Le 17 juillet 2020, trois militaires des forces armées maliennes (FAMa) se sont vus remettre leur diplôme de guetteur aérien tactique avancé (GATA) par un chef de corps de la force Barkhane. La cérémonie s’est tenue dans le camp FAMa de Gao, en présence du colonel Coulibaly, commandant le secteur 1.
C’est au terme d’une formation de plusieurs semaines que les trois militaires maliens ont réussi leur examen final, se voyant accéder à la fonction de GATA. Sur le terrain la mission d’un GATA consiste à être en liaison avec les avions de la force Barkhane, pour les orienter au plus juste dans leur mission d’appui aux FAMa. Lorsqu’une section des FAMa requiert un appui aérien, c’est le guetteur aérien tactique avancé qui actionne la chaîne d’alerte.
Le rôle du GATA consiste donc à être en contact avec ces vecteurs aériens. Il doit les orienter le plus précisément possible sur la position de combat. Le capitaine Fabrice, instructeur GATA précise : « Concrètement, lorsque les avions ou hélicoptères arrivent sur la zone de contact, le GATA donne la situation de chaque élément FAMa se trouvant sur la position, il donne également la situation de l’ennemi. Suite à cela, il rend compte à son commandement des moyens employables par les chasseurs pour faire fuir ou neutraliser les groupes armés terroristes (GAT). La responsabilité d’ouvrir le feu reste celle de l’équipage. Le GATA ne contrôle pas le moyen, il se contente de donner une situation au sol. » Pour transmettre ces éléments de situation, les GATA sont équipés de radios performantes ayant une portée suffisante pour contacter les avions souvent éloignés. Cette capacité de transmission de données sur la situation au sol constitue le cœur de la formation des GATA.
Le capitaine Fabrice détaille les contours de cette formation qui « s’articule autour d’un volet théorique comprenant des cours de topographie, orientation, utilisation de la boussole, procédure radio, langage aéronautique, météorologie, armement et matériels de la force Barkhane ». S’en suit la formation pratique qui durera plusieurs jours également, avec des mises en situation en exercice.
En opération, le guetteur aérien est inséré au sein des groupes de combat. Son rôle implique des compétences de haut niveau. La précision des informations transmises aux vecteurs aériens a un impact direct sur leur action en appui et, de fait, sur la mission des FAMa au sol. En effet le pilote n’engagera jamais le feu s’il a le moindre doute. « Les premières armes du GATA sont la concentration et la réactivité dont il doit faire preuve en permanence, en situation de stress et sous le feu » insiste le capitaine.
Les GATA sont formés par la force Barkhane depuis 2015, à Gao mais également à Tombouctou et Ménaka. Depuis le début de l’année 2020, 60 stagiaires ont été qualifiés au sein des FAMa. Ces nouveaux diplômés seront envoyés en mission rapidement. Ils ont ensuite vocation à suivre le stage « instructeur » afin de former, à leur tour et en autonomie, les futurs GATA des FAMa.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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