Mi-mars 2021, les sapeurs de combat du génie ont été engagés avec le Groupement tactique désert (GTD) Bison sur la mission de sécurisation du principal axe économique du Mali. Alors qu’ils ouvraient la route au reste de la troupe, les démineurs ont découvert un Engin explosif improvisé (EEI).
« Il y a certains détails qui mettent nos sens en éveil. Rien n’est anodin. Il faut avant tout se mettre à la place de l’ennemi et se demander où il poserait l’EEI », explique le caporal-chef Jean Sébastien, chef de groupe génie.
Les sapeurs ont donc entamé leur progression. Au bout de quelques mètres, ils suspectent la présence d’un EEI. Afin de commencer l’excavation, une zone de danger est délimitée et fouillée à l’aide d’un pinceau. « Il faut appliquer le moins de pression possible autour de l’EEI, ces engins peuvent exploser avec juste quelques kilos de pression », précise le chef de groupe. La fouille délicate et minutieuse permet de trouver un bidon renfermant une substance explosive. La présence d’un EEI est confirmée. Une équipe de spécialistes du déminage (EOD - Explosive ordnance disposal) intervient alors sur les lieux. elle procède à la neutralisation de la charge en toute sécurité.
La route nationale 16, artère stratégique de la région du Gourma, traverse la zone refuge d’un Groupe armé terroriste (GAT). Par le biais de check points temporaires et de taxes, les GAT entravent la libre circulation des personnes et des biens. La menace d’EEI y est permanente. « Ce type d’engin sert à dissuader la Force Barkhane d’intervenir dans cette zone, mais également à discréditer les Forces armées maliennes (FAMa) et la mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) dans la région », explique le capitaine Stanislas, commandant la compagnie de combat du génie. « Les GAT veulent nous montrer qu’ils maîtrisent non seulement le terrain mais également des savoir-faire en explosif ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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