BARKHANE : Un Sous-groupement tactique désert (SGTD) du GTD Douaumont engagé dans l’opération SOLSTICE. Episode 1

Un SGTD du GTD Douaumont quitte la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey le 8 juin.

Point à atteindre : Ouallam, petite ville située à environ 105 kilomètres au nord de la capitale nigérienne. Le SGTD y retrouve la 113^e CSI nigérienne, avec laquelle il a déjà travaillé quelques mois auparavant. « Cela a été un réel plaisir de retrouver nos homologues des FAN. Lors de la phase de préparation de mission avec le commandant d’unité nigérien, nous nous sommes accordés pour intégrer entièrement les sections de la 113^e CSI aux pelotons et sections du SGTD. Cela a permis de faciliter la coordination entre nous et de faire profiter chaque groupe de l’expérience opérationnelle de nos homologues nigériens. Ce fonctionnement a vraiment été concluant, et nous avons pu renforcer significativement notre partenariat de combat. » souligne le capitaine Charles-Édouard.

Le lendemain, le SGTD entame sa reconnaissance vers le village de Tongo Tongo (Niger), situé à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne. L’objectif global de la manœuvre est de pousser les GAT présents dans la région à fuir vers le nord, où les attendent la Task Force TAKUBA, le Groupement commando Falco et les hélicoptères du GTD-A.

 Rapidement, la progression devient laborieuse en tout-terrain : en début de saison des pluies, orages et tempêtes se multiplient et rendent le terrain très humide, contraignant les marsouins du SGTD à régulièrement intervenir pour désensabler ou désembourber les véhicules. Après plusieurs manœuvres de force fragilisant le matériel, un Véhicule de l’avant blindé (VAB) est victime une casse mécanique, stoppant ainsi la progression et obligeant les militaires à attendre la livraison des pièces de rechange par hélicoptère. Même au milieu du désert, le SGTD n’est pas seul et peut compter sur toute une chaîne logistique pour l’aider à poursuivre sa mission. Peu de temps après, le véhicule blindé est réparé et s’élance à nouveau.

Le 10 juin, le SGTD arrive à Tongo Tongo pour y effectuer un contrôle de zone et prendre du renseignement sur la présence des GAT dans la région. Une mission qui mérite délicatesse et la patience. « Il est très difficile de discerner un berger local qui court, apeuré par les véhicules blindés ou les hélicoptères, d’un ennemi, qui cherche à s’exfiltrer devant la Force. » explique le capitaine. « Il faut faire preuve d’un réel professionnalisme dans la façon d’aborder les populations.  Les règles d’ouverture du feu sont totalement maîtrisées et chacun garde son sang-froid » poursuit-il avec beaucoup de fierté dans le regard.

La fatigue, après 60 jours cumulés d’opérations depuis le début du mandat, ajoutée aux conditions climatiques souvent extrêmes est éprouvante pour les militaires. « C’est à chaque chef - du caporal-chef d’équipe au capitaine commandant d’unité - de veiller sur les siens, de les aider à avancer, de les encourager, de les rassurer si besoin, de toujours leur rappeler le sens de la mission. Malgré les difficultés, chacun s’est engagé à 200% durant toute la mission, jour et nuit, démontrant encore une fois un énorme professionnalisme. La cohésion du groupe prend ainsi tout son sens dans de telles circonstances » souligne le capitaine.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.