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BARKHANE : « Soldier » en opération, portrait de l’adjudant Loïc

Mise à jour  : 05/10/2020

Déployé au Mali en tant que « soldier », l’adjudant Loïc exerce une fonction très peu connue et pourtant primordiale pour tous les soldats de la Force Barkhane. Rencontre avec ce sous-officier traitant des soldes au cours de l’une de ses missions sur la Base opérationnelle avancée (BOA) de Gossi.

Du haut de ses 18 ans de service, l’adjudant Loïc a déjà été engagé au Kosovo, en Centrafrique dans le cadre de l’opération SANGARIS, mais également de la mission européenne de conseil EUMAM-RCA. En 2020, pour la première fois, il est projeté au Mali dans le cadre de l’opération BARKHANE. Affecté à la direction du commissariat de la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, l’adjudant Loïc a pour mission de faire percevoir leur avance de solde aux soldats de la PfOD ainsi qu’à ceux des sites isolés de la Force.

« Chaque mois, je me déplace sur les cinq bases opérationnelles avancées (Gossi, Kidal, Ménaka, Tessalit, Tombouctou) de l’opération BARKHANE au Mali afin de faire la perception des avances de solde, effectuer des opérations de change ou bien encore distribuer les primes journalières d’alimentation lorsque les militaires du site concerné sont exclusivement nourris en ration de combat. Cela leur permet ainsi d’acheter des produits de première nécessité tels que du gel douche, du dentifrice, du petit matériel, mais également d’améliorer leur quotidien en se procurant des jus de fruits, des pâtes ou du riz ».

Régulièrement déployé sur le terrain au plus près des combattants, l’adjudant Loïc apprécie tout particulièrement ces moments même s’ils emportent une part légitime de tension : « Nous sommes là pour servir le soldat. Entre deux missions, il ne doit pas avoir à nous attendre. On doit être au rendez-vous et pouvoir satisfaire ses demandes dès la descente de l’hélicoptère ou de l’avion qui nous a amenés sur le site. La mission doit donc avoir été parfaitement préparée en amont. Nous sommes par ailleurs comptables de l’argent du contribuable donc il nous faut être particulièrement méticuleux tout au long des perceptions (parfois plus de 200 personnes en trois heures) et assurer un suivi scrupuleux de toutes les opérations ».

Résolument tourné vers les autres, l’adjudant Loïc est satisfait de pouvoir montrer au cours de chacun de ses déplacements que la fonction de « soldier » n’est pas seulement administrative : « Dès qu’on est sur le terrain, comme ici à Gossi, on doit pouvoir faire face aux imprévus - un avion qui ne vient pas, une attaque ou un incident dans l’environnement direct de la BOA. On sait quand on part, mais pas forcément lorsque l’on va rentrer. Il faut donc toujours entretenir ses savoir-faire militaires et avoir son fond de sac ».

Un automatisme pour ce sous-officier par ailleurs moniteur de sauvetage au combat, qui multiplie les instructions au profit de ses collègues en France. « Comme tout soldat, on doit s’adapter. On peut être amené à faire d’autres missions que celles qui sont habituellement les nôtres. En France, je fais de la vérification comptable, mais il m’est arrivé d’occuper les fonctions d’adjoint major de camp lors de ma première projection en République centrafricaine ».

À l’approche de son retour en France, l’adjudant Loïc sait déjà qu’il gardera un souvenir tout particulier de cette première opération extérieure au Mali : « On est toujours bien accueilli, les gars sont contents de nous voir. On se sent vraiment utile, car à travers la mission que l’on réalise, on permet vraiment aux soldats d’améliorer leur quotidien ; on contribue à leur bien-être et à ce qu’ils soient à 100% dans leur opération ».

                    

                               

                                                

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA