Après une douzaine d’heures passées à sillonner les sables du désert malien à la recherche des groupes armés terroristes, les derniers véhicules du sous-groupement tactique interarmes du groupement tactique désert n°2 viennent de prendre place à l’intérieur d’une base avancée temporaire. A l’abri des blindés qui entourent les hommes tel un rempart protecteur, en sécurité, chacun peut enfin prendre le temps de s’occuper un peu de soi.
« Nettoyer ses pieds, ses mains, ses dents, bref se laver d’une façon générale même si c’est de manière un peu sommaire, c’est indispensable » explique le lieutenant Paul. Tous les soirs, la routine se répète. Les soldats sortent leurs armements, leurs sacs, rangent et entretiennent leurs véhicules pour être prêts à repartir sur ordre, dans la minute s’il le faut. Alors seulement, chacun prend une bouteille d’eau, sur les six attribuées par homme et par jour, perce deux petits trous dans le bouchon et se douche tout simplement.
« Pour moi », confie le sergent Hugo, « c’est indispensable pour se sentir bien, pour durer et pour éviter tous les problèmes au niveau des pieds. Un soldat qui a des problèmes au niveau des pieds, c’est un soldat à l’arrêt et donc hors de combat ». Quand un problème s’installe, l’équipe médicale est cependant là pour y remédier.
Pour les combattantes, pas de problème. En quelques minutes, avec l’aide de leurs camarades, une cabine de douche de fortune est dressée sur les flancs d’un véhicule.
Cet instant à soi nécessaire pour endurer cette vie nomade au cours des opérations est un véritable acte de combat. Il est aujourd’hui facilitée par l’apparition de kits « hygiène alimentaire » fournis par le service du commissariat des armées. Composés de lingettes, d’un dentifrice, d’une brosse à dent, de savon et de gants de toilette à usage unique, ils offrent une alternative efficace lorsque la situation tactique ne permet pas de se laver normalement. « Si vraiment on est coincé sur le terrain, on peut quand même assurer le minimum pour pouvoir rester propre », se réjouit le caporal-chef Éric.
Sans rogner sur la rusticité, bien au contraire, ces rituels d’hygiène du combattant contribuent à renforcer son moral et donc sa durabilité en opération.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense