Depuis le 23 avril 2021, la France a pris le commandement du Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2), l’un des quatre groupes navals permanents de l’OTAN, les Standing naval forces (SNF). À ce titre, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, navire amiral, héberge l’état-major du SNMCMG2, qui assure la coordination opérationnelle et logistique des trois chasseurs de mines intégrés à la Task Force. Officier guerre des mines mais également Battle Watch Captain, le Lieutenant de vaisseau (LV) Vianney nous explique son rôle au sein de cet état-major embarqué multinational.
Qui êtes-vous ? Que faites-vous au sein de l’état-major du SNMCMG2 ?
Je suis le lieutenant de vaisseau Vianney, officier affecté de la division guerre des mines (MW - Mine Warfare) de l’état-major de la Force aéromaritime française de réaction rapide (FRMARFOR). Je suis actuellement déployé à bord du BCR Somme, dans le cadre du commandement français du SNMCMG2, où j’occupe le poste d’officier guerre des mines mais également la fonction de Battle Watch Captain de l’état-major SNMCMG2.
Quel est le rôle de l’officier guerre des mines du SNMCMG2 ?
Mon rôle consiste à répartir les zones de chasse aux trois chasseurs de mines qui sont actuellement intégrés au sein du SNMCMG2. Il s’agit des chasseurs turc TCG Ayvalik, italien ITS Termoli, et grec HS Evropi. Actuellement, notre Task Force participe à l’exercice majeur annuel de guerre des mines organisé par l’Espagne, le SPANISH MINEX. Je propose une répartition des chasseurs de mines sur les différentes zones de chasse afin que chacune d’entre elles soient couvertes plusieurs fois. L’objectif est de s’assurer que la probabilité qu’il reste une mine dans ces zones soit minimale. On obtient ce résultat en investiguant les fonds à l’aide des sonars de chasseurs mines dans un premier temps, puis en conduisant des identifications par plongeurs ou par robots sous-marins sur des échos suspects. Les mines et engins explosifs immergés sont ensuite neutralisés à l’aide des plongeurs et de robots sous-marins.
Vous occupez également la fonction de Battle Watch Captain, en quoi cela consiste ?
Le rôle du Battle Watch Captainconsiste à assurer la permanence du commandement à la mer de cette force navale en terme de conduite des opérations de guerre des mines. Nous sommes trois officiers à effectuer cette fonction, dont un officier américain. Nous effectuons une rotation par quart pour assurer une permanence 24 heures sur 24. Cela consiste à suivre l’évolution des tâches conduites par les chasseurs de mines. Nous recensons au fur et à mesure les mines d’entraînements détectées par nos unités. Nous organisons leurs tâches et nous proposons des idées de manœuvre au commandant de la Task Force afin d’optimiser le travail de nos unités.
Que retiendrez-vous de l’exercice SPANISH MINEX et de ces premières semaines au sein de l’état-major embarqué SNMCMG2 ?
J’ai toujours aimé les échanges de compétences avec les marines étrangères. Au sein de l’état-major SNMCMG2, je suis le seul officier guerre des mines français et je trouve cela très intéressant de découvrir les savoir-faire et savoir-être de nos partenaires. En effet, l’état-major est composé d’officiers turques, grecs, américains et français, il convient donc à chacun de trouver sa place afin de parvenir à travailler efficacement ensemble. C’est également une excellente façon de travailler uniquement avec des procédures OTAN et de comparer avec celles parfois uniquement utilisées en France.
Le SNMCMG2 est un groupe de guerre des mines OTAN. Il est constitué d’unités de différentes nations appartenant à l’OTAN et déployées sur des durées variables allant généralement de un à six mois.
Opérant dans la mer Méditerranée et en mer Noire, le SNMCMG2 s’entraîne au cours de divers exercices organisés par les pays riverains dans lesquels le groupe fait généralement escale. Ce processus assure à l’OTAN une permanence à la mer et un moyen de réaction prompt dans le cadre d’une menace « mines » réelle.
Sources : État-major des armées
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