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BARKHANE : Soldats français et nigériens en opération à la frontière malo-nigérienne

Mise à jour  : 04/02/2021

Le capitaine François commande un Sous-groupement tactique désert (SGTD) du Groupement tactique désert (GTD) Conti basé à Niamey au Niger. S’inscrivant dans le cadre d’une opération plus large, son sous-groupement et une Compagnie spéciale d’intervention (CSI) nigérienne ont été déployés en opération conjointe au cours du mois de décembre, à la frontière malo-nigérienne. Durant cette opération, les soldats français et nigériens ont bousculé les Groupes armés terroristes (GAT) au cœur même de leurs zones refuges.

La poursuite de l’asphyxie des GAT dans le prolongement de l’opération BOURRASQUE 

La totalité des sous-groupements du GTD Conti a été déployée simultanément. À tour de rôle éléments « poussoirs » ou « buttoirs », ils ont créé dans le Liptako-Gourma de vastes nasses pour tenter de localiser l’ennemi et le détruire. « J’ai reçu pour mission de harceler les terroristes de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) en repli tactique après une importante série de revers suite à l’opération BOURRASQUE », précise le capitaine François, « car il faut les empêcher de se régénérer dans leurs zones refuges et de former de nouveaux combattants. L’ennemi fonctionne comme nous : il lui faut une base arrière. Et c’est là aussi que nous devons frapper, là où il se croit à l’abri». Le SGTD et ses partenaires nigériens ont formé pendant une dizaine de jours la mâchoire méridionale d’un vaste mouvement en tenaille de part et d’autre de la frontière malo-nigérienne.

 

Les Forces armées nigériennes et françaises : une parfaite complémentarité

Le SGTD a mobilisé plus de 45 véhicules et 150 hommes pour cette opération. « Nous avons quitté Niamey le 30 novembre en direction du nord vers la frontière », explique le capitaine François, « nous avons rejoint la compagnie spéciale d’intervention nigérienne. Ce renfort de nos partenaires nigériens a été très appréciable. Mon SGTD est une formation de cavalerie, donc nous pouvions éclairer, reconnaître et être très manœuvriers. Mais une fois sur nos positions, il nous a fallu boucler et occuper le terrain avec de l’infanterie. Les soldats nigériens de cette unité sont des fantassins, ils ont à la fois des véhicules blindés lourds et des moyens plus légers comme des pick-up et des motos, et c’était pour nous une vraie plus-value ». Lors de l’opération, les cadres français et nigériens étaient en binômes pour plus de cohérence et de rapidité dans la manœuvre tactique. Si les Français ont apporté leur savoir-faire dans la coordination générale de l’opération, de leur côté, les Nigériens ont apporté leur connaissance du terrain, de l’ennemi et de l’environnement humain des opérations. « Ils n’ont pas la barrière de la langue, ils sont au fait des intrigues locales et obtiennent du renseignement précis et immédiatement utilisable », développe l’officier de cavalerie, « et bien souvent les réorientations en cours d’action sont de leur fait, grâce à leurs appréciations de situation. Nous ne pourrions pas agir aussi efficacement sans eux ».

 

« Mon crédo tactique : ne pas dévoiler nos objectifs et conserver un coup d’avance »

Tandis que le SGTD et la CSI continuaient leur progression vers la frontière malo-nigérienne en direction d’Inatès, une autre compagnie nigérienne appuyait la manœuvre depuis Tin Gara. « C’était une sorte de triumvirat ! » plaisante le capitaine François, « et l’entente entre nous fut excellente : nous étions entre professionnels ! ». L’ennemi est très mobile, très réactif, il connaît bien le terrain et ses difficultés. Il a jalonné les forces partenaires tout en privilégiant l’évitement systématique. « Nous avons donc adopté une progression imprévisible pour atteindre des points déterminés à l’avance ou choisis par opportunité en cours d’action. Nous avons franchi la frontière malienne jusqu’au village d’Amalaoulaou en dissimulant à chaque étape nos véritables objectifs. L’ennemi a été désarçonné par nos changements brutaux d’axes de progression et nos ruptures constantes de rythmes. Nous l’avons véritablement surpris, en témoigne le renseignement recueilli qui a fait état d’une véritable débandade dans ses rangs. Nous l’avons harcelé en permanence même si les contacts avec lui sont restés trop rares. Il s’est révélé incapable de se réarticuler et dans la précipitation la plus totale, il a laissé derrière lui de précieux indices et des ressources qui lui feront défaut. Poussés à la faute par notre action, certains de ses éléments ont pu être localisés et neutralisés par frappes aériennes. Les Nigériens ont par ailleurs appréhendé plusieurs suspects. Nous conservons indéniablement l’initiative et l’avantage sur les terroristes ».

                     

 

               

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA