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BARKHANE : Une force internationale entrainante

Mise à jour  : 02/07/2020

Depuis bientôt six ans, la force Barkhane affronte les groupes armés terroristes (GAT) dans l’immensité de la bande sahélo-saharienne (BSS). Elle ne le fait pas seule. Elle le fait bien évidemment et de plus en plus systématiquement avec l’ensemble de ses partenaires sahéliens, au premier rang desquels la force conjointe du G5 Sahel. Mais d’autres partenaires internationaux combattent à ses côtés et leur soutien est essentiel à la poursuite des opérations.

05h00 sur la base de Gao, principale base de Barkhane en BSS ; un des trois CH-47 Chinook du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) s’envole ravitailler un groupe de commandos engagés depuis plusieurs jours sur le terrain. Dans la matinée, une relève de personnel français déployé sur la base avancée de Tessalit au Nord du Mali est assurée depuis la base aérienne projetée (BAP) de Niamey au Niger par un Casa CN 295 et son équipage espagnol. Le capitaine Gabriel, chef du détachement espagnol MARFIL et commandant de bord du Casa dresse un bilan global à ce sujet « depuis mon arrivée en janvier 2020, nous avons effectué plus de 500 heures de vol au profit de Barkhane, transporté plus de 110 tonnes de fret et 700 passagers ». Dans l’après-midi les Américains, grâce à l’un de leurs drones, fourniront à Barkhane un appui essentiel à la poursuite d’une mission de lutte contre les GAT. De surcroît, alors qu’un des deux Merlin de la force et son équipage danois rentre d’une mission de soutien au profit d’un convoi logistique, près d’une cinquantaine de soldats estoniens sécurisent la base de Gao et ses abords immédiats. « La participation à la plus grande mission extérieure menée par la France est l’occasion de renforcer la coopération entre nos deux pays. C’est également une reconnaissance de la qualité de l’armée estonienne. La coopération avec le GTD « Dragon » a d’ailleurs été très bonne » commente le commandant Allar, Senior National Representative (SNR) du détachement estonien. Enfin, à de centaines de kilomètres de Gao des médecins belges, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, renforcent le rôle 1 de la BAP de Niamey pour quelques mois. Cette journée reflète l’internationalisation de la force Barkhane dans tout ce qu’elle a de plus opérationnel et concret. Le lieutenant-colonel Bo, chef du détachement danois, nous dit d’ailleurs « nous sommes constamment en opération avec nos amis alliés. Pas plus tard que la semaine dernière, je regardais devant nos hangars partir un Merlin accompagné d’une Gazelle, d’un Caïman, d’un Tigre français, et d’un Chinook britannique, décoller à l’horizon pour une opération ». 

L’internationalisation de Barkhane est une réalité que les groupements tactiques désert (GTD) et tout particulièrement le GTD-A vivent au quotidien. Cette réalité est le fruit d’un constat posé par les autorités françaises et désormais largement partagé : la sécurité de l’Europe passe par la sécurité au Sahel. Le lieutenant-colonel Bo affirme « je trouve que toute la collaboration avec Barkhane est une réussite, et qu’elle témoigne exemplairement du sentiment de solidarité européen, de la volonté européenne de s’unir dans le combat contre le terrorisme dans la région du Sahel et pour la sécurité de l’Europe ». Chaque nation participe avec des moyens et des procédures différents, mais Barkhane structure l’ensemble pour en garantir la cohérence globale dans le combat. 

Au quotidien des équipages français, danois et britanniques volent en patrouille sous les ordres du GTD-A. Pour le capitaine Niel, pilote de Chinook, « l’intégration au sein de Barkhane fonctionne très bien, l’internationalisation de la force est un succès. Les équipages apprennent à se connaitre et bien que les procédures et missions ne soient pas parfaitement identiques elles se complètent pour une meilleure efficacité globale ». Il ajoute qu’il « a récemment transporté des autorités des Forces armées maliennes sur Labbézanga pour visiter le camp en étoile qui y a été récemment construit ». 

Au sol, à Gao, les Estoniens participent à la sécurisation de la base et de ses environs, le lieutenant Tõnis chef de ce détachement explique « notre unité contribue à sécuriser la région de Gao. Les habitants de la ville ont confirmé que cela était utile et qu’ils étaient satisfaits que nous menions des patrouilles en ville et dans ses environs afin de rendre la zone plus sûre ». Il ajoute en guise de conclusion « jusqu’à présent, la coopération avec les militaires français a été excellente et nous n’avons rencontré aucun problème ou malentendu particulier. » 

Pour conclure, avec la force Takuba Barkhane se révèle désormais être un véritable incubateur. Souhaitée et fermement soutenue par la France, notamment par madame Florence Parly la ministre des Armées, cette force, en cours de déploiement sur la base de Gao, viendra compléter l’action de Barkhane sur deux de ses lignes d’opérations. D’une part en équipant, formant et accompagnant au combat des unités de l’armée malienne afin de poursuivre la montée en gamme des forces partenaires. D’autre part en agissant, au même titre que les autres GTD, sur le terrain, dans le Liptako, pour poursuivre la lutte contre les GAT. Aujourd’hui composée de forces françaises et estoniennes, Takuba accueillera prochainement des forces tchèques et suédoises. Au-delà de l’action concrète de cette force dans le combat et au profit des partenaires qui ne débutera que dans quelques semaines, le symbole est déjà très fort. 

           

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA