La stratégie sahélienne de la France vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité, d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale (politique, sécuritaire et de développement) dont le volet militaire est porté par l’opération Barkhane, conduite par les armées françaises.
Contexte
Lancée le 1er août 2014, l’opération BARKHANE est une opération conduite par les armées françaises. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso.
Regroupés depuis le mois de février 2014 au sein d’un cadre institutionnel baptisé du nom de « G5 Sahel », ces pays ont décidé d’apporter une réponse régionale et coordonnée aux défis sécuritaires, ainsi qu’aux menaces que font peser sur eux les groupes armés terroristes (GAT). Dans ce cadre, ils ont manifesté leur volonté de conduire leur action aux côtés de la France considérée comme « un partenaire stratégique ayant toujours soutenu les pays du Sahel dans leurs actions de lutte contre le terrorisme ».
Après le sommet de Pau, en janvier 2020, les chefs d’États de la France, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont convenu de mettre en place un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel qui marque une nouvelle étape dans la lutte contre les groupes terroristes au Sahel et dans la prise de responsabilité collective : il s’agit de la « Coalition pour le Sahel ».
Le 10 juin 2021, partant du constat que le format de l’opération BARKHANE devait s’adapter à la réalité du terrain et à l’évolution de la situation, le Président de la République a annoncé la transformation du dispositif militaire au Sahel avec le passage à une logique de coopération et de partenariat renforcés vers nos partenaires sahéliens et ouest-africains.
Stratégie
La stratégie de la France et de la communauté internationale vise à permettre aux États sahéliens d'acquérir la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale, qui s’inscrit dans le temps long et dont le volet militaire est principalement porté par l’opération BARKHANE, conduite par les armées françaises et par la MINUSMA. Le volet militaire n’est qu’une partie de la réponse qui doit d’abord s’appuyer sur des progrès politiques, sociaux, culturels et économiques.
A la demande des pays du G5 Sahel, la France va maintenir un dispositif robuste, en particulier dans le domaine de la réassurance de ses partenaires locaux et des forces internationales engagées au Mali.
Le nouveau dispositif militaire français reste structuré autour de deux axes : la lutte contre les groupes armés terroristes et la montée en puissance des armées partenaires. Il a pour objectif d’aider nos partenaires sahéliens à contrer la menace terroriste qui cherche à s’étendre du Sahel vers le sud et vers les pays du golfe de Guinée. Il couvre trois dimensions :
Coopération : former, entraîner, équiper et conseiller les armées partenaires, en s’appuyant sur le dispositif de partenariat militaire opérationnel existant à l’échelle régionale, notamment au sein des Eléments français au Sénégal (EFS) et au Gabon (EFG) et des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) ;
Partenariat de combat avec Takuba : accompagner les partenaires africains dans leurs opérations de lutte contre le terrorisme, grâce à l’effet démultiplicateur des détachements européens légers de forces spéciales qui composent la Task force (TF) Takuba (principe d’autonomisation de la TF et de ses partenaires). Takuba, qui restera sous commandement français, sera au cœur de notre action collective au Sahel. La TF Takuba comporte désormais 10 membres : Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, France, Italie, Hongrie Pays-Bas, Portugal et Suède ;
Réassurance : intervenir rapidement au profit des forces alliées ou partenaires, notamment avec des moyens aériens, grâce notamment aux GATA, formés par Barkhane. Aujourd’hui, près de 50 % de l’activité aérienne de Barkhane est réalisée au profit des seules forces armées maliennes.
Par ailleurs, la France continue à mener des opérations ciblées contre les chefs d’Al-Qaida et de l’l’État islamique au Grand Sahara.
Dispositif
Ce sont environ 4 600 militaires qui sont déployés, dans le cadre de l’opération BARKHANE. Depuis juillet 2021, ils sont placés sous le commandement du général de division Laurent Michon, qui opère depuis un Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) stationné à N’Djamena au Tchad.
Le dispositif de BARKHANE s’articule autour des trois points d’appui permanents : Gao au Mali, Niamey au Niger et N’Djamena au Tchad. Pour pouvoir agir dans les zones les plus reculées, aux côtés des armées partenaires, des détachements sont également déployés sur des bases opérationnelles avancées : Gossi et Ménaka au Mali, Abéché et Faya-Largeau au Tchad.
L’opération regroupe également 20 hélicoptères, 430 blindés, 350 véhicules de logistique, 7 avions de chasse, 6 drones et 5 à 8 avions de transport.
Partenariat
Le G5 Sahel
Le G5 Sahel regroupe cinq pays de la BSS : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Créé en février 2014 à l’initiative des chefs d’État de la région, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de suivi de la coopération régionale, destiné à coordonner les politiques de développement et de sécurité des pays qui en sont membres.
Le 2 juillet 2017, à Bamako, à l’occasion d’un sommet du G5 Sahel tenu en présence du Président de la République française, Emmanuel Macron, les chefs des cinq États de la BSS ont officiellement annoncé la mise en place d’une Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5 Sahel). Constituée de plus de 5 000 hommes, elle est destinée à coordonner, aux frontières, la lutte menée par les armées des pays du G5 contre le terrorisme et le crime organisé afin de créer un environnement favorable au développement socio-économique de la région.
En 2021, lors des principales opérations, l’intégration des forces partenaires a ainsi représenté 50% du volume des troupes engagées. La FC-G5 Sahel conduit également des opérations en autonomie et de manière coordonnée avec BARKHANE.
La MINUSMA
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), établie par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies le 25 avril 2013, est un acteur majeur dans la résolution de la crise au Mali. Elle est pour la France une partenaire privilégiée.
La résolution 2584, adoptée le 29 juin 2021 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a renouvelé pour la septième fois le mandat de la MINUSMA. Son effectif est d’environ 15 000 soldats et policiers.
EUTM Mali
La Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) a été lancée le 18 février 2013, à la suite de l’adoption de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle s’inscrit dans le cadre de l’approche globale conduite par l’Union européenne (UE) pour renforcer la sécurité au Mali et au Sahel
Le rôle d’EUTM Mali est d’entraîner et de conseiller l’armée malienne, afin d’améliorer ses capacités en vue de garantir l’intégrité territoriale du Mali, sous le contrôle des autorités civiles.
mise à jour février 2022
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense