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BARKHANE : Rencontre avec l’adjudant Gilles, infirmier de la Task force TAKUBA

Mise à jour  : 18/11/2020

Déployée pendant plusieurs semaines dans le Liptako dans le cadre de l’opération BOURRASQUE, la Task force (TF) TAKUBA a mené une succession d’actions visant à combattre l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dans sa zone de prédation habituelle. Au sein du détachement composé de Forces armées maliennes (FAMa), appuyées de Forces spéciales (FS) françaises et estoniennes, l’adjudant Gilles exerce son métier d’infirmier en soin généraux. Il nous livre ses impressions sur cette mission complexe, au cours de laquelle il est intervenu aussi bien pour les soldats de TAKUBA que pour les soldats maliens dans des conditions particulièrement difficiles.

Quelle est votre mission au sein de cette opération d’envergure ?

Ma mission consiste à assurer le soutien médical et paramédical sur le terrain. Je dois donc pouvoir suivre les troupes dans leur mission et être capable de leur prodiguer les soins nécessaires en cas de besoin. Il s’agit pour moi d’être en mesure d’assurer ce soutien médical tout en ne représentant pas un poids pour le groupe. Ainsi, comprendre ce qu’ils font sur le terrain est indispensable, afin d’adapter le matériel que j’emporte avec moi. Au-delà de mon métier d’infirmier, je dois également pouvoir assurer ma sécurité et être en mesure de me défendre en cas de besoin, et vivre sur le terrain en totale autonomie.

Quelle est la particularité d’exercer votre métier au sein de la TF TAKUBA, composée de Forces spéciales ?

Au sein d’un détachement composé de FS, une part plus grande à l’autonomie et à la flexibilité est donnée par le commandement.  Cela me plait car je peux librement exercer mon métier d’infirmier sur le terrain, tout en travaillant conjointement avec le médecin, ou les auxiliaires sanitaires s’il y en a. Il m’est déjà arrivé d’être déployé dans des zones isolées où j’étais le seul élément médical présent. Dans ces cas-là, je travaille en autonomie totale avec peu de moyens à disposition, en restant néanmoins en liaison régulière avec une autorité médicale.

Comment se structure la prise en charge sanitaire en opération ? Où se situe la responsabilité de l’infirmier ?

Il y a plusieurs niveaux dans le secourisme au combat. Le premier niveau doit être maitrisé par l’ensemble des soldats français sur le terrain : il s’agit de savoir faire un massage cardiaque, de poser un garrot ou un pansement compressif ou encore mettre le blessé en position latérale de sécurité. Le deuxième niveau donne plus d’autonomie à un nombre réduit de soldats qui ont des compétences pouvant les mener à appliquer des gestes dits invasifs, comme une perfusion, permettant de maintenir en vie un blessé plus longtemps. Enfin, le troisième niveau est du ressort des infirmiers et des médecins militaires. Il y a une différence entre le métier d’infirmier à l’hôpital, le métier d’infirmier militaire sur le terrain, le métier de secouriste… Dans mon quotidien en opération, je dois être à l’aise avec toutes ces fonctions afin de m’adapter à chaque situation.

À votre sens, quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Avoir la fibre soignante me parait indispensable. Être ouvert sur le monde aussi, car on est souvent confronté à différentes populations. Par exemple, j’ai constaté que les maliens ne montraient pas facilement leur douleur. Ce sont ces détails qui vont contribuer à affiner notre prise en charge. Avoir le goût de l’aventure me semble également incontournable. Il faut savoir que les conditions dans lesquelles on prodigue des soins sont parfois très rustiques. Ici, au milieu du désert, le confort est absent, mais on doit s’adapter et trouver les solutions pour soigner au mieux dans ces conditions extrêmes.

La Task force européenne TAKUBA, créée à l’issue du sommet de Pau du 13 janvier 2020, a pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner au combat les unités conventionnelles maliennes dans la lutte contre le terrorisme. Elle est intégrée à l’opération BARKHANE.

            

           

             

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA