Du 5 octobre au 3 novembre 2020, dans le cadre d’une opération majeure ayant mobilisé plus de 3 000 soldats de la force Barkhane, des Forces armées nigériennes (FAN) et maliennes (FAMa) et de la Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S) dans le Liptako malo-nigérien, un poste de commandement avancé (PC avant) multipartite a été mis en place à Niamey.
Ce PC avancé est une première pour la Force Barkhane qui est habituellement intégralement commandée depuis N’Djamena, au Tchad. Pendant un mois, 33 militaires, dont 5 des forces partenaires, ont eu pour responsabilité d’assurer le commandement et la coordination de cette opération d’ampleur, en lien permanent avec le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) à N’Djamena, en charge lui de la synchronisation avec les autres opérations menées en bande sahélo-saharienne
« Le déploiement du PC avant constitue une performance parce que nous sortons des cadres convenus » souligne le lieutenant-colonel Arnaud du groupement tactique de transmissions, « c’est un tout nouveau type de poste de commandement que nous avons déployé ». En effet, si ce PC avant est interarmées, il est également interallié, ce qui n’existe pas en doctrine. Le projet a débuté en septembre. Pendant près de trois semaines, les transmetteurs ont effectué les câblages et la mise en place de près de 80 ordinateurs répartis entre plusieurs réseaux de communication, transformant un local vide en PC avant. Dans des délais contraints, le montage du PC a nécessité une coordination fine entre les équipes déployées à Niamey et celles sur le terrain afin de paramétrer les systèmes d’informations et de communication dans un seul but : que la bonne information arrive aux bons interlocuteurs. Ainsi, du technicien satellite aux administrateurs systèmes ou réseaux en passant par la cellule d’aide à l’usager jusqu’aux câbleurs, tous ont contribué à la création d’une véritable bulle de communication entre l’ensemble des groupements tactiques désert déployés dans la zone des 3 frontières au PC avant de Niamey, tout en intégrant le PCIAT de N’Djamena jusqu’au Joint force air command-Afrique centrale et de l’ouest (JFAC AFCO) en France.
Opérationnel dès les premiers jours de l’opération, le PC avant a permis de commander au plus près « non pas géographiquement car nous sommes installés à Niamey et donc éloignés de la zone d’opération, mais au plus près tactiquement » car à proximité des partenaires engagés aux côtés de la Force Barkhane et directement en prise avec les groupements tactiques, souligne le colonel Murat, chef d’état-major du PC avancé. « Il [le PC avant] accueille les différents officiers insérés des différentes armées avec lesquelles nous travaillons dans la zone d’opération : un officier de la force conjointe du G5 Sahel, un officier des forces armées nigériennes, un officier des forces armées maliennes, et une équipe américaine puisque les Américains nous appuient pour cette opération avec différents moyens aériens » explique le colonel Murat. Car c’est bien là l’une des particularités de cette opération d’ampleur : avoir intégré, à de multiples niveaux, du commandement de l’opération jusque sur le terrain au niveau des sections de combat, des militaires des forces armées nigériennes, des FAMa et de la Force Barkhane. Le partenariat de combat aura atteint un niveau rarement égalé au cours de cette opération.
Après près d’un mois d’existence, le PC avancé a été désactivé. Le PCIAT à N’Djamena a repris la main sur l’ensemble des opérations, et le groupement de transmissions a entamé la dernière phase : le démontage !
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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