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BARKHANE : Sergent Thierno, mécanicien de profession et interprète peul

Mise à jour  : 29/05/2020

A 34 ans, le sergent Thierno n’est pas en terre inconnue. Il est originaire de Guinée-Conakry, pays voisin du Mali qui l’a vu grandir jusqu’à sa majorité. Il a déjà été engagé dans la Bande Sahélo-Saharienne en 2013 lors de l’opération Serval. Aujourd’hui sous-officier de Légion, il est employé en tant que mécanicien des engins blindés, au profit des unités déployées sur le camp de Gossi. Comme de nombreux africains, le sergent Thierno est polyglotte : « en Afrique, chaque ethnie a son propre langage. En Guinée, il existe 25 langues. » Lui en comprend environ cinq. Un atout majeur pour le commandement, qui, au-delà de sa fonction de « mécano », voit en lui un atout indéniable lorsqu’il s’agit, pour les unités de terrain, de discuter avec la population locale.

Engagé à 23 ans, le sergent Thierno est déterminé à faire carrière dans la Légion. Néanmoins, il est confronté à une blessure physique grave qui l’amène, un an plus tard, à changer de spécialité. « J’ai toujours fait de la mécanique, en Guinée comme en France. Lorsqu’il a fallu me réorienter, le choix était évident. » Formé à la mécanique sur Véhicule de l’Avant Blindé (VAB) puis sur Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie (VBCI), il est de toutes les opérations. « Avec un terrain comme celui du Mali, les véhicules sont fortement sollicités donc il faut toujours un mécanicien avec les unités déployées pour être en mesure d’effectuer tous types de réparations. » Crevaisons, surchauffe moteur, pièces endommagées, rien n’échappe à sa vigilance. 

Mais le sergent Thierno a d’autres qualités qu’il met au service de l’opération. Lorsque la mission du jour est de prendre du renseignement d’ambiance auprès des villageois, il est présent aux côtés d’un des chefs de groupe, pour discuter avec la population et traduire dans certains cas. « Tous ne parlent pas français, notamment dans les régions les plus reculées. Et dans certains villages, leur accent est particulier… C’est comme si vous parliez avec un français du Canada vous voyez ? » 

Au-delà de l’accent, c’est plutôt l’attitude générale qui renseigne le sergent : « J’arrive souvent à déceler si la personne me cache des choses lorsqu’on discute ensemble, si elle est menacée, craintive pour sa sécurité ou celle de sa famille. Son comportement ne trompe pas ». Il est important d’établir une relation cordiale pour rassurer les villageois. Régulièrement, certains d’entre eux confient au sergent Thierno des informations essentielles aux unités, comme le passage d’un terroriste dans le village la veille. 

Depuis plusieurs mois, la présence continue de la force Barkhane et des forces partenaires dans la région rassure. En complément de la lutte contre les GAT, le dialogue avec la population locale et l’aide que leur apporte la force est sans conteste l’une des clés du succès des opérations. Une bonne connaissance de l’environnement humain est indispensable. Elle contribue indirectement à une meilleure caractérisation des terroristes et ainsi à l’accentuation de la pression que Barkhane exerce sur eux. 

         

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace. 


Sources : État-major des armées
Droits : EMA