Du 3 au 5 novembre 2020, une unité du Groupement tactique désert logistique (GTDLOG) Mayence a ravitaillé la Base opérationnelle avancée (BOA) de Gossi. Cette opération de transport de matériel et de marchandises a également permis le désengagement des 15 Véhicules de haute mobilité (VHM) déployés à Gossi en vue de leur retour en France.
Partis de la base de Gao, les 75 véhicules qui composaient la rame ont parcouru plus de 350 kilomètres sur une route le plus souvent accidentée. Le but de cette mission était de convoyer du fret pour la BOA de Gossi, et surtout ramener les 15 VHM présents sur place vers Gao, en vue d’être réacheminées en France. Ces VHM ont été particulièrement utiles pendant la saison des pluies, car ils garantissent à la Force Barkhane des capacités de franchissement accrues sur des terrains difficilement praticables durant cette période de l’année. La saison sèche étant de retour au Mali, ces véhicules arriveront prochainement en France pour être remis en condition avant un nouveau déploiement en opération.
« Une mission exaltante »
Au total, ce sont plus d’une centaine de soldats qui ont assuré la sécurité de ce convoi en escortant les transporteurs civils en charge du fret. Un véritable défi logistique, que le capitaine Benjamin, commandant l’unité logistique engagée, ne manque pas de souligner : « une mission comme celle-ci est forcément exaltante pour ceux qui la préparent et qui la vivent. Des moyens formidables sont mis à notre disposition pour faire face aux nombreux défis ». En effet, sur la route, le convoi peut s’étirer sur plusieurs dizaines de kilomètres entre le peloton de reconnaissance qui ouvre la route et le véhicule qui ferme la marche. Pourtant, tout doit rester sous le contrôle des chefs d’éléments afin de garantir la sécurité des transporteurs. Et cela nécessite souvent d’être multitâches : « en plus de la route qui est difficile, nous avons les yeux rivés partout, car il y a un véritable danger lié aux engin explosif improvisé, et nous devons garantir la sécurité du convoi et des vecteurs civils qui nous accompagnent. Pour cela on doit être au courant de tout ce qui se passe », ajoute le capitaine Benjamin. « Le fait de travailler avec des transporteurs civils est un facteur à prendre en compte en amont, car nous avons des procédures très différentes, mais c’est un enrichissement incroyable, car malgré les difficultés sur le terrain et un matériel soumis à rude épreuve, ils savent s’adapter à tout ! », conclut-il.
Des délais très restreints
Une fois le convoi arrivé à Gossi, le maréchal des logis-chef Louis, chef de peloton de transport mixte de l’unité, débute sa mission de « rupture de charge ». Cette dernière consiste à décharger l’ensemble du fret acheminé depuis Gao dans un délai très restreint. « Ma priorité c’est de remplir ma mission dans les meilleurs délais », glisse-t-il. Une fois la manœuvre terminée et les VHM chargés, le convoi repart vers Gao. Une tension maintenue jusque dans les derniers instants pour le commandant d’unité et l’ensemble du convoi : « sur ce type de mission, je ne relâche la pression que lorsque le dernier de mes hommes a franchi le portail du camp. Il en va de même pour eux. C’est grâce à leur professionnalisme que nous pouvons remplir ces missions très exigeantes ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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