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BARKHANE : Trois questions au « chef opérations » du Griffon

Mise à jour  : 01/02/2019

Le lieutenant-colonel Yann est le « chef opérations » du groupement tactique désert (GTD) Griffon. En décembre 2018 et en janvier 2019, c’est lui qui a planifié et assuré la conduite des opérations de son groupement dans le Liptako au Mali. Elles ont permis de consolider la présence des forces armées maliennes (FAMa) dans la région de Ménaka.

Pouvez-vous remettre en perspective les dernières opérations conduites avec les FAMa ?
Les mois de décembre et de janvier ont été particulièrement intéressants sur le plan de l’autonomisation des FAMa. Mi-décembre, nous avons tout d’abord conduit une opération de contrôle de zone dans la région d’Akabar au cours de laquelle les FAMa étaient totalement intégrés dans un escadron de reconnaissance avec un commandant d’unité français. Ensuite, début janvier, les FAMa ont progressé en tête, avec un escadron blindé français en appui, lors d’une opération de reconnaissance à la frontière du Mali et du Niger. Enfin, mi-janvier, ils ont mené une opération de manière totalement autonome. Cette dernière opération avait pour objectif de reconnaître deux villages à l’ouest de Ménaka, In-Azole et Tideba, situés à proximité de la route nationale 20, l’axe principal menant à Ansongo.

Comment s’est déroulée cette dernière opération et quels ont été vos rapports avec les FAMa ?
L’élaboration de cette opération s’est réalisée en étroite collaboration avec le chef de corps  du bataillon de Ménaka. Les FAMa souhaitaient exploiter les bons résultats qui avaient été obtenus tout au long du mois de décembre. Ils progressaient largement en avant dans un fuseau parallèle à celui des soldats du Griffon, qui se tenaient prêts à intervenir à tout moment si la situation l’exigeait. Les éléments de Barkhane étaient là en filet de sécurité. Une opération conjointe avec une telle élongation, c’était inédit pour Barkhane dans la région de Ménaka. Humainement, ça a tout de suite « collé ». Il faut avouer que notre emprise est contiguë à celle des FAMa, ce qui facilite les liens ! Nous avions mis en place un Batlle Rythm permettant de faire avec eux des points de situation réguliers. Nous avons travaillé avec des soldats motivés, animés par le souci de bien faire et résilients malgré les menaces. Ils ont envoyé un message fort à la population de Ménaka. Ils ont franchi un pas et cela leur a donné envie de recommencer.

Quelles suites donner à cette opération ?
En fait ce type d’opération répond parfaitement à l’un des axes majeurs de Barkhane : dès que possible, nous mettre en retrait et laisser les FAMa agir chez eux. Evidemment, le travail est encore en cours et il faut poursuivre cette bonne dynamique. Mais la tactique de niveau section est déjà acquise, semble-t-il. On peut donc voir se dessiner de belles perspectives de travail entre nos deux armées, en alternant les phases d’entraînement conjoint et les opérations.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense