Le 11 novembre 2020, est arrivée à Niamey une nouvelle station satellitaire haut débit Syracuse de 3,7 tonnes. Cette station, transportée par cargo international Antonov, doit remplacer l’une des deux stations du centre satellitaire de la Base aérienne projetée (BAP). Un tel changement de moyens de communications représente une opération sensible qui, si elle n’est pas anticipée, peut impacter les opérations en cours de la Force Barkhane. Les spécialistes ont eu 48 heures à partir de son arrivée pour rendre opérationnelle cette nouvelle station.
Après 4 ans de service, l'usure liée aux conditions climatiques défavorables pour les équipements (températures, vents, hygrométrie ou encore poussières) a nécessité le remplacement de la station HD004 par une nouvelle station, la HD010, station satellitaire haut débit Syracuse. Avant son transport, elle a d'abord été reconditionnée à Nouâtre chez Thalès, où chacun de ses éléments a été vérifié. A l’issue, elle a été transportée jusqu’à Mont-De-Marsan pour être envoyée au Niger. Cette coordination complexe a atteint son apogée sur le tarmac de la BAP de Niamey, où différents acteurs doivent œuvrer autour d’un seul objectif : réaliser le remplacement de la station en sécurité et le plus rapidement possible. C'est en effet une course contre la montre qui s’engage afin de limiter le risque de coupure lié au fait de n’avoir qu'une seule station fonctionnelle, ce qui isolerait quasiment complètement la BAP de Niamey en termes de haut débit et impacterait fortement les opérations de la Force Barkhane.
Arrivée sur le tarmac de Niamey, la station est d’abord prise en compte par le détachement de transit interarmées de la BAP pour l’extraire de l'Antonov. Confiée au centre de coordination interarmées des transits, transport et mouvements, elle est ensuite emmenée à son futur emplacement. Pendant ces opérations logistiques, le Sous groupement de transmissions n°3 (SGTRS 3) procède à l'arrêt de la station HD004 et à son reconditionnement en vue de son retour en métropole. La place se libère pour sa remplaçante. Une fois la nouvelle station en place, le personnel spécialisé dans les liaisons satellitaires a œuvré durant deux jours afin de la rendre opérationnelle. Dans la nuit du 13 novembre 2020, sa mise en production a lieu.
La BAP de Niamey représente un point névralgique de la bande sahélo-saharienne pour ses capacités d'engagements offensifs, de renseignements d'origines aériennes (drones) ou encore pour ses activités de transit et d'appuis aériens, indispensables à la Force Barkhane. C'est dans ce contexte que les moyens satellitaires assurent la coordination entre le commandement et les unités. Cette station Syracuse, armée par des équipages du SGTRS 3, permet de faire transiter les informations indispensables quant à la coordination des actions de neutralisation des groupes armés terroristes, ainsi qu’à la remontée du renseignement additionnel (flux drone FMV : Full Motion Vidéo, cartographies, communications ...). Responsable du maintien en condition de l’ensemble des Systèmes d’information et de communication (SIC) déployé sur la BAP de Niamey, le SGTRS 3 est composé à 99% de personnel de l’armée de l’Air et de l’Espace et placé sous le commandement du groupement de transmissions Léopard de N’Djamena.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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