Du 3 au 11 août, un des sous groupements (SGTD) du Groupement tactique désert (GTD) Edelweiss, renforcé de la 152e Compagnie spéciale d’intervention (CSI) des Forces armées nigériennes (FAN), a participé à une opération dans la région du Liptako malo-nigérien. Dis jours de manœuvre, à travers les yeux du lieutenant Lucas, l’un des chefs de section du SGTD.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis le lieutenant Lucas, chef de section au 13e Bataillon de chasseurs alpins. Depuis le mois de juin, je suis le chef de la section infanterie d’un SGTD. Je suis affecté au bataillon depuis un an, il s'agit donc de ma première expérience en opération extérieure.
En quoi consistait l’opération ?
Il s’agissait d’une opération conjointe avec une section de la 152e CSI des FAN dans le Liptako malo-nigérien. Nous devions dans un premier temps, harceler et chasser l’ennemi de ses zones de prédation, dont l’accès est compliqué en saison des pluies. Dans un second temps, l’opération avait pour but d’établir le contact avec les FAN du poste militaire de Tiloa et de renforcer le partenariat de combat.
Quel a été votre rôle au sein de cette opération?
Mon rôle consistait à sécuriser les prises de contacts entre les militaires du SGTD et les populations, notamment lors des rencontres avec les chefs de villages dans le Liptako. Ce sont des actions particulièrement sensibles pour la Force Barkhane. Les lieux sont souvent très exigus et ne permettent pas de manœuvrer en véhicules. Il fallait donc faire en sorte que les rencontres soient protégées, en levant le doute sur des points particuliers et en assurant, si nécessaire, un repli vers les véhicules restés en dehors du village.
Comment s’est déroulé le partenariat avec nos homologues nigériens ?
Le partenariat a été, encore une fois, un franc succès en dépit de la saison des pluies qui complique souvent le bon déroulé de la mission. La section des FAN était parfaitement binômée avec le SGTD, facilitant ainsi les échanges lors de la progression.
Retenez-vous un fait marquant, une anecdote durant cette opération ?
Grâce à nos capteurs de renseignement, nous avons décelé la présence de Groupes armés terroristes (GAT) dans une zone boisée, alors que nous progressions dans une zone refuge de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Nous y avons découvert un plot logistique composé de motos servant de pièces de rechange. Qu’avez-vous ressenti au cours de cette mission ?
Malgré une certaine appréhension, la confiance totale que j'ai en mes subordonnés qui connaissent leur travail permet de mener sa mission pleinement concentré et avec professionnalisme.
Quel bilan retirez-vous de cette opération ?
Il s’agit de ma première expérience en opération extérieure. Si en France, nous nous entraînons aussi au combat de haute intensité, en bande sahélo-saharienne, c’est différent. Il est très difficile de faire la distinction entre un simple berger se montrant méfiant vis-à-vis des véhicules blindés et un ennemi cherchant à s’exfiltrer devant la Force Barkhane. La capacité de discernement est essentielle.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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