Les 10 et 11 mai 2021, le Groupement tactique désert (GTD) Bison a été engagé aux côtés de ses partenaires sur la colline de Zohoulani, près de Nokara, dans l’ouest du Gourma malien. Cette opération a permis d’appréhender plusieurs Groupes armés terroristes (GAT). Les chefs opérationnels du GTD reviennent sur cette manœuvre audacieuse.
Le capitaine Charles, commandant d’unité et le capitaine Socrate, officier adjoint, étaient engagés sur ce piton avec leurs hommes. « La plupart du temps, on est face à un ennemi fuyant qui n’a ni l’avantage tactique ni l’avantage matériel et qui nous combat avec des méthodes asymétriques de guérilla. » explique le capitaine Socrate. « Là, on l’a surpris et on lui a imposé notre rythme. On l’a bousculé et on est montés à l’assaut au moment le plus opportun ». « Néanmoins cela reste très dangereux tactiquement », renchérit le capitaine Charles, « parce que l’ennemi est déjà en place et domine la position ».
Le poste de commandement tactique avait décidé d’agir en plusieurs étapes : tout d’abord un assaut terrestre sur la pente où était posté l’ennemi, suivi d’un appui aérien sur l’autre versant pour surprendre et déstabiliser l’ennemi.
Avec l’arrivée des hélicoptères Tigre, la manœuvre s’est accélérée et a permis aux militaires de conquérir les différentes positions ennemies. Les GAT se repliant systématiquement, il a été décidé de ne pas engager le combat : « On a pris la décision de ne pas tirer dans une grotte parce qu’on n’était pas certains que les personnes retranchées étaient toujours armées » explique le lieutenant-colonel Antoine, chef des opérations du GTD. « Ce qu’on peut apporter en tant que fantassin, c’est cette discrimination jusqu’au plus près du contact », reprend l’officier supérieur. « Même en ayant vu des hommes armés la veille, on a continué la progression sans tirer. On a pris le temps et le risque qui va avec, c’est pour cela que l’on nous engage au sol. C’est tout l’intérêt de l’assaut terrestre et pour nous une fierté d’accepter cette part de risque ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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