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BARKHANE : Rencontre avec cinq médecins en opération dans le Gourma

Mise à jour  : 02/05/2019

Du 25 mars au 11 avril, la force Barkhane a conduit une opération conjointe dans le Gourma ayant vu l’engagement sur le terrain de plus de 700 soldats français, 2 compagnies des forces armées maliennes, ainsi que 3 compagnies des forces armées burkinabè. Le service de santé des armées a apporté un soutien quotidien aux militaires engagés sur le terrain en mettant en œuvre une chaîne santé robuste et réactive. Ces soldats assurent à chaque niveau le soutien médical au plus près du combattant, et ce, avec professionnalisme, engagement et abnégation.

« C'est véritablement la profondeur de l'homme qui m'intéresse dans la pratique de mon métier »

Le lieutenant-colonel Maxime est médecin en chef du poste de commandement tactique du groupement tactique désert (GTD) « Richelieu ». Il est également à la tête du rôle 1 de la plateforme opérationnelle désert à Gao.

Adjoint du directeur médical de la force Barkhane, conseiller santé du commandement au contact des médecins déployés, il est le pivot de la chaine santé : « mon rôle au cours de cette opération a été de collecter les informations du terrain, de les faire remonter au PECC (patient évacuation and coordination cell) de N'Djamena pour que cette cellule coordonne ensuite les moyens les plus appropriés en cas de déclenchement d’évacuation sanitaire ».

Sur le terrain, à bord de son véhicule de l'avant blindé, il applique les principes du sauvetage au combat, intervenant au profit de blessés avec son équipe composée d'un infirmier et d'auxiliaires sanitaires. Pour lui, un médecin militaire doit évidemment disposer de qualités techniques mais également faire preuve de polyvalence : « nous devons être capable d'évoluer dans un environnement difficile tout en faisant preuve d'une résistance psychologique. Lors d'événements graves, comme le décès du médecin capitaine Marc, notre ami et collègue, il a fallu continuer la mission ».

Inséré également au cœur des zones d'opération, le capitaine William est le médecin rattaché au groupement tactique logistique. En permanence à l'écoute des militaires, il joue un rôle primordial autant dans le domaine physique que sur le plan du moral des troupes. Le capitaine William effectue sa première opération extérieure au Mali en tant que médecin : «c'est un théâtre difficile. Je mets mon grade de côté pour échanger d'humain à humain. C'est véritablement la profondeur de l'homme qui m'intéresse dans la pratique de mon métier ».

Le médecin en chef Christophe, conseiller santé auprès du commandement du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A), a assuré des évacuations de blessés français et des forces partenaires grâce aux hélicoptères Puma et Caïman, avec le soutien de plusieurs équipes médicales. Les élongations imposées par le théâtre rendent le transport héliporté capital au soutien du combattant. Acteur du soutien santé en opération, le médecin est confronté à l’exercice délicat du triage de blessés de guerre en milieu hostile : « il faut être ainsi capable d’exercer le cœur de son métier tout en ne s’affranchissant pas de la situation tactique, c'est à dire gérer un afflux de blessés, prioriser certains patients en fonction des signes vitaux, tout en anticipant les contraintes tactiques liées à l’évacuation ».

Selon le capitaine Marie, médecin en soutien du GTD « Richelieu » et du GTD-A, le rôle de chaque médecin est indispensable car chaque membre de l’équipe apporte son expertise. Cette diversité des compétences contribue pleinement à la réussite de la mission.

«Nous serons toujours au service de nos camarades militaires ».

Le capitaine Maxime est le médecin du groupement commando montagne, dont plusieurs dizaines de commandos étaient engagés dans cette opération dans le Gourma. Il a été associé à ce groupement deux mois avant sa projection au Sahel afin d’être totalement opérationnel tactiquement et techniquement : exercice de médicalisation en milieu hostile, tir, entraînement en vol avec le 1er régiment d'hélicoptère de combat (1er RHC).

Intégré aux commandos lors de leurs actions de jour comme de nuit, il constitue le premier maillon de la chaîne santé, au plus proche du soldat : « nous avons effectué des poser de nuit par hélicoptère et de longues infiltrations avec notre équipement sur le dos. Il est indispensable d'avoir une très bonne condition physique » explique-t-il, avant d'ajouter « nous sommes engagés au même titre que les autres militaires et confrontés aux mêmes risques. Sur un théâtre de guerre, on peut donner sa vie, comme on le dit à l'école : pour la patrie et l'humanité. Nous serons toujours au service de nos camarades militaires ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense