 dans l’opération Barkhane dans la lutte contre les Groupes armés terroristes, ces échanges réalisés dans le cadre d’eAP montrent l’interopérabilité existant entre les armées des deux nations.
Depuis 2004, l’OTAN effectue des missions de police du ciel au-dessus des États baltes. La France y contribue de façon régulière dans le cadre de Baltic Air Policing (BAP). Cette mission de l’OTAN, réalisée traditionnellement depuis la Lituanie (base de Šiauliai), a été complétée par l’adoption des mesures d’assurance lors du sommet du Pays de Galle (2014). Depuis cette date, les missions eAP (enhanced Air Policing) sont réalisées depuis l’Estonie (Ämari) et la Pologne (Malbork). Engagée dans la mission Enhanced Air Policing depuis avril 2018, 100 militaires de l’armée de l’air assurent des missions de surveillance, contrôle et identification et 4 avions de chasse Mirage 2000-5 ont été déployés.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense