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BARKHANE : Rencontre avec le colonel Bernard, représentant du commandant de la force Barkhane à Gao

Mise à jour  : 17/04/2020

Rencontre avec le colonel Bernard, représentant du commandant de la force Barkhane à Gao.

Vous êtes le représentant du commandant de la force Barkhane (REPCOMANFOR) pour la PfoD de Gao depuis 6 mois et demi. Pouvez-vous nous décrire votre fonction ? 

La fonction de REPCOMANFOR Gao est multiple. De fait, j’ai 4 attributions principales. Tout d’abord je représente le commandant de la force Barkhane ici à Gao. Ensuite, je suis officier de liaison auprès des forces armées maliennes (FAMA), en particulier auprès du commandant de théâtre du secteur Est. Je suis également le coordinateur du soutien zonal, c’est-à-dire que je coordonne l’ensemble des soutiens sur la base militaire de Gao. Enfin, ma dernière fonction, moins connue, est celle de directeur d’aérodrome de Gao, une plateforme aéroportuaire qui réalise plus de 30 000 mouvements par an. Barkhane en a la responsabilité, pour autant, nous ne sommes pas les seuls acteurs ; les FAMA, la MINUSMA ainsi qu’un opérateur civil sont également présents. 

Sur la PfoD de Gao, il y a plusieurs détachements de forces alliées : Britanniques, Estoniens, Danois. Comment se passe leur intégration ? 

L’intégration des détachements estonien et britannique, qui opèrent au sein de l’opération Barkhane depuis longtemps, est largement éprouvée. En ce qui me concerne, j’ai davantage œuvré à l’intégration plus récente des Danois. L’établissement d’infrastructures adaptées à l’arrivée de deux hélicoptères Merlin en temps contraints a été un réel défi. Quant aux soldats, leur intégration au sein du groupement tactique désert aérocombat (GTDA) s’est faite tout naturellement, les Danois ayant une grande expérience des opérations extérieures. Aujourd’hui, des missions binationales, voire tri-nationales, peuvent être menées. C’est une grande satisfaction collective. 

Vous avez une grande expérience des relations avec les FAMa, comment se sont passées vos interactions ? 

Les liens ont été très naturels, ceux de frères d’armes. Les FAMa venaient de se réorganiser et de créer ce nouveau niveau de commandement appelé « Théâtre Est » quelques jours avant mon arrivée. Nos prises de fonction concomitantes, avec le « COMthéâtre Est et le COMsecteur 1 » ont facilité les relations. Nous échangeons formellement trois fois par semaine et faisons régulièrement des bilans. Les échanges sont directs, l’objectif principal est de nous coordonner, c’est le fondement du partenariat de combat que développe la force Barkhane. Nous essayons aussi de les aider à anticiper et planifier. Nous sommes dans une quête d’efficacité collective. 

Quels enseignements et bilan pouvez-vous tirer de votre présence à Gao ? 

J’espère avoir apporté ma pierre à l’édifice Barkhane. Barkhane est avant tout une force apprenante, c’est-à-dire qu’elle s’adapte en permanence. Dans l’ensemble de mes fonctions, celle ayant trait à l’accompagnement de nos partenaires maliens me semble la plus essentielle. En 6 mois nous avons réussi de belles choses collectivement. Aujourd’hui, les FAMa disposent d’un bâtiment opérationnel qu’ils ont rénové. Le centre opérations dispose de cartes et la structure de commandement est solide, ce dont nous sommes tous fiers. Les FAMa paient un lourd tribut dans la lutte contre les GAT, car elles sont jeunes, et leur équipement est toujours perfectible. Mais elles progressent, et contestent le terrain aux groupes armés terroristes. Nous sommes là pour les accompagner, les soutenir dans leur opérationnalisation. L’objectif est bien qu’à termes, les forces locales puissent reprendre totalement ce combat à leur compte. 

   

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA